C’est une évidence : la façon dont nous nous informons a subi une transformation radicale au fil des années et les sources d’information sont devenues plus diversifiées que jamais. Notre consommation numérique est devenue presque frénétique : nous zappons d’un réseau social à l’autre, nous nous abonnons à un nombre incalculable d’infolettres, nous regardons de nombreuses vidéos, nos notifications sont incessantes, nos sources d‘informations ne sont pas toujours facilement repérables…
Illustration : Jocelyn Jalette
Alors que nous nourrissons notre corps avec des aliments souvent minutieusement choisis, quel temps accordons-nous à l’évaluation de notre consommation numérique et des contenus proposés par nos médias ? C’est ce à quoi fait référence l’expression nutritionnisme de contenu. L’expression n’est pas de moi mais de Nesem Ertan, ancienne stratège numérique. 1 « Lorsque nous visitons un média en ligne, quel qu’il soit, nous entrons en contact avec une masse de contenus. Nous scrollons encore et encore, jusqu’à ce que nous trouvions quelque chose qui nous intéresse. Cela revient en quelque sorte à goûter tous les aliments devant lesquels on passe dans un magasin avant de constituer son panier final. Nos estomacs ne sauraient y survivre. Une rééducation, voire une redéfinition de ce modèle de consommation de l’information est évidemment nécessaire. »
Développer notre curiosité, dénicher les bons médias d’information à l’instar des bons agriculteur-trices ou commerçant-es, peut s’avérer un vrai bénéfice pour nous. Et, a contrario, bien utilisé, le numérique peut créer de la valeur pour la presse. La circulation d’informations entre les médias traditionnels et numériques peut être fort intéressante. Par exemple, le contenu de la presse peut inspirer des vidéos, des balados et des blogues. Ainsi, la proximité des formats permet d’adapter le contenu d’une plateforme à une autre, facilitant ainsi la diffusion des messages et la variété des possibles sources d’informations.
Pour le bien commun… depuis 40 ans déjà !
Peu de médias se définissent par un slogan qui fait résonner le bien commun. Pourtant, La Gazette ne pouvait viser plus juste. La notion de bien commun est au cœur des débats actuels de notre société. Favoriser le bien commun, c’est rendre accessibles à toutes et tous le logement, la santé, l’eau, la nourriture, l’éducation, l’emploi et la culture.
Créé en 1984 sous le nom de Gazette populaire de Trois-Rivières, La Gazette de la Mauricie est un média indépendant, communautaire, à but non lucratif. Nos rédacteur-trices sont engagé-es, ce sont des volontaires, ouvert-es d’esprit et qui se réfèrent à des sources fiables. La Gazette n’est pas un média avec une voix unique mais plutôt un journal réalisé en co-construction, détenu et exploité par la communauté d’ici avec un lectorat curieux et aguerri. Plutôt que de simplement informer les gens, La Gazette suscite la discussion et crée un espace de dialogue afin de soutenir le développement de nouvelles mentalités et de nouveaux comportements. Cela permet une proposition d’expériences impliquantes, bien au-delà du simple fait d’être un lecteur ou une lectrice du journal. Je pense qu’on peut affirmer que La Gazette, que ce soit avec sa version imprimée, son site web, ses balados ou ses vidéos, propose un véritable « contenu nutritionnel ».
Les voies de contournement
Le blocage des nouvelles par le géant des médias sociaux propriétaire des plateformes META fait en sorte que les internautes ne peuvent plus consulter ou partager des actualités sur Facebook et Instagram, et cela a provoqué une réflexion de fond sur la survie des journaux québécois. La Gazette n’y échappe pas. Les médias ne vivent déjà pas une période facile avec les coûts croissants et les revenus publicitaires à la baisse. Et, de surcroît, par souci d’accessibilité à toutes et à tous, La Gazette fait le choix de demeurer gratuite autant en version imprimée que sur le web. S’informer demeure un droit et est primordial pour notre démocratie. Quelles sont les moyens de continuer à vous informer et à soutenir votre Gazette de la Mauricie ? Il y en a plusieurs, dont certains sont disponibles en ligne au www.gazettemauricie.com/soutenir.
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Des gens du milieu journalistique travaillent actuellement à rassembler sur une même plateforme des médias, des citoyen-nes, des entreprises et des organismes publics sur une même place publique virtuelle. « Actuellement appelé La nouvelle place, ce futur média social québécois sera coopératif. Un média social créé ici, pour le monde d’ici, qui respecte les lois d’ici, avec un modèle qui tiendra compte du rôle social des médias et qui ne visera pas le profit », explique l’idéateur du projet, Steve Proulx. Les documents de constitution de la coopérative de solidarité La nouvelle place ont été signés il y a un mois à peine. 2 À titre de directrice de La Gazette de la Mauricie, je siège au comité de rayonnement de ce nouveau média social en devenir. Parce qu’un média qui informe et se soucie de sa rentabilité et des profits de ses actionnaires, c’est bien. Mais un média basé sur la participation citoyenne et bénévole qui assure la production d’une information indépendante et de qualité par et pour la communauté, c’est mieux !
Illustration : Jacques Goldstyn
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