Le texte suivant a été rédigé dans le cadre d’un concours organisé pour les étudiants inscrits au cours complémentaire Communication et développement du baccalauréat en communication sociale à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Il a été sélectionné par un jury de La Gazette de la Mauricie.
Vicky Girard, juin 2017
Selon un rapport publié par le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles, il y avait 26 mines actives au Québec en 2015. Le secteur minier engendre au Québec 12 700 emplois. La majorité de ces emplois est répartie dans trois régions: l’Abitibi-Témiscamingue, la Côte-Nord et le Nord-du-Québec. Les mines de ces régions embauchent 8690 personnes. Ces statistiques peuvent expliquer l’acceptabilité sociale que reçoivent les industries minières au Nord-du-Québec.

Les autorités de Chibougamau citent souvent la restauration de la mine Troïlus pour souligner les changements opérés dans l’industrie minière dans les dernières années.
Les différentes perceptions
« Longtemps, dans le domaine minier, les intérêts des promoteurs étaient prioritaires à ceux de l’environnement et même des populations locales », affirme Denis Audette, spécialiste de l’environnement nordique et chargé de cours au Centre de formation universitaire en environnement de l’université de Sherbrooke. Les propriétaires compensaient les impacts environnementaux et sociétaux par des redevances financières. Aujourd’hui, les mentalités ont changé, mais les nouvelles façons de procéder sont encore peu connues. « Dans les dernières années, il y a eu beaucoup d’efforts fournis par l’industrie sur la protection de l’environnement pour avoir un meilleur impact social, mais il y a méconnaissance de ces changements », souligne-t-il. Ces changements se font notamment dans la manière de consulter les populations locales et de planifier la fermeture des mines.
Pour la mairesse de Chibougamau, madame Manon Cyr, les raisons principales à la perception négative des mines sont la méconnaissance et le traitement médiatique. Selon elle, plusieurs mythes sont véhiculés par les médias, car ils n’abordent que des cas de mines problématiques et moins actuels. Ils délaissent certaines réussites, comme la mine Troïlus, qui a été restaurée avec succès, ou la mine Renard qui jouit d’une grande acceptabilité sociale.
« Les mines sont vues très positivement dans le Nord. Elles amènent de l’emploi et ça fait tourner l’économie », souligne de son côté monsieur Denis Girard, mineur à la retraite. Il est aussi plus facile de mesurer l’acceptabilité sociale en région. La région étant moins peuplée, il y a un lien de proximité entre la communauté et les décideurs. « Ça permet d’être sur le terrain pour sentir le pouls et recevoir les commentaires des habitants. Des consultations publiques sont systématiquement faites lors de projets d’envergure », expose madame Cyr.
Des conditions à respecter
L’industrie minière a beaucoup changé. En connaissant mieux les enjeux, la population a maintenant des exigences et les promoteurs doivent s’adapter. C’est à certaines conditions que les projets sont acceptés. Les mines doivent démontrer qu’elles respecteront les communautés, l’environnement, la santé et la sécurité des employés.
« Il y a plus de sécurité aujourd’hui que dans mon temps, c’est plus encadré et plus professionnel, soutient monsieur Girard en relatant son expérience de minier. Avant, on n’entendait pas parler de l’environnement. Aujourd’hui, c’est tolérance zéro. La compagnie descend même des poubelles de différentes couleurs, et une équipe ne s’occupe que de ça. » De plus, monsieur Audette rappelle que les compagnies sont maintenant responsables du site d’exploitation lorsque la mine ferme. Le gouvernement ne devrait plus hériter d’anciens sites à gérer.