Devant la menace des bouleversements climatiques, des mères et grand-mères de partout au Québec se soulèvent et montent au front pour leurs enfants. Leur demande est claire : que les gouvernements assument immédiatement leurs responsabilités et prennent les décisions qui s’imposent pour protéger les enfants et la vie sur terre.
Le mouvement citoyen provincial Mères au front a été lancé en mars 2020, quelques jours avant que la société ne soit mise sur pause en raison de la COVID-19. L’annulation forcée des actions qui étaient prévues au cours de l’année n’a toutefois pas empêché ce nouveau mouvement de croître jusqu’à devenir un incontournable de la lutte environnementale.
Les activités de Mères au front visent à rallier les mères du Québec autour de l’action climatique. Le mouvement est associé au regroupement de parents For Our Kids à l’échelle canadienne. Un fonctionnement décentralisé soutient les actions de près d’une trentaine de groupes régionaux répartis un peu partout au Québec et qui multiplient, depuis un an, lettres ouvertes, manifestations, appels à l’action, corvées communautaires et visites aux bureaux des députés locaux. Leur objectif est de faire pression sur tous les paliers de gouvernement afin de briser l’immobilisme politique et stimuler le déploiement de solutions concrètes pour le climat.
Mères au front dans la région
Depuis peu, des citoyennes de la région se sont regroupées pour se rallier à cette mobilisation populaire. La création du groupe Mères au front – MRC de Maskinongé sera officialisée à l’occasion de la fête des Mères.
Geneviève Rajotte Sauriol, membre du trio fondateur et mère de deux fillettes, confie avoir été interpellée par l’émotion que suscite le mouvement : « Mères au front, ça fait appel à l’amour qu’on a pour nos enfants, la peur pour leur avenir et la colère face à l’inaction politique. Trois émotions puissantes qui nous poussent à l’action.»
Même son de cloche pour Amélie Poirier-Aubry, maman de Siméon, 2 ans, et dont la conscience environnementale s’est aiguisée avec la maternité: « forcément, la vision de l’avenir que j’ai c’est que tout doit changer du tout au tout! On est tous sensibles à l’avenir des générations et encore plus lorsque l’on devient mère.» La résidente de Saint-Élie-de-Caxton, qui était musicienne de profession, a d’ailleurs choisi de se réorienter pour démarrer Vroum Vrac, un service mobile d’épicerie d’aliments sains, équitables, locaux, de préférence biologiques et sans emballage pour les personnes qui souhaitent contribuer à un monde meilleur. « Je me considère comme une mère au front sur plusieurs fronts », explique-t-elle « lancer mon entreprise, c’est aussi une action, qui je l’espère, va faire une différence. »
Monter au front, pour Geneviève Rajotte Sauriol, c’est « être des chiennes de garde et ne pas lâcher le morceau tant que l’enjeu climatique ne sera pas pris au sérieux comme il se doit. Ça demande d’être vigilantes et même d’être “fatigantes”. On prend soin de nos enfants tous les jours depuis qu’on les porte dans notre ventre. Ça va de soi de prendre soin de la planète sur laquelle ils grandissent. J’aimerais que mes filles puissent avoir le choix d’être mères à leur tour » espère la copropriétaire de la boîte de communication Bleu-forêt.
Pères et grands-pères bienvenus
Le mouvement Mères au front est résolument féministe, écologiste et inclusif. Il accueille aussi en ses rangs des pères, des grands-pères ainsi que des femmes et des hommes sans enfants. «Toutes les personnes qui ont à cœur les enfants sont concernées et bienvenues, précise Geneviève Rajotte Sauriol, nous espérons les interpeller et leur donner envie de s’impliquer». Dans les prochains mois, le groupe prévoit relayer les actions issues du mouvement provincial et les faire connaître dans la MRC de Maskinongé. Des bénévoles distribueront le symbole du mouvement, un cœur équarri en feutre vert, à épingler sur soi en appui aux revendications de Mères au front.
Du courage politique pour la fête des mères
Dans une vidéo sur la page Facebook de Mères au front, on peut entendre : « La maison est en feu, nous ne la laisserons pas brûler avec nos enfants dedans. C’est pourquoi, pour la fête des Mères, nous exigeons du courage politique! » Sachant que les mères au front sont déjà des milliers, d’un bout à l’autre du pays, il est permis d’espérer que le message se fera entendre.
Avec tout leur amour, les mères de la Mauricie sont désormais de la partie.