Après la rentrée scolaire vient la rentrée citoyenne ! À la veille des élections provinciales, la Gazette de la Mauricie a rempli ses devoirs civiques. Nos journalistes se sont entretenus avec les candidats des partis politiques œuvrant dans les quatre circonscriptions mauriciennes (Laviolette-St-Mauricie, Maskinongé, Champlain, Trois-Rivières). Celles et ceux qui briguent les suffrages des gens de la région ont été invités à nous parler de développement culturel, de transport en commun, d’éducation et d’environnement. Elles et ils nous disent aussi leur attachement à la Mauricie, ses paysages et ses défis.
Vous trouverez, dans cette rubrique, les propositions des différents candidats en santé et en éducation, de même que leur visions d’avenir, en tant qu’éventuel député, pour leurs circonscriptions respectives, Si l’affection que chacun des candidats porte à notre région est indéniable, leurs priorités divergent. Le tableau publié dans nos pages centrales présente, à propos de 9 enjeux majeurs, les positions des cinq partis politiques en campagne dans toutes les circonscriptions mauriciennes.
Bonne lecture — et n’oubliez pas de voter le 1er octobre.
VALÉRIE DELAGE / QUÉBEC SOLIDAIRE / TROIS-RIVIÈRES
Qu’aimez-vous de votre circonscription en particulier? Trois-Rivières est la ville où j’ai vécu le plus longtemps dans ma vie. Je l’ai choisie pour sa taille, à échelle humaine. J’apprécie sa proximité avec le Fleuve, les milieux naturels et son dynamisme culturel qui n’a rien à envier à Montréal! Le solide réseau social que j’y ai développé au fil de mes engagements est très précieux pour moi.
Que proposez-vous pour encourager le développement culturel de votre circonscription ? Pour mettre en valeur l’énorme talent créateur de Trois-Rivières, je miserai sur le soutien à la création artistique. L’accès aux lieux de diffusion publics, particulièrement aux galeries, aux cinémas et aux librairies indépendantes sera ma priorité. Je souhaite aussi démocratiser la culture, la sortir des musées pour l’intégrer dans notre mode de vie au quotidien. Le virage vers le numérique devra aussi être négocié au bénéfice des créateurs et créatrices.
Que proposez-vous pour remédier au sous-financement des organismes communautaires ? Étant moi-même employée d’un organisme communautaire, je suis bien placée pour savoir que ceux-ci ont avant tout besoin d’un rehaussement de leur financement à la mission, dans le respect de leur autonomie, afin d’offrir des services et des conditions de travail compétitives.
Que proposez-vous pour remédier à la situation critique dans le système de santé?Revoir le mode de rémunération des médecins et répartir les pouvoirs entre tous les professionnels de la santé pour travailler ensemble. Améliorer l’accès aux soins par des services de proximité 24/7. Investir massivement en prévention et agir sur les déterminants de la santé.
Comment voyez-vous l’avenir de votre circonscription dans 4 ans si vous êtes élu? Trois-Rivières a tout ce qu’il faut pour se positionner comme une leader de notre plan de transition économique, sans compromis sur les enjeux environnementaux et sociaux. Dans quatre ans, les citoyens et citoyennes auront une circonscription plus à leur image puisque, dans la continuité de ce que le nouveau conseil de ville a entamé, j’y aurais instauré des mécanismes de participation citoyenne, notamment par l’accès à l’information, la consultation et un budget participatif substantiel.
Quelles actions concrètes en développement durable voulez-vous réaliser dans votre circonscription ou au Québec ? Miser sur le transport collectif, en ville, mais aussi interrégional, le transport actif (vélo et piéton), l’agriculture urbaine, les services de proximité dans des quartiers vivants. Limiter l’étalement urbain en révisant la fiscalité municipale. Lutter contre la pauvreté notamment en développant le logement social. Mettre en valeur notre patrimoine en tenant compte de l’apport des peuples autochtones à Trois-Rivières.
ADIS SIMIDZIJA / PARTI VERT DU QUÉBEC / TROIS-RIVIÈRES
Qu’aimez-vous de votre circonscription en particulier? La diversité culturelle unique. Le dynamisme du milieu où se côtoient la poésie du quotidien et le travail extraordinaire des trifluviennes et trifluviens qui contribuent à l’économie locale. De l’usine à l’école, de l’école au café on ressent une camaraderie sincère. Une ville accueillante qui m’a tendu la main il y a 20 ans et qui a fait de moi un fier trifluvien.
