Denis Boulet a sorti sa biographie intitulée Deux baguettes, un banc… Ma route vers Offenbach en 2022. Musicalement, il aura été l’étincelle primaire de la création d’Offenbach. Humainement, il y a eu un métier qui a bouleversé le cours de sa vie et qui lui fit perdre des doigts. Résilient, il a choisi la Mauricie pour s’y refaire une nouvelle vie loin des scènes, à la suite de sa retraite musicale.
Natif de Saint-Jean-sur-Richelieu en Montérégie, c’est par amour pour la femme qu’il épousa, Danièle, qu’il s’installa en Mauricie et qu’il y refit sa vie après avoir accroché ses bâtons de batterie. Depuis 48 ans, Denis Boulet habite le secteur du Lac-à-la-Tortue à Shawinigan dans une maison centenaire construite en 1892, qu’il a lui-même habillé de bardeaux de cèdre, clou par clou.
Vers l’âge de 10 ans, Denis a eu l’étincelle de la musique lors de rassemblements des fêtes de famille du côté maternel alors que son oncle Gaston y jouait de la guitare. La famille chantait et dansait. Lui et Gérald (Gerry) qui est de deux ans son cadet, démontraient un grand intérêt pour la musique. Voyant cela, c’est en 1957 que leur mère les inscrivit par le biais d’un cousin, au Centre Philharmonique de St-Jean. Denis abandonna après quelques cours car il n’aimait pas l’instrument qui lui avait été attribué. Lui qui voulait jouer du saxophone, on lui avait donné une clarinette. Cependant, dans cette période, il tapait des rythmes en écoutant de la musique sur un banc avec deux morceaux de bois, et c’est comme cela qu’il a fait ses premiers pas vers la batterie.
La muse de Denis (Le Vieux) et de Gerald (Gerry) Boulet
Bien que la famille Boulet ait donné quatre artistes de la scène musicale québécoise, la musique vient du côté maternel. La muse des deux frères qui a été le catalyseur de leur carrière musicale est leur mère : Charlotte Provost-Boulet. C’est elle qui les a appuyés dans tous leurs projets musicaux depuis le tout début. Elle est décédée le 30 mai 2003 et a eu le temps de voir la relève musicale par ses petits-enfants, Justin le fils de Gérald et Raphael, le fils de Denis.
Denis quitte l’école prématurément en 1961 pour travailler dans une usine et avec l’appui de sa mère il acquiert sa première batterie. Autodidacte et après plusieurs mois de pratiques, il forme son premier groupe, les Double Tones et débute sa carrière de batteur professionnel.
En 1962, les deux frères Boulet étaient très proches et Denis lui offre d’intégrer les Double Tones. Gerald alors trompettiste va s’acheter une guitare basse. Par la suite, le noyau dur de tous les groupes au fil des départs et des arrivées des musiciens, c’était le tandem des frères Boulet. À la recherche de la formule gagnante, ils ont changé plusieurs fois le nom du groupe, mais celui qui en 1970 était Opéra Pop d’Offenbach est resté sous le nom de Offenbach.
Lancement de l’album Offenbach Soap Opera
Le 20 juillet 1972 à l’Hôtel Nelson de Montréal a eu lieu le lancement du premier album de
Offenbach. Sous l’influence de Pierre Harel, les pièces musicales étaient en majorité écrites en français. La pièce favorite de Denis sur cet album est Faut que j’me pousse.
C’est le cœur déchiré, car il adorait faire de la musique avec son frère Gerald, qu’il décida de
prendre sa retraite de Offenbach. Plusieurs raisons motivèrent sa décision, la principale étant celle de la direction musicale du groupe de mettre le français à l’avant-plan. Offenbach ne pouvait plus, selon lui, percer aux États-Unis. De plus, le manque de revenus du groupe et les difficultés financières qui s’en suivirent ainsi que le voyagement qu’il faisait pour aller voir son amoureuse lui firent accrocher ses bâtons de batterie.
Refaire sa vie en Mauricie
Denis refait sa vie en Mauricie. Il épouse alors Danièle et ils ont deux enfants. Sa fille Mélissa, n’est pas musicienne mais son fils Raphael est lui aussi un batteur autodidacte. Vers l’âge de 13 ans, il récupère la batterie Ludwig de son père pour en jouer. Denis mentionne qu’il ne lui a montré que la base et il est très fier des performances de son fils à la batterie. Raphael fait partie du groupe Spandexxx de Shawinigan.
Denis est devenu ébéniste. Travailler le bois le passionne encore, même s’il a subi un accident de travail en 1983 qui lui amputa le pouce gauche, et des phalanges de l’index et du majeur de cette main. Il a simplement adapté sa façon de travailler le bois. Sa devise inspirante est « Quand on veut, on peut ! ».
« Ma vie de musicien n’a pas toujours été de tout repos mais en regardant en arrière je me
souviens quand même de tous ces beaux moments qui m’ont amené à devenir un des
membres fondateurs du groupe Offenbach. »