La Gazette de la Mauricie, en collaboration avec le Pôle d’économie sociale Mauricie et la Caisse d’économie solidaire Desjardins, vous présente la série Cap sur l’innovation sociale. Dans chacune de nos parutions d’ici juin 2018, nous mettrons en lumière un projet ou une initiative entrepreneuriale qui répondent de façon originale à un besoin de notre collectivité. Voici le huitième de cette série de neuf articles.
Steven Roy Cullen, mai 2018 L’éducation est essentielle à notre quête du bien commun. Si nous voulons un jour changer le monde, nous devons d’abord le comprendre. L’éducation constitue ainsi le fondement de toute transformation sociale. Cette réalité, Caroline Ricard et Mariève Proulx-Roy la saisissent très bien. Caroline Ricard est enseignante de maternelle à l’école primaire d’éducation internationale – secteur Est à Trois-Rivières. Mariève Proulx-Roy est coordonnatrice à la Maison de jeunes L’Eau-Vent à Saint-Léonard-d’Aston et membre du comité fondateur de l’école primaire alternative de la Riveraine à Bécancour, nouvelle école ouverte en septembre 2017 après seulement deux ans de démarches. Ces femmes ont en commun une passion pour le développement du plein potentiel des citoyens et des citoyennes de demain. Toutes deux croient que le temps des cours magistraux à l’école primaire est révolu. Plutôt que de faire entrer l’enfant dans un moule, il faut, selon elles, adapter le cadre à l’enfant. Suivre la piste des enfants « Je pense qu’aujourd’hui, on ne peut plus être des bourreurs de crânes », souligne d’emblée Caroline. Au cours de sa carrière, elle a eu l’occasion d’expérimenter différentes approches tels l’apprentissage expérientiel, la pédagogie de projet et la recherche-action pour la résolution de problèmes communautaires. « Toutes ces approches ont un objectif en commun, soit de mettre nos enfants en action et de les engager pleinement dans leur démarche. Tout ce que ça nous demande c’est d’être très créatifs pour pouvoir établir les liens avec notre programme d’études pour faire en sorte que notre objectif final demeure de former notre citoyen de demain », indique-t-elle. Pour illustrer son propos, elle cite en exemple la fête que veulent organiser les enfants de sa classe. « Pourquoi ne pas m’investir avec eux dans leur projet puis utiliser ça pour les amener à développer les compétences inscrites au programme? », s’interroge-t-elle. Selon Caroline, la classe est devenue une communauté de recherche. « On apprend aux élèves à être curieux, à être chercheurs et à continuer de s’émerveiller », précise-t-elle. Les élèves développent ainsi petit à petit leur autonomie et leurs habiletés sociales, puisque la recherche effectuée se fait souvent avec les parents et la communauté élargie. Mariève abonde dans le même sens que Caroline. « Dans une école alternative, on suit davantage le rythme de l’enfant. C’est beaucoup plus de l’apprentissage par projet, affirme-t-elle. Puis, surtout, c’est hyper important de sentir que toute la communauté gravite autour de l’école. » Vecteur d’innovation sociale Pour Mariève, l’innovation sociale se caractérise par une communauté qui se rassemble autour d’un besoin, d’un projet, d’un désir, d’un rêve, comme l’école alternative de la Riveraine, pour travailler collectivement à sa réalisation. Si on se fie à la vision qu’elle partage avec Caroline, il ne fait aucun doute que cette école alternative s’engagera à son tour dans sa communauté pour devenir un vecteur d’innovation sociale.