La Société Saint-Jean-Baptiste de la Mauricie, février 2017
Annuellement, le Québec accueille entre 40 000 et 55 000 immigrants depuis plus d’une décennie, dont environ 400 choisissent de s’établir en Mauricie. Dans l’ensemble, certains trouvent que le nombre est trop élevé, d’autres le jugent trop conservateur. Chaque fois que le ministère québécois de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion procède à une consultation publique sur cette question – l’exercice se fait sur une base triennale depuis 1987 –, la question du nombre prend tout l’espace dans les débats publics.

Rafael et Yazmin sont arrivés de la Colombie en mars 2016 avec leurs deux jeunes filles. ils ont dû travailler d’arrache-pied pour apprendre le français rapidement, car le temps est compté pour trouver un emploi.
Une méfiance légitime ?
L’idée de voir arriver chez soi une vague d’immigrants soulève la question de leur intégration. Vont-ils adopter ou rejeter notre culture ? Cette question est non seulement légitime, mais universelle ; elle se pose partout dans le monde à toutes les époques. Au Québec, en raison de l’insécurité identitaire historique, les sensibilités sont aigües, ce qui ne nous empêche nullement de composer avec la réalité migratoire.
La société francophone du Québec a mis un temps à reconnaître l’importance d’être présente dans l’accueil et l’intégration des immigrants. Il faut attendre la Révolution tranquille pour qu’elle réalise que son inertie en la matière a contribué à la forte attraction qu’exerçait la communauté anglo-québécoise auprès des nouveaux arrivants. De nos jours, des cours de francisation leur sont offerts, de même qu’un accès à des ressources et intervenants via des organismes spécialisés comme le Service d’accueil des nouveaux arrivants (SANA).
Un p’tit coup pouce
Le principe que l’intégration des immigrants doit être une responsabilité partagée entre la société d’accueil et les personnes qui choisissent de s’établir au Québec, est à présent bien ancrée dans notre discours. Mais qu’en est-il en pratique ?
La meilleure réponse à cette question s’obtient lorsqu’on se donne la peine de la poser aux personnes concernées. En Mauricie, car la réalité diffère de ce qui est vécu dans la métropole, on trouve un grand nombre de gens heureux et reconnaissants d’être accueillis au Québec. Toutefois, malgré l’accès à un ensemble de ressources, ces personnes doivent surmonter des défis énormes : bien maîtriser le français, décrocher un emploi qui idéalement saura solliciter leurs expertises professionnelles acquises dans leur pays et développer un réseau social.
D’immigrants à Néo-Québécois
Il existe donc un réel besoin chez les immigrants d’établir des contacts et des liens avec les Québécoises et les Québécois pour que ces derniers puissent leur raconter cette culture unique en Amérique du Nord à laquelle ils sont attachés. Le Gouvernement ne peut pas tout faire ; les citoyens doivent se sentir interpellés.
Qui leur expliquera pourquoi nous parlons français et non anglais ? Qui leur fera découvrir la musique de Félix Leclerc, le talent d’Anaïs Barbeau-Lavalette, les livres de Réjean Ducharme, la poésie de Joséphine Bacon ? Qui les initiera au camping estival, au hockey sur glace, à la tire d’érable ?
En 2017, la Société Saint-Jean-Baptiste de la Mauricie vous invite à trouver du temps pour donner envie aux nouveaux arrivants de devenir Québécois.