Un texte de Charles Fontaine, collaborateur

En juin dernier, Richard Grenier, notre coordonnateur des projets et des partenariats internationaux, a eu la chance de visiter le Groupement d’intérêt économique et agricole La Solidarité (GIES), dans la communauté de Khalambasse, au Sénégal. Ce séjour lui a permis de rencontrer les membres de ce partenaire du Comité de solidarité/Trois-Rivières (CS3R), avec lequel nous travaillons depuis plusieurs années. 

Cette rencontre lui aura également permis de mieux comprendre la réalité locale et, surtout, de constater de ses yeux les défis auxquels les habitantes et habitants de Khalambasse font face. « Dans cette région, la chaleur est écrasante, les sols s’assèchent, puis, brusquement, les pluies violentes causent des inondations. Le climat est devenu imprévisible et hostile, menaçant directement la sécurité alimentaire des familles », rapporte-t-il. Cette situation illustre avec force ce que nous savons déjà : les changements climatiques frappent d’abord les populations du Sud global, qui en sont pourtant les moins responsables.

Un partenariat exemplaire

Devant ces bouleversements, le travail de groupes comme le GIES est exemplaire. Grâce au soutien financier venu de la Mauricie, notamment du Club du 1 % de la Communauté-Partage, Khalambasse a pu recreuser son puits, installer un panneau solaire pour alimenter un système d’arrosage ainsi que protéger sa parcelle communautaire grâce à une clôture et ainsi améliorer la production de légumes. Ces avancées, qui peuvent paraître modestes vues d’ici, changent tout pour les familles de Khalambasse. « Parce que l’eau, c’est la vie, ces quelques mètres cubes d’eau supplémentaires suffisent à faire pousser gombos, tomates et piments, des sources essentielles de nourriture et de revenus », a pu constater Richard Grenier.

Plus encore, les femmes du village ont su mettre sur pied une activité génératrice de revenus grâce à la fabrication de savon artisanal. Chaque petit revenu supplémentaire améliore concrètement la vie des familles. Ce sont des gestes simples, mais porteurs d’autonomie, de dignité et d’avenir.

La solidarité internationale n’est pas un luxe

Pourquoi raconter cette histoire dans notre contexte politique québécois et canadien actuel ? Parce que la solidarité internationale n’est pas un luxe. Elle est plus que jamais une nécessité. Et, pourtant, elle est trop souvent remise en question. En effet, les débats publics polarisés tendent à réduire l’aide internationale à une dépense superflue. On entend parfois « Occupons-nous d’abord de nos problèmes chez nous ». Or, cet argument passe outre une vérité fondamentale : nos destins sont liés, car les changements climatiques, les inégalités économiques, les migrations forcées et les pandémies n’ont pas de frontières.

Ce que vivent les familles de Khalambasse nous concerne directement. Si les récoltes se font rares là-bas, c’est en partie parce que notre mode de vie, ici, contribue à l’accélération des dérèglements climatiques. Ainsi, en soutenant les communautés qui s’adaptent, nous réparons une injustice.

Pour une solidarité renouvelée

La solidarité internationale ne doit pas être pensée comme une charité verticale, du Nord vers le Sud. Elle doit se concevoir comme un partenariat d’égal à égal, fondé sur l’échange et la réciprocité. « À Khalambasse, j’ai rencontré des gens débrouillards, riches de savoirs traditionnels, d’idées et de courage. Leur créativité face à l’adversité est une leçon pour moi parce que la solidarité, c’est aussi apprendre les uns des autres », soutient Richard Grenier.

Dans notre contexte politique actuel, où la méfiance envers l’Autre et la montée des nationalismes fragilisent les ponts entre les peuples, il est urgent de réaffirmer cette conviction. Fermer les yeux sur les réalités du Sud, c’est alimenter l’isolement et l’indifférence. La solidarité internationale, elle, rappelle que nous faisons partie d’une même humanité.

Face aux crises mondiales (climatiques, économiques, démocratiques), la tentation est grande de nous refermer sur nous-mêmes. Pourtant, la véritable force réside dans l’ouverture. Ce séjour au Sénégal qu’a fait Richard Grenier lui a rappelé avec force que « la solidarité n’est pas un concept abstrait, c’est une pratique concrète qui améliore des vies, ici comme ailleurs ». En ce sens, défendre et renforcer la solidarité internationale dans nos choix personnels et nos politiques publiques est plus pertinent que jamais. 

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