Cet article est rendu possible grâce au soutien financier du Gouvernement du Québec dans le cadre du programme Québec ami des aînés.
Magali Boisvert, mai 2019
L’automne dernier, une cohorte d’une vingtaine d’aînés, en collaboration avec l’Université du troisième âge (UTA), se portait volontaire pour recevoir une formation en production et post‑production vidéo grâce au projet Parole aux aînés de La Gazette de la Mauricie.
Découvrez la capsule vidéo réalisée par Gaétan Montplaisir et son équipe
Nous avons interrogé un des participants de ce tout premier groupe au terme de son expérience. Gaétan Montplaisir avait le désir de plonger dans le milieu de la télé quand il a pris sa retraite de la Wayagamack. Il s’est alors engagé comme caméraman bénévole pour NOUS tv chez Cogeco ainsi que pour MAtv chez Vidéotron. Fort de ces expériences formatrices, il a vu dans le projet Parole aux aînés l’occasion d’approfondir ses connaissances du domaine télévisuel.
Une formation qui défie les attentes
M. Montplaisir avoue avoir sous-estimé le temps que représentait la production complète d’un reportage vidéo de qualité. « On ne s’imagine pas le travail en amont d’une production vidéo : pour cinq minutes au final, on peut passer facilement 30 à 35 heures juste à essayer de monter ça, de prendre les bons extraits, de couper aux bons endroits, de rajouter un peu de musique, de mettre des titres pour que tout ça se tienne… C’est un investissement de temps, mais c’est aussi très enrichissant. »
M. Montplaisir mentionne également avoir eu avec cette formation un aperçu du travail de réalisation. Il en a retenu qu’il y a dans ce processus non seulement le tournage lui-même, mais aussi toute la réflexion préalable entourant le sujet du reportage, les lieux de tournage et le style visuel, qu’il faut arrimer au produit final souhaité.
Les participants du projet Parole aux aînés ont su s’adapter pendant les tournages, car peu d’entre eux savaient à quel point la production et la captation vidéo leur réserveraient des imprévus sur le terrain. Par exemple, l’équipe de Gaétan Monplaisir a dû improviser un peu lorsqu’elle a filmé le tennisman Yann Mathieu. Les terrains de tennis étaient très éclairés, alors que la salle où se tournait l’entrevue était très sombre, ce qui occasionnerait un petit casse-tête au montage. Dans une autre capsule, Gaétan et ses coéquipiers ont dû se frayer un chemin dans la « caverne d’Ali Baba » de Guy Marchamps, garnie d’une profusion de livres, qui laissait très peu d’espace pour la caméra.
Découvrez l’ensemble du dossier Parole aux aînés
Des apprenants bien épaulés
Les apprenants de la première cohorte ont été épaulés par David Dufresne Denis, un producteur vidéo et caméraman d’expérience dans un réseau de télévision régional. Il a su encadrer les participants et leur transmettre ses connaissances, notamment au moyen d’un logiciel de montage professionnel… qui en a fait grogner plus d’un. « On a vécu une expérience de professionnels, mais en étant amateurs, puis en étant coachés par un bon prof d’expérience qui nous a très bien épaulés », souligne Gaétan Montplaisir.
Selon un sondage effectué auprès des apprenants de cet automne, tous recommanderaient aux aînés de participer à une formation du même genre. « Ça, c’était à ma portée, parce qu’à l’endroit où je suis rendu dans ma vie, comme retraité, je me sens privilégié de pouvoir vivre ça ; c’est comme un rêve qui se réalise sans avoir travaillé dans ce domaine avant », conclut M. Montplaisir avec satisfaction.