Par Steven Roy Cullen
D’ici la fin de l’année, le nouveau Plan de gestion des matières résiduelles (PGMR) conjoint 2016‑2020 des MRC de la Mauricie, de la Ville de Shawinigan et de la Ville de Trois-Rivières entrera en vigueur. Ce plan, dont la mise en œuvre sera pilotée par la Régie de gestion des matières résiduelles de la Mauricie (RGMRM), définit les priorités d’intervention pour permettre à la région d’arriver au 21e siècle.
En 2014, chaque habitant de la Mauricie a envoyé un peu moins de 700 kg de déchets à l’enfouissement, soit un peu moins que la cible de 700 kg fixée par le gouvernement provincial. Malgré ce résultat encourageant, qui témoigne d’une réduction globale de notre consommation, la proportion de matières résiduelles détournées de l’enfouissement demeure plutôt faible.
MATIÈRES RECYCLABLES
Sur l’ensemble des matières recyclables générées dans notre région en 2014, seulement 37 à 50 %, selon l’endroit, ont été véritablement recyclées, alors que l’objectif gouvernemental était établi à 70 %. Afin de combler ce retard d’ici 2020, le PGMR prévoit, notamment, l’installation d’équipements de récupération dans les bâtiments municipaux et les aires publiques au cours des 3 prochaines années; des mesures pour favoriser la récupération lors d’événements tels les congrès ou les festivals ainsi que la poursuite des initiatives visant à inciter les établissements institutionnels, commerces et industries à mettre en place un système de gestion responsable des matières résiduelles.
MATIÈRES ORGANIQUES
Si le PGMR prévoit des mesures pour améliorer la performance mauricienne en récupération de matières recyclables, sa véritable pièce maîtresse concerne la gestion des matières organiques. Sur ce plan, la région fait piètre figure puisqu’elle ne dispose toujours pas de système de collecte.
D’après les données de 2014, les MRC et les villes de la Mauricie ont réussi à détourner de l’enfouissement de 3 à 9 % de l’ensemble des matières organiques générées sur leurs territoires si on exclut du calcul les boues des fosses septiques et des usines d’épuration ainsi que les résidus de l’industrie agroalimentaire.
Il faut se réjouir du succès obtenu à ce jour avec le compostage domestique ainsi qu’avec les collectes de feuilles et d’arbres de Noël, mais force est de constater que seule une collecte en porte-à-porte des matières organiques pourra permettre à la région d’atteindre la cible gouvernementale de 60 % des résidus putrescibles détournés de l’enfouissement. L’instauration d’une telle collecte est donc prévue dans le PGMR, et ce, dès 2019.
D’ici là, la RGMRM doit évaluer divers scénarios de traitement des matières organiques et réaliser les études complémentaires nécessaires afin de déterminer la meilleure solution pour la Mauricie. Peu importe le scénario retenu, la Mauricie emboîtera bientôt le pas à d’autres municipalités du Québec comme Victoriaville ou Sherbrooke.