Par Magali Boisvert
Dans le cadre de notre dossier spécial sur la proche aidance, nous avons rencontré deux femmes à la résilience admirable qui sont toutes deux proches aidantes. La première, Carole Perreault-Collins, prend soin de ses parents depuis plusieurs années, tandis que la deuxième, Francine Gagnon, épaule son conjoint qui est malade.
Bien qu’elles aient une vision similaire de la proche aidance, elles y sont venues par des voies bien différentes. Carole s’est rendu compte qu’elle avait besoin de s’occuper de ses parents lorsqu’ils ont eu de la difficulté à prendre leurs rendez-vous médicaux. Réalisant que leur statut de parents avait fait en sorte qu’ils lui cachent souvent leurs tracas et problèmes, elle s’est alors immiscée dans leur routine afin de leur donner un coup de main. « Ils nous ont tout donné, c’est à nous de donner maintenant », dit-elle. Pour sa part, Francine s’occupait déjà de son conjoint depuis un bout de temps quand elle a consulté le Regroupement des aidants naturels de la Mauricie en vue d’obtenir le soutien d’un aidant… et s’est fait répondre, à sa grande surprise, que c’était elle, l’aidante !
Heureusement, les personnes en situation de proche aidance peuvent elles aussi compter sur diverses formes de soutien au sein de la communauté. À cet égard, Carole et Francine s’entendent toutes deux pour dire que l’aide qu’elles ont reçue a rendu leur quotidien beaucoup plus agréable, tout en leur permettant de tisser des liens avec de nouvelles personnes.
Francine s’est ainsi intégrée à une communauté de proches aidants qui l’ont aidée à partager son expérience dans le cadre de cafés-rencontres, a pu obtenir l’équipement nécessaire aux soins pour son conjoint grâce aux services du CIUSSS (Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux) et peut maintenant compter sur le soutien des aidantes-substituts du Regroupement des aidants naturels de la Mauricie.
Carole profite de son côté d’un service de livraison de repas pour sa mère, qui est une femme généreuse inspirant souvent des anecdotes cocasses…Ayant été propriétaire d’une salle à manger toute sa vie, celle-ci a toujours saisi l’importance du pourboire dans son métier. Alors, lorsqu’elle séjournait aux urgences en compagnie de sa fille et qu’une employée lui apportait son cabaret de repas, la dame demandait à sa fille d’aller donner un bon pourboire à la « waitress », car elle avait fait un bon travail.
Bien entendu, toute relation de proche aidance comporte des moments difficiles, mais les deux femmes disent qu’elles vivent aussi beaucoup de beaux moments auprès de leurs êtres chers. Francine confie avoir découvert en elle des forces qu’elle n’avait jamais exploitées auparavant et Carole se réjouit de pouvoir désormais jouer auprès de ses parents un rôle d’amie, qui lui permet d’être plus proche d’eux et de dédramatiser son quotidien, d’en rire, même. Elle avance à juste titre que « c’est avec notre cœur qu’on devient aidant ». Et du cœur, ces deux femmes en ont à foison.