Dossier du mois de février 2021 sur les enjeux de l’Action communautaire autonome (ACA)
Le communautaire : un tigre dégriffé ?
Comme dans plusieurs sphères de la société, la pandémie aura exacerbé les enjeux auxquels le mouvement de l’Action communautaire autonome (ACA), regroupant 4000 organismes à pied d’œuvre sur l’ensemble du territoire québécois, fait face depuis plusieurs années.
D’aucuns saluent actuellement la création à l’automne dernier de l’Observatoire de l’ACA, auxquels participent plusieurs regroupements d’organismes communautaires et dont la mission est soutenue par le Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité Sociale.
À l’heure de la compilation des données plus spécifiques à la crise, un premier rapport publié à l’automne dernier par le Groupe de recherche interuniversitaire et interdisciplinaire sur l’emploi, la pauvreté et l’exclusion sociale (GIREPS) aura porté notre attention sur les problématiques de long terme relatives aux conditions des travailleurs et travailleurs du communautaire. Le rapport fait également état de la fragilisation de l’autonomie des organismes aux prises avec une dynamique contractuelle imposée par leurs bailleurs de fonds (État, Fondations caritatives).
Éclairé par nos échanges avec les représentants de divers regroupements d’organismes communautaires, notre dossier fait état de lieux des difficultés encourues et des revendications du mouvement de l’ACA. En amont de la campagne de mobilisation de Engagez-vous pour le communautaire (17 février : Journée d’actions unitaires) et du Forum VOIR GRAND organisé par le Réseau québécois de l’Action communautaire autonome (RQ-ACA) (22-23-24 mars), nous espérons que ce mini-dossier puisse contribuer à sa façon à la conscientisation des citoyen.nes, mais surtout, des décideurs politiques face à la précarité que doivent endosser ces acteur.trices sociaux de première ligne dans la réalisation de leur mission, des plus essentielles.
Le communautaire : un tigre dégriffé ? Si la réponse n’est peut-être pas aussi simple que la question le suppose, il semble toutefois qu’une remise en question de notre reconnaissance sociale et politique de l’ACA s’impose !