Après Biden…
Le 20 juillet est la veille du désistement de Joe Biden, poussé vers la sortie en raison de sa désastreuse performance lors de son débat contre Donald Trump. En même temps que Biden annonce son retrait, il donne son appui inconditionnel à la vice-présidente Kamala Harris. La caisse enregistreuse du parti Démocrate se refait entendre : 200M$ dans la semaine suivante seulement.
Intentions de vote nationales
Dans les sondages, les intentions de vote redeviennent un peu plus favorables au parti de Harris. Rendu au 22 août, les démocrates ont progressé, en moyenne [3], d’environ 5 points de pourcentage alors que les républicains ont à peu près fait du surplace.
Le 22 août marque la fin de la Convention nationale démocrate (CND) et le lendemain, Robert F. Kennedy Jr. (RFK), candidat indépendant, se désiste de la course à la présidence. Entre le 22 août 2024 et le 10 septembre 2024 (date du débat Trump-Harris) l’aiguille des sondages bouge peu pour les deux partis : légère hausse pour les deux candidats, possiblement attribuable au transfert des intentions de vote pour RFK vers les deux autres partis.
Dix septembre 2024 : premier débat présidentiel entre Trump et Harris. Les attentes étaient grandes pour l’après débat. Le lendemain, il y avait presqu’unanimité sur le fait que Trump s’était fait déclasser. Harris étant la grande gagnante, sa performance allait-elle propulser les intentions de vote en sa faveur?
Pour commencer à voir les effets dans les sondages, il faut quelques jours. Le tableau des intentions de vote nationales montre qu’entre le 10 septembre et le 20 septembre il n’y a rien de neuf. L’impression est que les deux candidats semblent plafonner.
Les états pivots
Dans les états pivots (appelés aussi états clés), la course reste très serrée. Ils seront déterminants dans le choix de la prochaine personne présidente et les efforts de campagne des deux partis continueront de s’y intensifier.
Compte tenu de leur plus grand nombre de Grands Électeurs (GÉ), la Pennsylvanie, le Michigan, la Caroline du Nord et la Géorgie sont évidemment très convoités. Le parti emportant l’un ou l’autre de ces états serait en bonne posture pour décrocher la présidence. Si un parti va chercher trois des états pivots, la question sera pratiquement réglée. Il faut remarquer que même si les démocrates semblent avoir sensiblement amélioré leur sort dans ces états lors des deux derniers mois, aucun parti n’y détient un avantage significatif en date du 20 septembre.
Un soubresaut encourageant pour les démocrates ?
Au milieu de la semaine du 16 septembre, un sondage de la maison Quinnipiac [4] a retenu l’attention des médias américains, et de ceux d’ici aussi. Le sondage s’est déroulé entre le 12 et le 16 septembre, les résultats étant publiés le 18 septembre. Les états de la Pennsylvanie, du Michigan et du Wisconsin ont été sondés.
Au Wisconsin il y a, à toutes fins pratiques, égalité (49 % pour Harris et 48% pour Trump). Pour les deux autres états sondés, la situation est un peu différente. En Pennsylvanie, 51 % des intentions de vote vont à Harris, soit 5 points de pourcentage de plus que Trump. Pour le Michigan, la situation est exactement identique.
Ces résultats vont certainement fouetter les troupes et élargir les sourires du happy ticket démocrate. Pour le Michigan, il semble en effet qu’une remontée des démocrates soit en train de se concrétiser. Dans le reste de la semaine suivant le sondage de Quinnipiac, au moins quatre autres coups de sonde ont eu lieu dans cet état, dont deux qui semblent confirmer l’avance démocrate : un sondage de Morning Consult donnant 8 points d’avance à Harris et un autre de Marist College plaçant Harris à 5 points devant Trump.
Pour la Pennsylvanie, la situation est un peu plus délicate. Cette semaine-là, tous les sondages tenus après celui de Quinnipiac et présentés sur les sites de 538 et de RCP oscillent entre un très léger avantage pour Harris d’un ou deux points, ou pour Trump, d’un ou deux points aussi. Dans cet état crucial pour les deux partis, il n’y a donc rien de joué et ce sondage de Quinnipiac qui a fait la manchette en milieu de semaine n’est peut-être devenu, quelques jours plus tard, qu’un soubresaut statistique.
Si vous aimez les détails…
L’analyse des sondages ne se limite pas qu’aux intentions de vote de l’ensemble des répondants. Plusieurs autres données sont recueillies, permettant une analyse plus fine selon le sexe des répondants, leur âge, leur enregistrement sur les listes électorales (enregistrés en tant que républicains, démocrates ou indépendants), etc. Si vous voulez explorer ces recoupements de données (tableaux croisés), il faut aller consulter les résultats des sondages individuellement. Heureusement, la plupart des sites agrégateurs de sondages donnent la liste de ceux inclus dans leurs analyses et calculs, avec le lien pour aller sur la page des maisons de sondage.
Pour le sondage de Quinnipiac dont il a été question précédemment, vous pouvez consulter les tableaux croisés pour les trois états à partir de la page qui donne le sommaire du sondage [5]. Sous la rubrique Resources du côté droit de la page, vous aurez accès à ces tableaux, et aussi aux informations méthodologiques. Tous les sites des sondeurs ne sont pas aussi bien organisés, et parfois un peu de recherche et de patience sont de mise !
Sources
[1] https://projects.fivethirtyeight.com/polls/
[2] https://www.realclearpolling.com/
[3] Moyenne combinée de 538 et RCP.
[4] https://poll.qu.edu/images/polling/mi/mi09182024_swmf64.pdf