Jean-Yves Proulx, juin 2016
En juillet 2010, après plusieurs années de réflexion, d’écriture et de conférences, Riccardo Petrella marquait un premier but : les Nations Unies votaient une résolution reconnaissant que le droit d’accès à l’eau faisait partie
des droits humains.
Docteur en économie, moult fois docteur honoris causa, professeur émérite
de l’Université de Louvain, toujours au service de l’humanité, l’infatigable septuagénaire italien publiait, fin 2015 Au nom de l’humanité – L’audace mondiale aux éditions Couleur Livres.
Le mot démocratie a été vidé de son sens, nous explique-t-il. Sans trop nous en rendre compte, nous assistons à une nouvelle forme de PPP : la Privatisation du Pouvoir Politique. L’État ne maîtrise plus rien, il exécute les ordres de la finance et des banques. Que vous votiez à gauche ou à droite importe peu, les décisions prises seront sensiblement les mêmes.
Selon lui, il est urgent de remplacer « le pouvoir des marchés financiers aveugles et des oligarchies techno-bureaucratiques intolérantes » par « le pouvoir de décision dans l’intérêt général et la responsabilité de la collectivité, de la communauté ».
« Comment peut-on aujourd’hui parler de maison commune lorsque 87 personnes possèdent à elles seules autant de richesse que la moitié la plus pauvre des habitants de la planète ? » Et, poursuit-il, « on a fait croire et accepter que le riche est méritoire, alors que le pauvre est coupable et que les “petits” salariés n’ont que la juste rémunération de leurs travaux en fonction de leur rendement pour le capital ».
Les changements qui s’imposent ne viendront pas des nations affirme Riccardo Petrella, mais de l’expression de la volonté de l’humanité. On doit passer « de l’ONU à l’OMH, de l’Organisation des Nations Unies à l’Organisation mondiale de l’humanité ».
Faisant appel à l’audace mondiale, il nous propose trois pistes : « déclarer illégale la pauvreté, car l’exclusion est la plus grande violence faite à la dignité humaine, désarmer la guerre, cette négation de la vie et du vivre ensemble et mettre hors-la-loi la finance spéculative et prédatrice qui détruit sens et valeur ».
« On devient pauvre. La pauvreté est une construction sociale. Il faut parler d’appauvrissement et non pas de pauvreté, d’appauvris et non pas de pauvres » soutient-il.
Son objectif ? En 2018, à l’occasion du 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, que l’ONU adopte une résolution mettant « hors-la-loi, les lois, les institutions et les pratiques sociales collectives qui sont à l’origine des processus d’appauvrissement dans le monde ».
Cette « audace mondiale » devrait se faire entendre au Forum social mondial de Montréal du 9 au 14 août prochains. Riccardo Petrella y sera ! Il y prononcera l’une des grandes conférences de l’événement. C’est un rendez-vous… « au nom de l’humanité ».
Toujours optimiste, Riccardo Petrella termine : « le XIXe siècle a été le siècle de la déclaration de l’illégalité de l’esclavage. Le XXIe siècle devra être le siècle de la déclaration de l’illégalité de la pauvreté. »
*PETRELLA, Riccardo. Au nom de l’humanité : L’audace mondiale. Éditions Couleur Livres, 248 p.
Riccardo Petrella en Mauricie le 16 août !
Club de Golf Le Memorial Inc
3005 Rang Saint-Mathieu Est, Shawinigan G9N 6T5
10 h Accueil et café
10 h 30 Conférence
12 h Dîner
COÛT 12 $ (incluant le dîner)
Paiement et inscriptions jusqu’à disponibilité des places ou au plus tard le 9 août.
Paiement par chèque seulement, émis au nom de la Table des aînés de la Mauricie et poster à l’adresse suivante :
Table des aînés de la Mauricie
402, rue Latreille
Trois-Rivières (Québec) G8T 3G6