Que proposez-vous pour encourager le développement culturel de votre circonscription ? Ma participation au C.A. de la Société des Écrivain.e.s de la Mauricie m’a exposé à la dure réalité des artistes de la région. L’aspect financier est névralgique pour la santé de notre culture. Il est de notre devoir d’investir davantage dans les organismes qui ont mandat de faire connaitre les acteurs du milieu culturel trifluvien. Si nous donnons les moyens nécessaires aux organismes existants, ils sauront parfaitement représenter nos artistes et notre culture.
Que proposez-vous pour remédier au sous-financement des organismes communautaires ? Le sous-financement découle de la déresponsabilisation de l’État face aux problématiques inhérentes auxquels sont confrontés les personnes bénéficiaires des services offerts par les organismes. Je propose que l’État prenne en charge les cas particuliers qui s’imposent aux organismes afin qu’ils puissent accomplir leur mandat correctement et revoir le financement accordé à ceux-ci.
Que proposez-vous pour remédier à la situation critique dans le système de santé? La question du système de santé est beaucoup trop complexe pour que je puisse m’avancer sur des propositions simples. Cela dépasse mes compétences. Mon expérience en milieu d’intervention psychosociale m’a exposé aux problèmes d’accès pour les personnes marginalisées. Il serait urgent de s’attaquer à cette problématique.
Comment voyez-vous l’avenir de votre circonscription dans 4 ans si vous êtes élu? Dans quatre ans, la circonscription fera face à plusieurs problèmes auxquels elle est confrontée actuellement. Il est impossible de changer les choses en quatre ans. Tous les gouvernements nous l’ont prouvé. Le changement s’instaure graduellement et à long terme. Durant les quatre ans de mon mandant je serais très présent sur le terrain. Je souhaite instaurer des assemblées de quartier, des consultations citoyennes. D’ici quatre ans, ma circonscription sera certainement plus démocratique.
Quelles actions concrètes en développement durable voulez-vous réaliser dans votre circonscription ou au Québec ? Il est urgent de s’attaquer à la question de la surproduction au Québec. Pour ce faire, il faut favoriser une économie de l’autosuffisance qui répond aux besoins de base et qui encourage la vie communautaire. De cette manière, nous réduirons de manière significative la surproduction qui constitue un élément fondamental de la surconsommation, laquelle pose un grave problème à l’environnement.
MARIE-CLAUDE CAMIRAND / PARTI QUÉBÉCOIS / TROIS-RIVIÈRES
Qu’aimez-vous de votre circonscription en particulier? J’aime cette idée qu’on trouve à Trois-Rivières tous les avantages d’une grande ville sans les inconvénients. Mais j’aime surtout ma ville natale pour son dynamisme culturel, la gentillesse de ces citoyens et l’époustouflante beauté du pont Laviolette qui surplombe notre majestueux fleuve.
Que proposez-vous pour encourager le développement culturel de votre circonscription ?Trois-Rivières jouit d’une fantastique communauté artistique. Le Parti québécois augmenterait de façon importante le budget du ministère de la Culture et des Communications pour permettre aux artistes et aux institutions culturelles trifluviennes de
rayonner à leur juste valeur.J’aimerais aussi développer ce goût pour la culture d’ici notamment en développant des projets pilotes dans les écoles primaires pour que les enfants découvrent et puissent être en contact avec différentes formes d’art.
Que proposez-vous pour remédier au sous-financement des organismes communautaires ?Ayant oeuvré auprès de nombreux organismes communautaires, je connais trop bien les impacts du sous-financement de ce milieu. C’est pourquoi il faut mieux financer les organismes communautaires, mais aussi promouvoir et valoriser l’immense travail qu’ils offrent chaque jour aux Québécois.
Que proposez-vous pour remédier à la situation critique dans le système de santé? Il faut cesser de tout orienter vers les médecins et recentrer le système de santé vers les patients et l’accès aux soins. Il faut offrir davantage d’autonomie aux autres professionnels de la santé, revaloriser nos CLSC, offrir plus de soins à la maison et soutenir les proches aidants.
Comment voyez-vous l’avenir de votre circonscription dans 4 ans si vous êtes élu?En cessant la désastreuse centralisation des pouvoirs vers Québec, Trois-Rivières pourrait choisir ce qui est le mieux pour son développement économique.
Un gouvernement du Parti québécois améliorerait le crédit d’impôt pour les jeunes qui dénichent un emploi en région, ce qui nous permettrait de gagner des travailleurs qualifiés et de rééquilibrer la moyenne d’âge de notre population.
