Montage pour Chronique Sondage de René Gélinas

Le Québec dispose de 3 % des réserves renouvelables mondiales d’eau douce. C’en est aussi un des plus grands consommateurs. La soif semble impossible à étancher pour cette ressource utilisée tant pour la consommation et l’hygiène personnelle que pour le lavage d’autos, l’arrosage de pelouses et d’entrées ou encore le remplissage des piscines.

Le manque d’eau potable touche sévèrement les pays en développement, où 80 % des maladies y sont liées selon l’ONU. Ce manque est aussi une importante cause mondiale de mortalité infantile. Merci aux changements climatiques, la situation ne s’améliorera pas rapidement. Et les conflits à travers le monde n’aident pas, les infrastructures étant souvent des cibles ennemies privilégiées.

Au Québec on a relativement les moyens d’investir pour traiter et distribuer de l’eau potable. Il reste qu’en Amérique du Nord, environ 2 % de la population n’y a toujours pas d’accès directement. Ce n’est pas rien.

pub vox gazette

Mais le plus difficile est d’en faire une consommation responsable et de sensibiliser les citoyen-nes et les inciter à agir. Information intéressante : au Canada, nous rejetons neuf fois plus d’eau que nous en consommons (donnée de 2021) !

Perception citoyenne

La gestion de l’eau incombe, en bonne partie, aux Villes et Municipalités. Mais les coûts sont élevés et le financement des infrastructures n’est pas simple. Les citoyen-nes, évidemment payent, par la voie de la taxation municipale ou des impôts.

Il faut mettre de la pression pour économiser l’eau avant que celle de l’eau dans les tuyaux qui la distribuent ne baisse trop. La Stratégie québécoise d’économie d’eau potable demande aux Municipalités de diminuer la consommation résidentielle à 220 litres quotidiennement (249 en 2022) d’ici le 1er septembre 2025. La population est-elle prête à le faire ? Selon un sondage réalisé auprès de 494 répondant-es par la Ville de Trois-Rivières en septembre 2024 (résultats mis en ligne en mars 2025), peut-être… Voici quelques signes encourageants.

  • 73 % des répondant-es sont favorables à une interdiction complète de l’arrosage des pelouses ;
  • 85 % sont favorables à une limitation de l’arrosage des pelouses à un jour par semaine ;
  • 80 % sont favorables à une limitation du lavage des voitures à un jour par semaine, mais seulement 52 % le sont s’il est interdit de le faire les fins de semaine.

On note que 55 % des répondant-es sont des propriétaires et 45 %, des locataires. L’interdiction complète de l’arrosage des pelouses a la faveur de 67 % des propriétaires et de 80 % des locataires.

Pour ce qui est de la limitation à une journée d’arrosage, 78 % des propriétaires y seraient favorables. Le rapport ne mentionne pas le pourcentage chez les locataires, mais il devrait se situer à environ 90 % compte tenu que la moyenne est à 85 %.

Le public est-il sensibilisé aux enjeux reliés à la disponibilité de l’eau potable ? Les connaît-il ? Le sondage n’a pas abordé ce sujet. Mais les réponses à la dernière question sont intéressantes. Je les ai divisées en deux catégories.

Les réponses qui impliquent une forme de coercition dominent. Si on ne les oblige pas à le faire, les répondant-es n’adopteront peut-être pas spontanément certaines mesures. Cela suggère un manque de sensibilisation à l’importance d’économiser l’eau potable. S’il est possible que certaines personnes estiment que cela est important, ce sentiment ne suffirait pas pour susciter une mobilisation spontanée, c’est-à-dire sans coercition. De plus, les Villes et les Municipalités peuvent-elles mettre sur pied une police de l’eau qui rendra ces mesures vraiment efficaces ?

Deuxième constat, la moitié des réponses suggère des mesures non coercitives, alors que celles qui seraient envisagées par la Ville sont toutes de nature coercitive : interdiction complète de l’arrosage des pelouses, limitation à une journée pour l’arrosage des pelouses ou le lavage des voitures, interdiction de laver les voitures la fin de semaine et interdiction des systèmes de micro-irrigation automatisés.

Certaines personnes aimeraient pourtant être mieux informées avant d’entreprendre des actions comme la récupération de l’eau de pluie pour satisfaire des besoins qui ne nécessitent pas d’eau traitée, ou des investissements dans la biodiversité et les infrastructures pour réduire les pertes d’eau lors de la distribution.

Dernier point : les changements climatiques. Les événements extrêmes perturbent l’environnement et déstabilisent ou paralysent temporairement le traitement et la distribution de l’eau potable. Les avis d’ébullition sont fréquents et il arrive que des coupures d’approvisionnement durent des jours. La disponibilité de l’eau potable est aussi tributaire du climat et de la santé des écosystèmes.

Bref, se bâtir un avenir avec de l’eau potable pour tous et toutes, ce n’est pas la mer à boire ! Mais ce n’est pas non plus un long fleuve tranquille.

Je m'abonne à l'infolettre

« * » indique les champs nécessaires

Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.

Je m'abonne à l'infolettre

Modifier mes préférences
+

Nous utilisons des cookies pour faciliter votre navigation et activer certaines fonctionnalités. Vous pouvez consulter des informations détaillées sur tous les cookies dans chaque catégorie de consentement ci-dessous.

Témoins fonctionnels (Obligatoires)

Ces témoins sont essentiels au bon fonctionnement de notre site Web; c’est pourquoi vous ne pouvez pas les supprimer.

Témoins statistiques

Ces témoins nous permettent de connaître l’utilisation qui est faite de notre site et les performances de celui-ci, d’en établir des statistiques d’utilisation et de déterminer les volumes de fréquentation et d’utilisation des divers éléments.

Témoins publicitaires

Ces témoins sont utilisés pour fournir aux visiteurs des publicités personnalisées basées sur les pages visitées précédemment et analyser l'efficacité de la campagne publicitaire.

Refuser
Confirmer ma sélection
Nous prenons à coeur de protéger vos données

Ce site utilise des cookies (fichiers témoins), déposés par notre site web, afin d’améliorer votre expérience de navigation. Pour plus d’information sur les finalités et pour personnaliser vos préférences par type de cookies utilisés, veuillez visiter notre page de politique de confidentialité.

Accepter tout
Gérer mes préférences