Jean-Claude Landry, janvier 2017
On ne compte plus le nombre de mises en garde émanant de toutes parts à propos des gestes et décisions de l’actuel et des précédents gouvernements qui conduisent à une réduction de la couverture publique et font une place de plus en plus grande à l’entreprise privée dans la gestion du système mais aussi dans l’offre de services et la prestation des soins. Voici quatre exemples récents de cette tendance lourde.
La mise en place des méga-laboratoires centralisés, le projet Optilab, afin de procéder aux diverses analyses de prélèvements. Au-delà des risques inhérents à l’éloignement des laboratoires (respect des délais d’analyse, fiabilité des échantillons, retards dans le traitement des patients, etc.), tout indique que les activités connexes générées par la centralisation (achat et entretien de l’équipement, transport des échantillons, entretien des mégalaboratoires, etc.) seront confiées au secteur privé.
Le transfert du personnel des CLSC vers les GMF
La décision du ministre de transférer vers les groupes de médecine familiale (GMF), cliniques privées à but lucratif, des travailleurs sociaux en provenance des CLSC, des établissements du réseau public qui ont pour mission d’offrir des services de proximité et d’agir en prévention.
Le resserrement des critères pour l’obtention des services de maintien à domicile
Le ministre accorde aux entreprises privées et aux entreprises d’économie sociale des dizaines de millions en nouveaux budgets alors qu’on observe dans toutes les régions du Québec un resserrement des critères pour l’obtention de services et de soins à domicile. Les familles se voient donc obligées à débourser pour obtenir les services de ces entreprises.
La désassurance d’un nombre croissant de services
La désassurance de certains services offerts antérieurement gratuitement aux citoyens, comme ce fut le cas pour les soins dentaires, oblige ceux-ci, quand il en ont les moyens, à acquérir une police d’assurance privée. Les assureurs sont les grands gagnants de ce transfert de l’assurance publique vers l’assurance privée. Un recul important au niveau des principes d’accessibilité et d’universalité.