Les Rendez-Vous des Cinémas du Monde sont une réelle célébration de l’art et de la culture qui vise à encourager le développement de l’engagement social et solidaire. Ce festival, piloté par le Comité de Solidarité/Trois-Rivières, s’adresse à tous ceux qui s’intéressent à la manière dont le cinéma peut être utilisé pour soutenir des causes sociales et politiques, ainsi qu’à ceux qui s’intéressent à l’impact que le cinéma peut avoir sur nos vies. Cette 5e édition offre aux participants la chance de découvrir des films documentaires qui mettent en lumière des sujets tels que les droits des femmes, les communautés marginalisées, la lutte contre le racisme, le colonialisme et la discrimination, l’environnement et bien d’autres encore. Les Rendez-Vous des Cinémas du Monde sont une occasion unique de célébrer l’engagement et de réfléchir sur le rôle que le cinéma peut jouer dans la lutte pour un monde plus juste et durable.
Ce cahier spécial des Citoyen.ne.s du monde et de chez nous porte ainsi la voix de jeunes cinéphiles ayant pu visionner certains des films qui seront présentés dans le cadre de la 5e édition des Rendez-Vous des Cinémas du Monde qui aura lieu du 20 au 29 mars prochain.
Le documentaire d’Ayana O’Shun Le mythe de la femme noire nous éclaire sur la réalité des femmes noires partout dans le monde, de l’Orient à l’Occident. Elle nous fait un portrait saisissant de ce qu’est une femme noire, sous toutes ses formes, et des limites imposées qu’elle doit rencontrer tout au long de sa vie. Ayana O’Shun met en évidence, avec virtuosité, un fait très simple : la femme noire ne possède pas une place de choix dans notre société. D’une hiérarchie sociale qui a toujours favorisé l’homme blanc, la femme noire reçoit la dernière place, écrasée par le sexisme et le racisme. La réalisatrice de ce documentaire résume cette discrimination sous trois formes : les archétypes de la « Jézabel », de la « Nounou » et de la « femme noire en colère ». Ce sont des représentations de la femme noire souvent diffusées par les médias de masse et qui influencent notre perception de cette minorité.
Ce documentaire est d’une pertinence incomparable, surtout dans le contexte actuel où nous découvrons, en tant que société, que la femme noire est encore aujourd’hui persécutée. Plusieurs questions se posent : comment se réapproprier sa sexualité féminine? Comment s’exprimer sans peur de persécution? Comment avoir foi en son identité en tant que femme noire dans notre société? Dans le film d’O’Shun, 21 femmes offrent par leur témoignage des visions percutantes de leur vie respective et de leur réalité commune en tant que femmes noires. D’un point de vue extérieur sur ce combat social, il est révélateur et nécessaire de se rendre compte de cette discrimination au quotidien. Finalement, le documentaire apporte une solution : en parler respectueusement. Ouvrir la discussion, débanaliser les standards sociaux, pour retrouver une terre commune et égale.