
Valérie Deschamps – Août 2020 – Découvertes mékinoises 1 de 2
Parsemée de lacs et de rivières, la MRC de Mékinac est un coin quelque peu méconnu de notre région. Allant de Trois-Rives à Notre-Dame-de-Montauban, ce sont 10 municipalités qui regorgent de secrets bien gardés à dévoiler au grand jour. D’une nature qui se fait pourtant tout sauf discrète, d’une relance entrepreneuriale fleurissante, d’une richissime histoire mise – et à mettre – en valeur, partons sur les routes de Mékinac afin de découvrir ces petits plaisirs bien de chez nous. Première partie de deux.
Je rencontre Yan Bellemare, agent « Place aux jeunes » pour le Carrefour emploi Mékinac à ses bureaux situés à St-Tite. Son travail ? Aider les jeunes de 18 à 35 ans, qualifiés ou diplômés, à venir s’établir dans la MRC . Des jeunes venant d’ailleurs en Mauricie, mais également de grandes villes telles que Montréal, Québec, Sherbrooke. Il se promène un peu partout au Québec dans le but de rencontrer des gens et leur donner le goût de notre chez nous. « On a tout un défi à relever ici, dans Mékinac. On est parmi les MRC ayant le plus haut tôt de vieillissement au Québec », souligne-t-il.
D’ailleurs, selon les projections de l’Institut de la statistique du Québec, la population de la MRC de Mékinac pourrait compter environ 40 % de personnes de 65 ans et plus en 2041. « Mais il y a vraiment une effervescence ici. Venant de Trois-Rivières, je ne connaissais pas vraiment la région. Je la découvre petit à petit et je t’avouerais que je suis en train de tomber en amour avec ma MRC d’adoption », affirme Yan.
Des entreprises thècloises fleurissantes
La Boulangerie Germain
Bien que la population soit vieillissante dans la MRC, plusieurs jeunes décident de bâtir leur vie professionnelle dans leur coin de pays. C’est notamment le cas de Martin Brière et Pascal Lavallée, tous deux résidents de Mékinac. Célébrant le 10e anniversaire de leur enracinement mauricien, les deux hommes disent adorer leur nouvelle profession de boulanger. « Pascal est biologiste de métier, et moi, je viens du milieu de l’imprimerie. On est amis depuis longtemps et on avait l’idée d’un jour avoir un projet commun. Quand on a vu la mise en vente de la Boulangerie de la famille Germain, on s’est dit que c’était le moment. On a fait une offre, puis elle a été acceptée. On a même été coaché par les Germain lors de la reprise », raconte fièrement Martin. Les gens du coin connaissent bien la boulangerie. Il faut dire que les Thèclois et Thècloises encouragent l’entreprise depuis le premier pain cuit sur place en 1899. « Cet appui nous a permis de maintenir toutes nos activités même en période de pandémie. Les gens sont là 12 mois par année. C’est un bel esprit de communauté qu’on a à Sainte-Thècle ! », ajoute le Thèclois d’adoption.
Belle à croquer
Cet esprit de communauté et de localité attire des gens de partout au Québec désireux de visiter l’entreprise Belle à croquer. « Touristes, voyageurs et résident.e.s du coin passent par chez nous. Comme nous sommes situés dans un cul-de-sac, on ne passe pas ici par hasard. C’est pour ça que pour nous, c’est important que les visiteurs vivent une expérience », m’explique Valérie Buist, propriétaire de l’entreprise. « J’ai débuté pendant mes études dans le domaine de la fleur comestible, mais pour réduire les pertes des fleurs qui sont, disons, un peu moins charmantes, on a fait le saut dans le savon ». Il faut dire que Valérie est tombée dans le bain très jeune, son grand-père paternel ayant tenu une savonnerie à St-Tite pendant près de 60 ans. « Les gens ne se sont jamais autant lavé les mains qu’aujourd’hui. Les ventes en ligne et en boutique n’ont donc jamais réellement cessé pour nous. On est très chanceux », admet-elle.

Le café Aux Cinq Sœurs est un café, boutique et magasin général situé en plein coeur du village de Sainte-Thècle.
Aux Cinq Sœurs
Pour d’autres, c’est le charme architectural qui les a conquis. Tenant pignon sur rue depuis 5 ans, le café-boutique Aux Cinq Sœurs fait rayonner le talent d’artistes locaux et parfume le village d’effluves de caféine. Que ce soit le temps d’un breuvage chaud ou froid ou simplement pour s’imprégner de la culture et de l’esprit créatif entourant Sainte-Thècle, la jeune entreprise installée dans l’ancien magasin général de la municipalité offre une multitude de produits dont les créations de plus de 150 artisan.e.s.
Pour les propriétaires Roxanne Monfette et Olivier Myre, c’est la magnifique bâtisse qui les a poussés à s’installer en région. « On a eu un coup de cœur pour la maison. L’esprit de rassemblement émanant de l’ancien magasin général nous a donné l’envie d’ouvrir un café et d’en faire un lieu convivial ». La nature entourant le village de Sainte-Thècle, elle aussi, a charmé le jeune couple qui a non seulement décidé d’enraciner leur projet professionnel, mais également d’y élever leur jeune famille. Ils ont d’ailleurs accueilli leur deuxième enfant dans les derniers mois. « On est bien ici. Les gens sont chaleureux. On se sent comme chez nous ! En fait, on est chez nous ici. On nous a adoptés », ajoutent-ils.
La nature est centrale dans l’esprit de la MRC de Mekinac. Tant pour vivre jadis, que pour respirer aujourd’hui. Visiter, rencontrer, découvrir.