Valérie Deschamps – Août 2020 – Découvertes mékinoises 2/2
De la forêt à perte de vue et des étendues d’eau en présence hallucinante. Après les odeurs de pâtisseries, de fleurs comestibles et de café, les odeurs de plaisances et de souvenirs forestiers émanent de la MRC de Mékinac. Balade en nature et promenade dans ces souvenirs forestiers dans ce texte 2 de 2 des Découvertes mékinoises.
« Partout où je rencontre de jeunes entrepreneurs nouvellement arrivés ou des citoyen.ne.s du coin, on me parle de la forêt », raconte Yan Bellemare, agent « Place aux jeunes » pour le Carrefour emploi Mékinac . De nombreuses personnes choisissent cette partie de la Mauricie pour y vivre un retour à la nature, au calme. Comme l’indique notre chronique historique de mai 2019, l’exploitation forestière était jadis « la base économique du pays rural mauricien ». Bien que l’industrie du bois ait aujourd’hui fait place à une plus grande diversité économique, l’aspect forestier demeure central pour la région et la MRC. La forêt reste au cœur de l’identité naturelle et culturelle de Mékinac.
Se ressourcer, profiter, admirer le bois
Des sentiers pédestres, il y en a à perte de vue dans la MRC. Un des plus connu – demeurant un endroit méconnu – c’est le mont Otis. D’ailleurs, il est reconnu des locaux pour être un endroit où on peut se rendre « pour avoir la paix ». Ce nom, il le porte depuis 1979 alors que la municipalité de Notre-Dame-de-Montauban célébrait ses 100 ans. Anciennement nommé mont Saint-Amant, on lui a attribué le nom Otis en l’honneur du premier pionnier ayant foulé les sols de la municipalité. Parsemée de conifères et de petits ruisseaux, la boucle de 3.4 km, parfaite pour débutant et agréable pour les intermédiaires, aide à profiter de cette caractéristique naturelle de la région. D’autres sentiers offrent également une vue imprenable sur la Saint-Maurice, notamment celui nommé en l’honneur du jésuite français, Jacques Buteux à Grandes-Piles.
Un plus petit sentier, mais toujours attaché à l’histoire régionale est celui du parc des Chutes du 9, à Notre-Dame-de-Montauban. Faisant partie du sentier national parcourant 17 km dans ce secteur, ce tronçon de 1 km procure un moment de détente près de ces chutes ayant une histoire comme nulle autre. Tout d’abord, elle se nomme ainsi, car son emplacement marque le 9e site de portage pour les colons qui remontaient la rivière Batiscan à partir de Saint-Stanislas, mais elle est également caractérisée par sa légende régionale. « C’est la chute à 5 piastres ! C’est elle qu’on retrouvait sur les billets canadiens de 5$ en 1954 » me dit fièrement mon guide. Vérification faite, cette histoire est une croyance populaire qui demeure bien présente aujourd’hui. Certes, la chute lui ressemble, mais ce n’est pas la même. Cela dit, sa beauté et sa proximité font toujours d’elle un petit incontournable pour un pique-nique ou une randonnée dans le nord de la MRC de Mékinac.
Souvenirs de bois, souvenirs de nos grands-pères
La transmission du patrimoine, c’est un des mandats que s’est donnés Baptiste Prud’homme, propriétaire depuis 2 ans du Village du Bûcheron à Grandes-Piles. « À travers les animations et la musique qu’on fait ici, pendant les visites au Village, on veut raconter cette histoire de notre coin de pays. Ces histoires et souvenirs de nos grands-pères qu’on a tendance à oublier, on les fait revivre ici ». Nouveauté de cette année, la salle de réception s’est transformée en bistro. C’est la cuisinière Catherine Marcotte qui est aux commandes. « C’est une excellente cook et une cueilleuse. L’aspect forestier faisait déjà partie de sa cuisine. C’est un plus pour le musée. On peut y tenir des soirées de chansons à répondre et ajouter à l’expérience pour les visiteurs d’ailleurs et de la région » ajoute Baptiste.
D’ailleurs, les Mauriciens et Mauriciennes sont au cœur de l’émergence et de la beauté du site depuis plus de 40 ans. « Tout le matériel qu’on peut y trouver, ce sont des dons. J’ai souvenir d’un monsieur qui est venu ici il y a deux ans, désirant retrouver sa scie dont il avait fait donation au Village. Cette même scie avec laquelle il avait travaillé pendant des années dans les bois. Bin cré-moé cré-moé pas, en fouillant, on l’a retrouvée puis il nous a raconté ce qu’il faisait comme travail. C’était un moment très touchant », raconte-t-il. Ce sont des souvenirs et des histoires comme celle-là qui rendent ce lieu unique, vivant et émouvant.
Remplie de parcelles historiques personnelles comme collectives, la MRC de Mékinac nous transporte dans un lieu qui vaut le détour. Riche de sa population et de sa nature, ce coin de la Mauricie mérite d’être davantage connu et davantage apprécié. En découvrant notre « chez nous », on gagne en collectivité. On gagne à créer un lien mauricien.
Merci spécial à Yan Bellemare du Carrefour emploi Mékinac pour cette journée bâtie sur mesure.
Consultez également la partie 1 de nos Découvertes mékinoises