La performance des candidats a été longuement analysée dans les journées suivant les débats. Parlons plutôt du mécontentement envers les organisateurs car, de toute évidence, ils ont volé le show!

Les débats sont organisés par la Commission des débats des chefs dont le directeur général est Michel Cormier, ancien journaliste et correspondant international pour Radio Canada pendant 10 ans. La commission dispose d’un budget de 3,5 $ millions l’année de l’élection et de 600 000 $ les autres années.

Le premier débat, en français, était le mercredi 16 avril. Cette même journée, le Parti Vert apprenait son exclusion des deux débats. Aussi, la veille, pour cause d’un important match de hockey (dont la date était pourtant connue depuis longtemps), on apprenait que le début du débat en français avait été devancé de deux heures.

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Le point de presse qui a suivi a également été une source de mécontentement pour à peu près tout le monde. Un groupe d’extrême droite a tenté de se faire voir, mais ses questions, qui étaient davantage des commentaires, sont restées sans suite de la part des quatre candidats.

Le second débat a eu lieu le lendemain, à l’heure prévue initialement. Par la suite, et avant même le moment où le point de presse aurait dû débuter, les esprits s’échauffaient déjà entre des membres du groupe d’extrême droite et les autres journalistes accrédités des médias, disons, plus traditionnels. Donc pas de point de presse non plus pour ce second débat. Toute bonne tradition a une fin !

Jeudi et vendredi dernier M. Cormier, le directeur général de la Commission des débats des chefs a été sous la chaleur des projecteurs avec des entrevues corsées dans les médias et des critiques acerbes, surtout de la part du co-chef du Parti Vert, Jonathan Pedneault. En soi, l’annulation de sa présence constituait possiblement la bonne chose à faire compte tenu des critères à satisfaire pour participer aux débats, mais c’était certainement un affront difficile à encaisser car aucune nouvelle information ne s’était rajoutée à celles déjà connues plusieurs jours avant.

Les débats sont d’importants événements démocratiques. La Commission « … s’engage à servir au mieux l’intérêt public et à rendre les débats des chefs plus prévisibles, fiables et stables. [1] » Sur ce thème justement, lisez ce qu’en dit Isabelle Haché dans l’édition de La Presse du jeudi 17 avril et qui se demande aussi si la société canadienne a vraiment besoin de cette Commission. Sa réponse ne ressemble pas à un « oui ».

À une semaine de l’élection

Tout se cristallise. Depuis le début du mois d’avril, pas moins de 84 sondages nationaux ont vu leurs résultats publiés sur 338Canada. Seulement quatre de ceux-ci ont affiché des intentions de vote, pour le PCC, supérieures à celles du PLC.

À noter : au moment où ce texte est publié, la dernière journée pour le vote par anticipation est en cours. Le pourcentage des électeurs qui se ont prévalus de cette modalité de vote est passée de 9,2 % lors des élections fédérales de 2004 à 34 % pour celles de 2021. Entre ces deux années électorales, ce pourcentage n’a cessé d’augmenter. [2]

Le vote par anticipation se termine une semaine avant la journée officielle de l’élection. De plus en plus de canadien.nes votent alors que la campagne électorale n’est pas terminée. Ce vote s’exprimera donc, encore cette année et pour une forte proportion de votant.es, avec une semaine d’informations, d’actualités et de revirements de toutes sortes qui n’auront pas été connus lorsqu’ils auront déposé leur bulletin de vote dans l’urne. Et s’il est une année électorale où il est plus que raisonnable de penser qu’il peut se passer beaucoup de choses en une semaine, c’est bien celle de 2025.

Par province

Pour les intentions de vote par province, aucun mouvement significatif lors de la semaine. À l’instar de intentions de votes nationales, celles des provinces se cristallisent aussi.

Projections de sièges

Pour l’ensemble du Canada, les projections de sièges sont centrées à 184 pour le PLC, à 126 pour le PCC et à 23 pour le Bloc selon 338Canada. Rappelons qu’il faut un total de 172 sièges pour obtenir un gouvernement majoritaire.

Pas de mouvements significatifs non plus pour les provinces au cours de la dernière semaine, si ce n’est qu’au Québec le Bloc Québécois a avancé de trois sièges dans les estimations de 338Canada, au détriment des libéraux. Du côté de l’Alberta, le PCC aurait arraché trois projections de sièges au PLC. Pour le Yukon et les Territoires-du-Nord-Ouest, la projection est que leur siège respectif ira aux libéraux et, pour le Nunavut, la lutte reste toujours très serrée entre le PLC et le NPD qui sont, à toutes fins pratiques, à égalité dans les intentions de vote.

Survol du territoire Gazette (en date du 21 avril 2025)

Bécancour – Nicolet – Saurel – Alnôbak

Louis Plamondon, du Bloc, est indélogeable semble-t-il. Avec des intentions de vote estimées à 45 %, il devance son plus proche poursuivant par plus de 20 points.

Élu pour la première fois en 1984, Louis Plamondon est en voie d’être réélu en 2025. Il siège à la Chambre des communes depuis plus de 40 ans et détient le record pour le plus grand nombre de jours consécutifs en poste. Sa réélection ne semble pas menacée. Si le prochain gouvernement est majoritaire et que M. Plamondon complète son mandat, il battra le record absolu du nombre de jours en poste à la Chambre des communes, que ces jours soient consécutifs ou non.

Berthier – Maskinongé

Très serré dans cette circonscription du Bloc Québécois. Une lutte à trois est engagée entre le libéral Stéphane Bilodeau, le candidat du Bloc Yves Perron et Ruth Ellen Brosseau du NPD, ces trois candidats étant à quasi-égalité dans l’estimation des intentions de vote (léger avantage Bloc). Madame Brosseau a tardivement annoncé qu’elle serait de la course le 6 avril. Le Bloc lui avait ravi la circonscription en 2019 et en 2021 dans des courses à deux partis. Elle serait certainement ravie de prendre sa revanche. Dans cette course à trois, le ou la gagnante le sera par la peau des dents.

Trois-Rivières

Ici aussi une course à trois, et à peine moins corsée que dans Berthier – Maskiongé. Caroline Desrochers est la candidate libérale parachutée après que la candidature de Luc Galvani fut refusée par les libéraux. Il a lui-même avoué avoir plaidé coupable à une accusation de conduite avec les facultés affaiblies par l’alcool. Madame Desrochers tire son épingle du jeu avec des intentions de vote estimées de 32 %, mais elle est talonnée de très près par le candidat du Bloc René Villemure (31 %), élu en 2021 et qui vit la présente campagne en convalescence. Le candidat conservateur, et ex-maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque n’est pas tout à fait hors course non plus à 27 %.

Saint-Maurice – Champlain

François-Philippe Champagne est député de ce compté depuis 2015. En 2019 et 2021, il a gagné son élection par des marges très confortables. Cette année, cette marge, selon 338Canada, non seulement le serait aussi, mais elle pourrait dépasser par plus de cinq points la majorité absolue. Avec des intentions de vote estimées à 55 % pour M. Champagne et devançant son plus proche poursuivant par plus de 20 points, la probabilité qu’il reconquière sa circonscription est très élevée.


Sources
[1] https://www.debates-debats.ca/fr/
[2] https://www.elections.ca/res/rep/off/ovr2021app/53/table5F.html

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