Dans le cadre de la neuvième édition du projet Change le monde, une œuvre à la fois qui culminera avec une exposition au Musée POP au mois d’avril 2020, le Réseau In-Terre-Actif, secteur jeunesse du Comité de Solidarité/Trois-Rivières, s’associe à La Gazette de la Mauricie afin de produire 9 capsules vidéo et articles sur les enjeux abordés par les jeunes. Le projet intitulé Ensemble, on change le monde bénéficie du soutien financier du Secrétariat à la jeunesse et de la collaboration de la Maison des Grands-Parents de Trois-Rivières. En avril 2016, La Gazette de la Mauricie se penchait sur l’enjeu de la sécurité alimentaire dans la région. Il a été inévitablement question du gaspillage alimentaire. Trois ans plus tard, où en sommes-nous? La situation demeure suffisamment préoccupante pour motiver des élèves de l’école secondaire Chavigny à créer une œuvre d’art engagé pour sensibiliser le public dans le cadre du projet Change le monde, une œuvre à la fois. En 2011, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estimait qu’environ un tiers de la nourriture produite dans le monde était perdue ou gaspillée. Cela équivaut à 1,3 milliard de tonnes par année ou 1,4 milliard d’hectares de terres occupées inutilement, soit une superficie correspondant à celles du Canada et de l’Inde réunies.
Situation canadienne
Au Canada, un récent rapport de recherche conclut que 58 % de la nourriture est perdue ou gaspillée à chaque année. En fait, on estime à plus de 11 millions de tonnes la quantité de nourriture jetée alors qu’elle est encore dans un état comestible. Lorsqu’on considère que 820 millions de personnes souffrent actuellement de la faim dans le monde et que plus d’un million de visites sont enregistrées chaque mois dans l’ensemble du réseau des banques alimentaires au Canada, le fait qu’on puisse gaspiller autant de nourriture peut choquer. « On fait une maquette qui représente le gaspillage. On a confectionné un petit bonhomme en papier mâché qui prend les déchets de l’autre. On veut dire que les déchets qu’on met dans la poubelle pourraient servir à quelqu’un qui manque de nourriture », nous explique Karyane Daneau, élève du projet Change le monde, une œuvre à la fois dans la classe de Mme Josée Buisson à l’école secondaire Chavigny. Récupérer les aliments encore comestibles pour nourrir les personnes dans le besoin, voilà la mission à laquelle s’attarde quotidiennement Moisson Mauricie / Centre-du-Québec (Moisson MCDQ). « La quasi-totalité de ce qu’on reçoit, c’est des produits qui vont être détournés de l’enfouissement, indique Geneviève Marchand, responsable du financement et des communications chez Moisson MCDQ. L’année dernière, c’est 3,2 millions de kilogrammes de nourriture qu’on a récupérés. »
Programme de récupération dans les supermarchés
Depuis environ quatre ans, Moisson MCDQ dispose d’un nouvel apport de nourriture provenant des épiceries grâce au Programme de récupération dans les supermarchés. Avant la mise en place de ce programme, il pouvait être difficile de faire la collecte des invendus dans les épiceries en raison des défis logistiques et réglementaires. « La viande est un produit qu’on recevait peu ou pas dans les banques alimentaires. Or, la viande fait partie d’une alimentation variée. Moisson Montréal s’est assis avec les bannières en alimentation pour développer un programme qui allait être facile à implanter en épicerie et qui allait permettre de récupérer les denrées en respectant les exigences », explique Geneviève Marchand. Logistiquement, le PRS permet de conserver les aliments au froid tout le long de la chaîne de l’épicier jusqu’au consommateur. Il est ainsi possible de récupérer des denrées comme des mets préparés, de la crème glacée ou de la viande. Chaque mois, ce sont plus de 25 500 personnes dont plus de 8 000 enfants qui bénéficient de la nourriture récupérée par Moisson MCDQ.