Et redonner les moyens à notre système d’éducation supérieur pour faire de Trois-Rivières une véritable ville étudiante.
Quelles actions concrètes en développement durable voulez-vous réaliser dans votre circonscription ou au Québec ? Il faut mettre les bouchées doubles en environnement! Le PQ veut favoriser l’électrification des transports. Il abrogera la Loi sur les hydrocarbures des libéraux, cela permettra de protéger les cours d’eau qui bordent la Ville. On doit faire la lutte aux îlots de chaleur : un soutien à la construction verte et des incitatifs pour la construction d’infrastructures vertes sont indispensables.
JEAN BOULET / COALITION AVENIR QUÉBEC / TROIS-RIVIÈRES
Qu’aimez-vous de votre circonscription en particulier? J’aime l’équilibre de la circonscription de Trois-Rivières et toutes les possibilités qu’elle a encore à offrir. C’est une ville à grandeur humaine où il fait bon travailler, élever sa famille et se divertir. C’est un endroit qui a énormément développé son potentiel dans les dernières années, mais qui peut voir encore plus loin pour le futur. Les possibilités sont grandes et multiples.
Que proposez-vous pour encourager le développement culturel de votre circonscription ? La culture, c’est l’âme d’un peuple. Elle ponctue les époques et on se rappellera de la nôtre à travers les efforts que nous mettrons pour faire rayonner nos artistes. On doit accorder une grande importance à l’omniprésence et à la vitalité des arts dans une ville à l’histoire aussi riche que celle de Trois-Rivières. Nous avons des lieux de diffusion d’une grande qualité qui méritent d’être soutenus pour assurer leur pérennité.
Que proposez-vous pour remédier au sous-financement des organismes communautaires ? Je crois qu’en raison de leur travail en amont, les organismes communautaires ont de la difficulté à faire valoir leur importance, car leurs succès passent souvent sous silence et sont difficilement quantifiables. J’estime que l’on devrait reconnaître davantage leur contribution si l’on désire continuer à améliorer la qualité de notre filet social.
Que proposez-vous pour remédier à la situation critique dans le système de santé? On doit faciliter l’accès aux soins de santé, notamment pour les personnes les plus vulnérables. Pour ce faire, la CAQ augmentera les postes d’infirmières à temps complet et révisera les ratios de patients par infirmière. Aussi, on utilisera davantage les grandes compétences des infirmières en leur accordant plus d’autonomie.
Comment voyez-vous l’avenir de votre circonscription dans 4 ans si vous êtes élu? Trois-Rivières se démarquera non seulement par sa croissance économique, mais aussi par une augmentation de la qualité de vie des citoyens qui y vivent. Sa position géographique, son université et son important bassin de travailleurs qualifiés lui conféreront la capacité de connaître un bel essor qui profitera à toutes les classes sociales. Une collectivité qui s’enrichit économiquement s’enrichit aussi socialement. On pourra davantage prendre soin des personnes qui sont en situation d’exclusion sociale et/ou de pauvreté.
Quelles actions concrètes en développement durable voulez-vous réaliser dans votre circonscription ou au Québec ? Un gouvernement de la CAQ entend soutenir l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) dans le rôle de premier plan qu’elle jouera en matière de développement durable au Québec. Nous valoriserons les domaines qui contribueront à un Québec plus vert, soit : les sciences de l’environnement, le génie, les technologies vertes, l’efficacité énergétique et les sources alternatives d’énergie comme l’hydrogène.
DANIEL HÉNAULT / PARTI CONSERVATEUR DU QUÉBEC / TROIS-RIVIÈRES
Qu’aimez-vous de votre circonscription en particulier ? J’aime bien vivre à Trois-Rivières. C’est une ville à dimension humaine. Il y a très peu de trafic, le travail est proche et ça circule bien. Les trifluviens sont fiers de leur ville. Ce n’est pas parfait, mais on voit de l’amélioration partout. Il y a du développement économique et tout le monde va en bénéficier.
Que proposez-vous pour encourager le développement culturel de votre circonscription ? J’aimerais qu’on aide davantage les artistes émergents. Il y a toutes sortes de façons d’aider les artistes. Je crois qu’on pourrait en faire davantage en utilisant les infrastructures existantes au maximum. Nous avons des arénas, l’amphithéâtre Cogeco, des salles communautaires, plein de locaux où on pourrait faire de la place à nos artistes locaux. Ils ont besoin d’être connus pour réussir à percer et voler de leurs propres ailes.
