Contenu commandité — Cultive le partage
Marie-Michelle Savard et Geneviève Rajotte-Sauriol
En 1918, le gouvernement fédéral faisait appel à un effort de guerre pour augmenter la production locale d’aliments. L’idée d’inciter les citoyens et les citoyennes à cultiver davantage afin de limiter l’importation pour s’alimenter en temps de crise est revenue périodiquement dans l’histoire du pays, notamment durant les deux guerres mondiales et lors de la crise économique de 1930.
On estime qu’en 1944, on pouvait trouver jusqu’à 209 200 jardins la Victoire au Canada et que la population y a cultivé 57 000 tonnes de légumes !
Cet élan de solidarité et d’entraide a non seulement contribué à l’autonomie alimentaire, mais a également eu un effet positif sur la santé mentale des jardiniers et jardinières improvisé(e)s. Cela leur a permis d’acquérir de nouvelles connaissances et d’exploiter un potentiel dont ils n’avaient pas conscience. Cette pratique a également créé des liens forts entre les familles et dans le voisinage. Comme quoi, le fait de participer à un projet collectif plus grand que soi peut aider à surmonter des moments difficiles tels que la guerre, la récession ou même une pandémie mondiale…
La Mauricie cultive le partage
Cent ans plus tard, alors que les demandes d’aide alimentaire ne cessent de grimper, le mouvement Cultive le partage nait en Mauricie. Nous souhaitons nous inspirer de nos ancêtres en sensibilisant la population au gaspillage alimentaire et en valorisant les surplus des producteurs et productrices et des citadins et citadines détenant un potager ou des arbres fruitiers, le tout dans le but de nourrir les gens de chez nous.
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Pour soutenir les gens qui ont un accès limité à des denrées fraîches et saines, nous invitons par ailleurs les jardiniers et les jardinières à cultiver des plants solidaires, soit des rangs supplémentaires de tomates, de concombres ou de carottes. Les récoltes seront remises à des organismes qui œuvrent en sécurité alimentaire.
« Les surplus maraîchers que nous avons reçus nous permettent de bonifier et de diversifier les repas que nous distribuons gratuitement avec des produits frais et locaux. C’est pour nous un privilège d’être les témoins de l’impact que peut avoir le simple fait de croquer dans une pomme fraîche et de voir s’illuminer le visage d’une personne malgré la grisaille ! », raconte Pierre-Olivier Gravel, directeur général adjoint de Point de Rue de Trois-Rivières et Nicolet-Yamaska.
Un cueilleur d’une activité organisée par Trois-Rivières Récolte en 2021 témoigne : « L’idée de cueillir et de partager des fruits qui, autrement, seraient restés au champ me remplit de fierté et j’y vois une manière de plus de rapprocher les gens de la région et de leur véritable garde-manger. C’est gratifiant et en plus, on en ressort avec des denrées fraîches et des amis ! »
Cultive le partage est un mouvement qui inclut Shawi Récolte, Trois-Rivières Récolte, Des Chenaux Récolte, Maski Récolte et Mékinac Récolte.
C’est ensemble que nous réduirons les pertes alimentaires et contribuerons à améliorer la sécurité alimentaire en Mauricie !
Vous souhaitez embarquer dans le mouvement ? Rendez-vous en ligne pour vous inscrire comme cueilleur, cueilleuse, donateur ou donatrice, ou encore comme organisme bénéficiaire, sur leur site web ou encore sur la page Facebook Cultive le partage.
Cultive le partage est soutenu par les Alliances pour la solidarité, en collaboration avec le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale et le Consortium de développement social de la Mauricie, ainsi que le Fonds du Grand Mouvement Desjardins et le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation dans le cadre du programme Territoires : Priorités bioalimentaires.