
Marie-Josée Routhier, chargée de projet, soutien au programme de récupération en supermarchés – Plan d’action des saines habitudes de vie de la Mauricie, avril 2016
Le gaspillage alimentaire est le fait de jeter ou de détruire des aliments encore comestibles. Il se produit tout au long de la chaîne d’approvisionnement, depuis le stade de la production agricole jusqu’à celui de la consommation, en passant par le stockage, la transformation, la distribution et la gestion.
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime qu’un tiers de la part comestible des aliments destinés à la consommation humaine est perdu ou gaspillé dans le monde. Cela représente 1,3 milliard de tonnes par an, soit plus de 160 kg par habitant chaque année. Le coût direct de cette nourriture gaspillée s’élève à 1 000 milliards de dollars. Paradoxalement, 870 millions de personnes dans le monde sont sous-alimentées.
Lors de la Journée mondiale sur l’environnement, le 5 juin dernier, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a lancé un appel vibrant à la fin du gaspillage alimentaire. Il a invité les acteurs de la chaîne alimentaire à promouvoir des systèmes alimentaires durables.
« Les infrastructures et la technologie peuvent réduire la quantité d’aliments qui périssent après la récolte et avant d’atteindre les marchés. Les gouvernements des pays en développement peuvent travailler à améliorer l’infrastructure essentielle et à maximiser les possibilités d’échanges avec leurs voisins alors que les nations développées peuvent aider le commerce équitable. Les entreprises peuvent réviser leurs critères de rejet des produits et les consommateurs peuvent réduire au maximum le gaspillage en n’achetant que ce qu’il leur faut et en utilisant les restes. Ainsi on pourra économiser des ressources, minimiser les effets environnementaux et progresser vers un monde où chacun mange à sa faim », conclut-il.
Des initiatives porteuses pour mieux nourrir !
Depuis quelques années, des organismes, des citoyens, des producteurs et des établissements institutionnels développent différentes façons de récupérer des denrées alimentaires et d’en faire profiter ceux et celles qui en ont besoin. Voici quelques exemples :
- La carotte joyeuse (CDC Nicolet-Yamaska) transforme des aliments déclassés, donnés par des entreprises agroalimentaires et les distribue à des organismes en sécurité alimentaire.
- L’Escouade anti-gaspillage alimentaire de l’Outaouais a des équipes de glaneurs qui récupèrent fruits et légumes dans les champs et les serres de la région.
- On trouve à Gatineau, Saguenay, Québec, Montréal et Sherbrooke des frigos libre-service où les gens peuvent se servir de façon anonyme.
- Le service de courtage alimentaire de la Tablée des Chefs met en liaison les hôtels, restaurants et établissements institutionnels avec les organismes du milieu.
L’initiative montréalaise BonApp vise à mettre en contact les personnes désirant donner et recevoir des fruits ou légumes de façon géolocalisée.