Que proposez-vous pour remédier au sous-financement des organismes communautaires ? Je crois qu’il y a un ménage à faire aux organismes communautaires. Il y a beaucoup de dédoublement et l’argent ramassé ne va pas toujours à la bonne place. Je crois qu’en mettant les sommes aux bons endroits nous pourrions faire plus pour les aider.
Que proposez-vous pour remédier à la situation critique dans le système de santé? Il faut changer le modèle québécois parce que le patient est vu comme une dépense. Il faut ouvrir le système à la concurrence du privé, soigner les gens rapidement tout en gardant la gratuité de la carte soleil, ce qui améliorerait l’accès au soins.
Comment voyez-vous l’avenir de votre circonscription dans 4 ans si vous êtes élu? J’aimerais aider les gens de la circonscription à se réaliser, à améliorer l’économie. Je crois que l’avenir passe par une économie en santé, des emplois de qualité. Je veux faire des actions concrètes pour aider les PME comme alléger la réglementation et surtout une baisse d’impôts pour les aider à se développer plus vite et offrir plus d’emplois. Lorsque l’économie va bien, tout le monde en profite!
Quelles actions concrètes en développement durable voulez-vous réaliser dans votre circonscription ou au Québec ? J’aimerais qu’on utilise le gros bon sens pour réaliser les projets. On devrait évaluer les avantages, les bénéfices économiques et mesurer réalistement les inconvénients, les risques environnementaux pour ne pas bloquer tous les projets pour rien. Nous pourrions avoir une approche équilibrée pour faire avancer les projets de développement rapidement, tout en gardant un contrôle vigilant sur les impacts environnementaux.
JEAN-DENIS GIRARD / PARTI LIBÉRAL / TROIS-RIVIÈRES
Qu’aimez-vous de votre circonscription en particulier ? Trois-Rivières est une ville qui déborde de potentiel. Son dynamisme économique, son sens de l’innovation et sa richesse culturelle font de Trois-Rivières un endroit de plus en plus recherché. C’est une ville qui se distingue par sa qualité de vie exceptionnelle et qui a tout pour plaire aux familles, étudiants, travailleurs et aux personnes aînées.
Que proposez-vous pour encourager le développement culturel de votre circonscription ? Trois-Rivières se distingue par une offre culturelle variée et dynamique. La qualité de ses événements et de ses nombreux établissements culturels en font une destination de plus en plus prisée par les touristes. Il faut travailler de près avec les divers intervenants du milieu culturel, comprendre leurs défis et soutenir leurs initiatives. Se faire les porte-paroles de ces créateurs parce que c’est grâce à eux que nous nous définissons comme Ville.
Que proposez-vous pour remédier au sous-financement des organismes communautaires ? Les organismes communautaires sont des partenaires essentiels du réseau de la santé et des services sociaux. On ne soulignera jamais assez le travail qu’ils accomplissent auprès des personnes dans le besoin. Notre gouvernement a toujours soutenu les organismes communautaires et nous continuerons à le faire.
Que proposez-vous pour remédier à la situation critique dans le système de santé? La santé demeurera constamment un enjeu alors que la population est vieillissante et l’espérance de vie en croissance. Trois-Rivières peut maintenant compter sur un accès accru aux services de santé grâce à l’ouverture de la première super-clinique en Mauricie. Nous allons dans la bonne direction!
Comment voyez-vous l’avenir de votre circonscription dans 4 ans si vous êtes élu? Trois-Rivières aura su se démarquer parmi les Villes d’importance au Québec. Nous aurons su profiter de notre situation géographique pour attirer la main-d’œuvre étrangère. Notre tissu industriel en pleine mutation et notre statut de Ville universitaire offriront des opportunités à nos jeunes qui s’établiront ici pour fonder leur famille et y vivre. Nous aurons adopté des mesures pour favoriser la qualité de vie des familles, implanté des garderies en milieu de travail, maintenu nos aînés actifs et en santé.
Quelles actions concrètes en développement durable voulez-vous réaliser dans votre circonscription ou au Québec ? Le développement durable vise un équilibre entre le développement économique, la qualité de vie des citoyens et la protection de l’environnement. Notre gouvernement soutient de nombreuses initiatives et a adopté une politique de mobilité durable assortie d’investissements importants. Ce sont des déplacements facilités, plus économiques, plus rapides, par des moyens intégrés dans les milieux et dans l’environnement.