Diane Lemay, avril 2016
Selon l’Université de Guelph, le prix des fruits et des légumes a augmenté de 9,1 à 10,1 % en 2015 au Canada. Cette hausse se poursuivra en 2016. On parle d’un nouveau bond de 4,5 %. Qu’est-ce qui occasionne cette situation et comment pouvons-nous y trouver des solutions ?
Notre dernier repas familial a été animé. Mes jeunes adultes se plaignaient de la hausse du prix des aliments. En appartement depuis quelques années, ils en mesurent chacune des variations. Alexis précisait : « en mode survie, je pouvais faire mon épicerie pour 25 $ par semaine et j’avais des légumes. Aujourd’hui, c’est impossible. »
Comment en sommes-nous arrivés là ? Comment arriver à manger chaque jour les 5 à 10 portions de fruits et légumes recommandées par le Guide alimentaire canadien ?
Des causes
Pour la première fois depuis 2003, le dollar canadien a frayé avec la barre des 70 cents US. Cette baisse contribue à faire monter les prix.
Malheureusement, presque tous les fruits et légumes consommés au Canada sont importés et leurs prix sont tributaires de ce qui advient à l’extérieur de nos frontières. Les mauvaises conditions climatiques au Mexique (gel et ouragans) et en Californie (pluie, temps froid, sécheresse) ont un effet préjudiciable sur les récoltes. Or, nos fruits et nos légumes importés viennent principalement de ces deux régions de l’Amérique. Dans notre système économique, rareté équivaut à hausse des prix.
“Avec les prix d’aujourd’hui, planifier comme nos grand-mères est la clé pour avoir une alimentation diversifiée !”
Par ailleurs, certains auteurs, dont Clara Jamart d’Oxfam France*, soulignent que la spéculation financière sur les matières premières agricoles (blé, maïs, soya) a un effet direct sur l’augmentation des prix. Elle dénonce le fait que ces « activités toxiques mettent en péril le droit à l’alimentation de centaines de millions de personnes ».
Des solutions
- L’achat local
Des fruits et légumes à prix abordables en hiver, c’est possible. On trouve en tout temps sur les rayons de nos supermarchés divers légumes racines et fruits produits au Québec : céleri-rave, oignon, pomme de terre, rabiole (navet), betterave, topinambour, carotte, panais, poireau, champignon, chou vert, chou rouge et chou de Savoie, rutabaga, pomme et canneberge. La situation actuelle peut donc être l’occasion pour le consommateur d’apprécier les fruits et légumes de saison du Québec et de soutenir nos producteurs par l’achat local*.
- Cuisiner autrement
Chasser le triste souvenir du goût souvent fade des légumes cuits dans l’eau bouillante et en redécouvrir toute la saveur en les cuisant au four avec de l’huile d’olive et des épices ou en les mangeant en crudité, en potage ou en salade, planifier nos repas en fonction des spéciaux de la semaine et remplacer les fruits et les légumes frais par des produits surgelés tout aussi nutritifs sont autant de façons simples de déjouer la hausse des prix.
- Souveraineté alimentaire
Pourquoi ne pas faire son propre potager* et accroître son autonomie en mettant en conserve et/ou en surgelant les aliments à rabais des récoltes estivales et automnales ?
- Livraison par des fermiers locaux
Enfin, l’approvisionnement auprès du réseau des fermiers de famille* nous permet de soutenir les fermiers d’ici (une ferme disparaît chaque jour au Québec) tout en desserrant l’étau dans lequel nous enferment les accords internationaux de libre-échange.
Sources:
2- Spéciaux des fruits et légumes du Québec : http://www.mangezquebec.com/fr/speciaux-de-la-semaine/superc.sn
3- http://www.equiterre.org/geste/faites-votre-jardin-4-saisons
4- http://www.equiterre.org/solution/paniers-bio
Pour s’inscrire : http://www.paniersbio.org/fr/
Liste des produits de saison : http://www.equiterre.org/fiche/produits-de-saison