Le 29 juillet marque le « Jour du Dépassement de la Terre » de l’année 2021. Cet indice symbolique qui est calculé par l’organisation internationale Global Footprint Network, correspond au moment où l’humanité a consommé plus de ressources et de services écologiques que la Terre peut régénérer au cours de toute l’année. C’est donc dire qu’au niveau planétaire, nous avons épuisé en sept mois ce que le milieu peut nous fournir en un an. L’organisme estime ainsi que l’humanité aurait besoin de 1,7 planète pour soutenir son mode de vie actuel.
La date du jour du dépassement est calculée depuis 1970. Cette année-là, elle avait été établie au 30 décembre. Depuis lors, le déficit écologique se creuse chaque année et la date estimée est de plus en plus hâtive : 4 novembre en 1980, 10 octobre en 1990, 22 septembre en 2000, 6 août en 2010.
L’année dernière a cependant fait exception, et le jour du dépassement (22 août 2020) avait été momentanément repoussé de trois semaines par rapport à l’année précédente (26 juillet 2019). Basé sur des données de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le calcul de 2020 tenait compte de la baisse initiale de l’utilisation de combustibles fossiles au cours de la première moitié de l’année en raison des mesures de confinement. Même avec une augmentation au cours du second semestre de 2020, les émissions totales de GES de 2020 ont été de 5,8% inférieures à celles de 2019. Moins d’un an plus tard, nous sommes remontés au niveau de consommation prépandémie.
Piètre performance du Canada
L’empreinte écologique varie d’un pays à l’autre et le Canada se retrouve dans le palmarès des cancres à cet égard. La date fixée pour un pays correspond à la date à laquelle le Jour du dépassement de la Terre tomberait si toute l’humanité consommait comme les habitants de ce pays. Or, le Jour du dépassement canadien était le 14 mars 2021, tout comme celui des États-Unis. Ici, nous consommons les ressources terrestres « à crédit » plus de neuf mois par année.
Surconsommation
Lauréanne Daneau, directrice générale du Conseil régional de l’environnement Mauricie explique que le jour du dépassement « nous rappelle que les comportements individuels et collectifs s’inscrivent dans une tendance forte, soit celle de la croissance constante de la consommation.» La surexploitation des ressources qui en découle pourrait même nous faire vivre d’éventuelles pénuries : « si les conséquences de la pénurie de main-d’œuvre sont plus faciles à comprendre depuis que les employeurs y sont confrontés au quotidien, imaginons un instant les défis lorsque ce sera des pénuries d’eau buvable, d’air respirable et de nourriture saine », souligne-t-elle.
Selon le Global Footprint Network, la réduction de l’empreinte écologique de l’humanité en 2020 démontre qu’il est possible de modifier les modes de consommation des ressources dans un court laps de temps. Or, « les impacts du changement climatique et la sécurité des ressources biologiques exigent le même niveau – voire davantage – de vigilance et d’action rapide de la part des décideurs.» Pour Lauréanne Daneau, la solution pour répondre à la problématique de la surconsommation est connue : nos choix doivent permettre de « miser sur la qualité et savourer à plus petite quantité.»
Une réduction de l’empreinte carbone mondiale de 50 % ferait reculer la date du jour du dépassement de 93 jours.