Quatre des cinq candidat-es à la prochaine élection municipale ont répondu à huit questions lors d’une séance citoyenne tenue le lundi 18 août dernier. Selon l’organisatrice en chef, plus de 140 personnes ont participé à la séance et écouté les points de vue des quatre aspirants à la mairie.
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Les candidats ont pris le micro pour répondre aux questions posées par les représentant-es de huit organismes communautaires : Eautage, COMSEP, le Comité vigilance hydrocarbures de Trois-Rivières, le Comité de solidarité de Trois-Rivières, le Collectif Biodiversité, le Comité de protection du boisé des Estacades, le Collectif Marthelinois et Terre précieuse.
Jean-Claude Ayotte, Dany Carpentier, Jonathan Bradley et Jean-François Aubin étaient les quatre candidats présents. Selon les informations fournies par les responsables de l’événement, la seule candidate féminine pour l’instant, Pascale Albernhe-Lahaie, ne pouvait être présente pour des raisons familiales.
Les élections municipales auront lieu le dimanche 2 novembre 2025. Les éventuel-les candidat-es peuvent déposer officiellement leur candidature à partir du 19 septembre et jusqu’au 3 octobre 2025.
Les sujets abordés
Huit sujets ont été abordés lors de la séance citoyenne, et les questions étaient posées par une ou un représentant-e de chaque organisme. Les candidats avaient deux minutes pour y répondre. Ils avaient reçu les questions deux semaines à l’avance afin de se préparer et de présenter leurs arguments de la façon la plus réfléchie possible selon Mme Johanne Rocheleau, organisatrice de l’événement.
À noter : toutes les questions portaient sur l’environnement. Toutes les réponses concernaient donc l’environnement. Il fallait s’y attendre : l’étiquette « capitaine vert » était convoitée !
Mais, au-delà de l’environnement, tout n’a pas été dit, loin de là. Il restera encore beaucoup de questions à poser pendant la campagne, que ce soit sur l’économie, le transport en commun, le réseau cyclable et le transport actif, le dossier des sans-abris, les taxes municipales, etc.
Le programme de la soirée était dense. Huit questions posées à chacun des quatre candidats, donc 32 questions-réponses ! Voici, succinctement, ce qui ressort des propos tenus par les candidats pour les sujets couverts par trois de ces questions. Et lisez jusqu’à la fin : La Gazette a posé une question additionnelle aux candidats qui ont dû y répondre à brûle-pourpoint.
Les cinq autres sujets couverts lors de la séance font l’objet d’un deuxième texte que vous pouvez lire en cliquant ici.
Notez que les propos sont présentés en ordre alphabétique du nom de famille des candidats.

Photo : Dominic Bérubé / © La Gazette de la Mauricie et des environs
La protection des milieux humides sur le territoire de la Ville
« Les infrastructures, c’est la priorité de la décennie. » – Dany Carpentier
Pour tous, ce dossier est important. M. Aubin souligne que c’est une priorité, voire une urgence pour les secteurs de La Vérendrye et de Chavigny. Mais il souligne aussi qu’il y a un manque d’argent. Donc, pas d’engagement précis de sa part sur des projets d’infrastructures, mais un engagement à ce que, dans le premier mois de son mandat, il y ait un comité de formé pour réfléchir à un plan d’action.
M. Ayotte opte pour la nomination d’un-e élu-e qui se verrait confier la responsabilité politique de l’environnement. Ce conseiller ou cette conseillère deviendrait ni plus ni moins que l’équivalent d’un-e ministre de l’Environnement pour la Ville. Cette proposition semble chère à M. Ayotte et il la reprendra à quelques reprises pendant la soirée.
M. Bradley, quant à lui, s’engage à faire de ce dossier une priorité municipale dès le début de son éventuel mandat. Il veut un plan d’action sur quatre ans, une accélération des travaux prioritaires dans les zones les plus à risque et la protection des 264 hectares restants de milieux humides de grande qualité au Carrefour 40-55.
Pour sa part, M. Carpentier a beaucoup parlé de ses réalisations passées en tant que conseiller. Pour l’avenir, son engagement est de faire des réunions statutaires réunissant citoyen-nes, élu-es et fonctionnaires. Pour lui, les infrastructures, c’est la priorité de la décennie.
La protection du boisé des Estacades
« Le boisé des Estacades, c’est notre Central Park à nous. » – Jonathan Bradley

Mme Cécile Fonrouge – Comité de protection du boisé des Estacades. Photo : René Gélinas
MM. Aubin, Bradley et Carpentier sont favorables à la préservation du boisé des Estacades. Pour M. Aubin, la Ville doit même élaborer un plan des boisés qu’elle veut protéger et il s’engage à le faire. M. Bradley va même jusqu’à dire que le boisé des Estacades, c’est notre Central Park à nous. Il est aussi en faveur d’une collaboration avec la Fondation Trois-Rivières durable et veut que la Ville s’implique activement dans le financement de cette fondation et que, grâce à celle-ci, elle acquière le boisé.
Quant à M. Ayotte, il n’a pas vraiment répondu à la question. Il a utilisé ses deux minutes pour accuser les autres candidats de n’avoir rien fait dans le passé. Mais il semble clairement en faveur de la préservation du boisé.
Le projet résidentiel près du golf Le Marthelinois
« Dans les quatre dernières années, la Ville de Trois-Rivières a fait des bons coups et elle a fait des mauvais coups. Ça, c’est un très mauvais coup. » – Jean-François Aubin.
Ce projet résidentiel prévoyait la construction de 1 250 logements dans un secteur où déjà les routes sont saturées et où il y a un problème de nappe phréatique. M. Aubin veut que, même si le promoteur a commandé des études, il y ait une contre-expertise à celles-ci. Pour lui, il faut être capable de revenir sur ce projet et de lui donner une taille acceptable. « […] on nous a dit qu’on avait discuté 17 fois avec le promoteur, mais si ça en prend 27, on va prendre 27 fois, puis on va trouver des solutions où tout le monde va se sentir gagnant. »
M. Ayotte est amer quant à la façon dont le projet a été proposé et surtout quant à la façon dont les gens du Collectif Marthelinois ont été traités. Il ne comprend pas pourquoi les élu-es et le promoteur, dans un dossier comme celui-là, ne mettent pas les documents à la disposition des gens et ne sont pas transparent-es. Il suggère l’instauration de conseils de district pour permettre aux citoyens et citoyennes d’obtenir des documents beaucoup plus rapidement et d’avoir un suivi de ce qui se passe à l’Hôtel de ville.
M. Bradley dit qu’il poursuivra ce dossier avec rigueur et reconnait pleinement les inquiétudes des citoyens et citoyennes. Il avait été promis que, si des études environnementales étaient non conformes, le projet serait réévalué. Il souhaite donc rendre publiques toutes ces études et, comme candidat, vise à concilier le développement résidentiel et la protection de notre territoire.
M. Carpentier, de son côté, veut mettre en place un comité formé de citoyen-nes, d’élu-es et de fonctionnaires pour se pencher sur les grands développements. Il juge important, lorsqu’il y a des dossiers comme Le Marthelinois, d’établir une relation de confiance avec les citoyen-nes. Il faut tenir compte de leurs préoccupations, poser des questions et exiger des réponses. Tout comme M. Bradley, il veut que les études soient divulguées et souhaite des compromis pour en arriver à la meilleure décision possible.
N’oubliez pas de lire le deuxième texte, en ligne, qui couvre les propos des candidat-es sur les cinq autres sujets abordés à la séance citoyenne du 18 août 2025.