Avec Racines mauriciennes, Valérie Deschamps, nous propose de l’accompagner à travers son périple en Mauricie alors qu’elle va à la rencontre de Pierre, Louise, Simone et bien d’autres personnes aînées de notre territoire à la recherche des histoires fascinantes du monde ordinaire; ces histoires qui au fil du temps ont tricoté notre identité collective régionale. Cette série est produite par La Gazette de la Mauricie et présentée par la Société Saint-Jean-Baptiste de la Mauricie. Elle est aussi rendue possible grâce à la contribution du Gouvernement du Québec et de son programme Québec ami des aînés.
Valérie Deschamps – Racines mauriciennes – janvier 2022 À Saint-Étienne-des-Grès, sur le chemin des Dalles, le fleurdelisé flotte dans le vent en ornant la résidence de Francine Boulanger. Le drapeau national affiche ses couleurs, mais également celles de cette fière Stéphanoise. Nous commençons l’année de Racines mauriciennes avec le récit d’une passionnée du Québec, de sa culture et de sa langue… une femme engagée depuis toujours, Francine Boulanger.
Francine est une infatigable travaillante quand il s’agit de faire rayonner sa communauté et sa culture avec un grand « C ». Bien qu’elle soit connue aujourd’hui pour son engagement professionnel de 34 années à la Société Saint-Jean-Baptiste de la Mauricie, son désir de faire bouger les choses remonte à bien avant son entrée sur le marché du travail. Elle me raconte que, comme bien des jeunes de son époque, la fin des années 1970 et la décennie 1980 ont été importantes dans la construction de son identité politique. « Ça a débuté pendant mon secondaire avec le premier référendum [de 1980]. C’est là qu’on a commencé à prendre goût à la politique. L’effervescence et le goût du changement : je crois que c’est là que mon goût de la politique est né », me dit-elle, tout sourire.
Femme universitaire
Les années passèrent et elle réalisa un de ses rêves de jeunesse. Un rêve qui semble bien simple aujourd’hui, mais qui, à l’époque, était encore une nouveauté, celui d’aller à l’université. « C’était mon rêve depuis que j’étais toute petite ! Dans les années 1980, on n’était pas beaucoup de femmes à l’université. Celles qui étaient là, c’étaient des femmes de caractère. On faisait notre place, on la voulait notre place », se rappelle la diplômée en administration des affaires profil marketing. Se qualifiant de tête dure (!), Francine a été guidée par cette fougue et cette détermination pendant plusieurs années.
Femme militante
On se souvient tous et toutes des paroles prononcées par Bernard Derome au soir du 31 octobre 1995. Cependant, on se souvient moins du travail de terrain effectué les jours et semaines précédents par de nombreux bénévoles et militants pour l’indépendance du Québec. « Toute la campagne référendaire, c’était motivant. Les gens y croyaient. On avait des équipes extraordinaires. On se disait : “enfin, on va se prendre en main comme peupleˮ », se remémore Francine. « J’étais déterminée, ça faisait partie de moi, c’était mes valeurs… j’y croyais ! », poursuit-elle. « L’indépendance, ça faisait partie de notre vie ! » Une fois le glas sonné, le combat de cette infatigable militante s’est poursuivi d’une autre manière. Francine a passé 34 années à la Société Saint-Jean-Baptiste, 34 années à faire rayonner la langue française et la culture québécoise. « C’est moi qui ai coordonné le concours Le français à l’affiche pendant plus de 25 ans. Ce concours avait pour objectif de démontrer qu’il est possible de faire des affaires en français, que c’était même payant de faire des affaires en français ! », précise celle qui a fait venir ici de grands noms de la scène culturelle québécoise. « La langue française, c’est ma passion. C’est nous, c’est ce qui nous définit, c’est moi, c’est ce que je ressens, pense, vis, c’est ce que j’aime. Elle est tellement belle, notre langue. Il faut essayer de la faire découvrir ! »
Femme politique
Et pour la faire découvrir, Francine a décidé d’y travailler encore. Cette-fois ci, c’est la culture stéphanoise qui a bénéficié de son dévouement. Seule femme pendant une décennie comme conseillère municipale à Saint-Étienne-des-Grès, elle a ouvert grand les portes du milieu culturel de son coin de pays. « Quand je suis arrivée au conseil de ville à Saint-Étienne, la culture, il n’y en n’avait pas beaucoup. Saint-Étienne était reconnue pour le sport. Donc on a commencé tranquillement avec un comité culturel. On voulait fournir une vitrine à nos artistes locaux. C’était notre objectif ! »
Femme retraitée, vraiment ?
Et malgré qu’elle profite bien de sa retraite depuis quelques années, Francine demeure engagée dans son milieu. Elle a toujours le français tatoué sur le cœur et dans tout son être. Bien qu’elle ait pris une petite pause, la porte de la politique municipale est loin d’être fermée définitivement. Au contraire : « J’y ai même pensé aux dernières élections [celles de novembre 2021], de me représenter. Parce que j’aime ça. Je ne peux pas dire que je n’aime pas ça, parce que ce n’est pas vrai. J’aime ça ! Mais là, il y a une préoccupation personnelle qui est importante. Je ne veux pas occuper un siège juste pour occuper un siège. Je veux être là. » Découvrez-en davantage sur cette passionnante et inlassable militante pour la culture, la langue et l’indépendance du Québec dans cet épisode de Racines mauriciennes.