Guillaume Vermette est un clown humanitaire natif de la Mauricie. Il parcourt le monde, maintenant de façon totalement bénévole, afin d’apporter un peu de joie à des enfants dans des endroits où la guerre et la pauvreté font rage. Voici la correspondance qu’a entretenue La Gazette avec cet homme hors de l’ordinaire.
Qu’est-ce qui t’a donné la passion du bénévolat et de l’entraide ?
Je crois que ça a toujours fait partie de moi. Mais ces qualités de gentillesse et de compassion étaient souvent pointées du doigts et rabaissées… comme s’il s’agissait de faiblesses. Je ne sais pas si j’aurai emprunté ce chemin si je n’avais pas eu la chance d’avoir une mère formidable. Encore aujourd’hui, elle est pour moi un modèle de générosité hors du commun.
Quel est l’aspect le plus gratifiant de tes implications ? Le moins gratifiant ?
Je crois que ce qui est le plus gratifiant à mes yeux… c’est lorsque ça devient plus grand que ma p’tite personne. Lorsque mon initiative donne envie à d’autres gens de faire une différence positive sur la planète, de créer un organisme, de réaliser leurs rêves, etc. C’est pourquoi je mets autant d’énergie à parler de ce que je fais et à partager mes aventures humanitaires. Désormais, on m’écrit à tous les jours pour me remercier, se confier à moi, me demander des conseils, etc. Je veux que ça se propage. Que ça donne envie à plein de gens de faire du bien autour d’eux.
Le moins gratifiant? Les tâches bureaucratiques, techniques, répétitives et ennuyantes que je dois accomplir devant un ordinateur, afin que mes projets se réalisent. Les gens s’arrêtent souvent au mot « clown » et les préjugés que ça comporte… ils ne réalisent pas à quel point ma vie comporte énormément d’organisation et de gestion. C’est comme avoir une entreprise.
Qu’est-ce qui t’a poussé à prendre la décision de vivre uniquement en tant que bénévole et renoncer à un salaire ?
Tout simplement parce que ça fait énormément de sens. On donne beaucoup trop d’importance à l’argent. Je trouve que c’est triste, irrationnel et malsain d’avoir l’argent comme objectif.
Que dirais-tu à quelqu’un qui veut s’impliquer dans sa communauté mais qui ne sait pas par où commencer ?
Va cogner à la porte de ton voisin. Sois heureux et contagieux en public. Implique-toi dans ton centre communautaire. Parle à l’inconnu dans la rue. La communauté est partout. Les besoins sont partout. Les petits actes sont immenses et nécessaires. Tout commence par connecter avec les gens.
Dans le cadre de ton aide humanitaire, tu as la chance de voyager partout dans le monde. As-tu remarqué des différences dans ces endroits par rapport à l’entraide, si on les compare avec tes projets au Québec ? Où sens-tu le plus d’ouverture à la générosité ?
Énormément de différences. Sans vouloir ne rien enlever aux gens formidables et généreux que je croise chez nous… Les pays occidentaux sont, à mon avis, immensément centrés sur eux-mêmes. On le dit souvent, mais on ne le réalise pas vraiment et on n’est pas prêt à changer. Notre style de vie m’inquiète. Nous sommes responsables de bien des problèmes sur la planète. Les endroits où j’ai senti le plus d’ouverture à la générosité et l’entraide… je crois, sont le Burkina Faso, la Russie et la Birmanie. Au Burkina plus spécialement… lorsque les gens mangent à peine à leur faim mais invitent le premier étranger qui passe à partager leur repas.
Vous pouvez suivre les aventures de Guillaume et l’encourager par des dons sur sa page Facebook.