
Le 12 février dernier, la Société professionnelle des auteurs, compositeurs du Québec et des artistes entrepreneurs (SPACQ-AE) lançait une toute nouvelle plateforme d’écoute en ligne dédiée à la musique francophone. MUSIQC a été mis sur pied dans un contexte économique difficile pour le milieu culturel québécois, alors que les artistes peinent à se tailler une place face aux géants de l’écoute en ligne. De plus, force est de constater que la population québécoise écoute de moins en moins de contenu local.
Son objectif est de faciliter l’accès à la musique francophone et d’encourager sa découverte. Concrètement, MUSIQC fonctionne comme un site web regroupant des listes d’écoute soigneusement sélectionnées. Pour chacune d’elles, une courte description ainsi que le nom de la personne l’ayant créée sont disponibles. « On a une grosse équipe de développement derrière tout ça. Il est hors de question pour nous de produire du contenu avec des fonds publics et d’utiliser l’intelligence artificielle. C’est à 250 % humain », souligne Ariane Charbonneau, directrice générale de la SPACQ-AE. Il suffit donc de choisir une liste et de cliquer sur « Écouter » pour qu’elle s’ouvre directement dans l’application d’écoute en ligne de son choix.
Cette plateforme est 100 % gratuite et permet de conserver ses habitudes de consommation en restant sur ses plateformes d’écoute préférées, comme Apple Music ou Spotify. Ce projet a pu voir le jour grâce au soutien du Conseil des arts et des lettres du Québec, qui a fourni une somme pour en établir la base, ainsi qu’à l’organisme Musicaction, en plus d’un investissement provenant de leurs propres fonds. Toutefois, Ariane Charbonneau explique avoir essuyé un refus à sa demande « pour pérenniser l’année 1, 2 et 3 » auprès du ministère de la Culture et des Communications. Elle précise que le projet pourrait être mis sur pause si d’autres soutiens financiers ne sont pas trouvés.
La directrice générale affirme que le public était au rendez-vous, « tellement que le serveur a failli planter », ajoute-t-elle. Ce sont près de 6 millions de pages d’écoute qui ont été ouvertes. Cet espace de découverte est d’ailleurs accessible dans 55 pays. En terminant, Ariane Charbonneau insiste sur l’importance de cette initiative afin « d’assurer notre souveraineté culturelle et linguistique ».