Par Chloé Rousseau
Netflix est une entreprise américaine proposant une vaste sélection de films, séries télé et contenus originaux sur sa plateforme. Diffusé en flux continu sur Internet, Netflix est maintenant disponible dans plus de 50 pays. En décembre 2015, ce géant américain comptait 70,84 millions d’abonnés payants à travers le monde.
Le Canada est le deuxième pays à avoir accueilli la plateforme du géant américain en 2010. Quatre ans plus tard, en 2014, 24% de la population canadienne était abonnée à Netflix, dont 9% au Québec. Les vidéos offertes sur la plateforme varient selon le pays de résidence. Au Canada, par exemple, Netflix offre un contenu proprement canadien. Or, les œuvres québécoises se font rares. Une entente avec Radio-Canada a été convenue dans le but d’offrir du contenu en français tel que Série Noire, 19-2 et Unité 9. Le nombre de programmations québécoises reste tout de même limité. Québécor, quant à lui, refuse de se plier au géant. Dans ce contexte où peu de place est laissée au contenu québécois, devrait-on considérer Netflix comme une menace à l’épanouissement de la culture québécoise?
Les règlements du CRTC (Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes) ne s’appliquent pas à Netflix, puisqu’aucun texte législatif ne régit actuellement la diffusion sur Internet. Netflix est donc libre de diffuser ce que bon lui semble et n’est pas tenu de respecter un seuil minimal de contenu canadien et québécois. L’absence de réglementation implique également qu’aucune part des revenus d’abonnements chez Netflix n’est versée au fonds de production canadienne. Cette situation inquiète notamment Québécor qui se sent menacé en voyant l’avantage concurrentiel inéquitable pour Netflix.
Autre recul pour le milieu culturel du Québec : le doublage des populaires séries originales de Netflix n’est plus assuré par des acteurs québécois; celui-ci étant maintenant réalisé en France. La série House Of Cards, qui était jusqu’en 2014 doublée au Québec, s’est vu perdre son contrat pour être traduite en France seulement. Compte tenu de la faible demande pour le doublage canadien-français de séries télévisées, nous avons pris la décision de ne pas poursuivre cette pratique », explique Anne Marie Squeo, directrice des communications corporatives chez Netflix.
Cette explication de Mme Squeo démontre que Netflix est d’abord et avant tout motivé par des enjeux de rentabilité. En corollaire, cela illustre le besoin d’un encadrement législatif pour la diffusion sur le web; on le voit bien avec Netflix, puisque la plupart de leurs films, documentaires et séries sont en anglais. Netflix n’est pas un cas isolé, la multiplication des plateformes web offrant du contenu en « streaming » transforme les manières de consommer la culture et force le milieu culturel à s’adapter. Il y a toutefois des limites à pouvoir s’adapter à une inondation américaine du marché culturel.
Sources:
http://www.zdnet.fr/actualites/netflix-accentue-ses-pertes-a-l-international-39831408.htm
http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/arts_et_spectacles/2014/09/16/010-netflix-france-arrive.shtml
http://www.cbc.ca/news/business/crtc-video-streaming-1.3384797
http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/arts_et_spectacles/2014/11/25/006-doublage-house-of-cards.shtml
http://branchez-vous.com/2014/12/12/loffre-francophone-de-netflix-elle-en-peril/