Sébastien HouleSébastien Houle, décembre 2019

En ce mercredi matin du début novembre, l’atelier des farfadets du Centre d’action bénévole (CAB) de Grand-Mère grouille d’activité. On s’affaire ici à redonner à des jouets, plus ou moins vieux, leur lustre d’origine. Une vingtaine de bénévoles réparent et préparent les cadeaux que des enfants de milieux moins favorisés recevront à Noël. « L’idée c’est qu’ils se sentent égaux aux autres quand ils vont revenir à l’école et qu’on va leur demander ce qu’ils ont eu pour Noël », explique Sylvie Gervais, directrice générale du CAB de Grand-Mère. Ainsi, tandis que Noël approche, l’atelier prend tranquillement des allures d’entrepôt. On accumule depuis des mois.

CAB

L’atelier des farfadets n’est qu’un pan des activités du Centre d’action bénévole de Grand-Mère. On œuvre ici sur plusieurs fronts. Si le centre est actif à l’année, on redouble d’efforts à l’approche des fêtes.
Crédits : Dominic Bérubé

L’atelier des farfadets n’est qu’un pan des activités du CAB de Grand-Mère. Popote roulante, comptoir alimentaire, friperie communautaire, visites d’amitié, accompagnement de transport, etc. On œuvre ici sur plusieurs fronts. Si le centre est actif à l’année, on redouble d’efforts à l’approche des fêtes. En effet, bien que Noël rime avec cadeaux dans l’imaginaire collectif, isolement et pauvreté peuvent être encore plus pénibles en cette période, soutient la directrice générale. Les deux comptoirs alimentaires du CAB de Grand-Mère tiennent compte de cette réalité et bonifient leur offre pour l’occasion. Les quelque 400 paniers de vivres que distribue chaque mois le CAB, entre ses deux points de service, se voient ainsi agrémentés de lait, d’œufs, de viande, voire d’une dinde, si le budget de l’organisme le permet. « Les gens reçoivent ça avec soulagement en disant “je vais pouvoir recevoir mon monde” », explique Sylvie Gervais, en parlant de l’importance de la dignité.

La demande est soutenue, mais les gens qui bénéficient de l’aide alimentaire offerte par le CAB doivent tous répondre aux critères d’admissibilité établis par Moisson Mauricie, souligne par ailleurs Annie Vaugeois, coordonnatrice du comptoir alimentaire de Grand-Mère. « Il n’y a personne qui abuse ici », déclare-t-elle. Ce serait même le contraire, indique-t-elle, les gens se demandant parfois si le service qu’on leur offre ne compromet pas l’occasion d’en aider un autre. Chaque cas est unique, les réalités sont diverses, et personne n’est à l’abri d’un mauvais coup du sort, insiste la coordonnatrice.

Une communauté en changement

Si Noël évoque la tradition, Sylvie Gervais témoigne d’un milieu ayant traversé de grands bouleversements. « Avant, la Laurentide était là, la Belgo était là, l’Alcan était là. Il y avait des commerces, il y avait de la vie. Aujourd’hui, on est dans un autre monde, je ne peux même pas comparer », remarque la directrice générale, aux commandes du CAB de Grand-Mère depuis 23 ans. Elle dit observer beaucoup de va-et-vient dans la communauté, devenue un pôle d’attraction pour une clientèle plus démunie, à la recherche d’un coût de la vie moins élevé, selon elle. Aussi, de manière paradoxale, les services du CAB sont parfois moins sollicitées, les nouveaux venus étant moins au fait des ressources à leur disposition sur le territoire d’adoption. L’équipe du CAB doit conséquemment aller au-devant de la clientèle. La directrice générale se réjouit à cet égard de pouvoir compter sur un solide réseau d’organismes communautaires et d’écoles, qui n’hésitent pas à faire circuler l’information. Sans compter le CLSC, qui réfère beaucoup de monde, ajoute-t-elle.

NoëlVoir plus loin

« Au Canada, les deux quartiers les plus démunis sont Saint-Marc, à Shawinigan, et Saint-Paul, à Grand-Mère », relate Sylvie Gervais, avec résignation. Femme d’action, occupée à coordonner les multiples activités du CAB de Grand-Mère à l’approche de Noël, elle ne cherche  à blâmer personne. Le problème est structurel, croit-elle. Elle dit trouver chez la plupart des acteurs politiques des gens attentifs et sensibles aux réalités du milieu. Elle déplore toutefois que dans l’urgence, des fonds soient parfois débloqués pour des initiatives, sans se soucier de la façon dont une mesure va s’inscrire dans la durée. « C’est beau de nous donner des sous pour partir quelque chose, mais après ça, abandonnez-nous pas », implore-t-elle.

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