Avec l’abandon des restrictions sanitaires, la population pourra retrouver le contact privilégié avec producteurs et artisans locaux et renouer avec l’ambiance caractéristique des marchés publics dans la région cet été.
« Durant les deux dernières saisons, en raison des mesures sanitaires, les gens se rendaient dans les marchés publics uniquement pour faire leurs achats puis retournaient rapidement à la maison, explique Jean-Nick Trudel, directeur général de l’Association des marchés publics du Québec (AMPQ). Cette année, juste le fait de ne plus avoir de masque, de pouvoir flâner au marché, d’aller jaser avec les producteurs et productrices, de pouvoir faire un pique-nique, ça changera beaucoup l’ambiance. »
Célébrer la commensalité
Trudel observe que les organisations qui tenaient des marchés virtuels durant la pandémie ont pour la plupart cessé ce volet cette année pour se concentrer sur leurs marchés publics traditionnels, qui sont beaucoup plus populaires. « L’achat en ligne ne remplacera jamais le contact et la relation avec les producteurs et productrices, fait-il valoir. Au sortir de deux ans de pandémie, on veut revoir notre monde ! »
Que ce soit pour ce précieux contact avec ceux et celles qui consacrent leur vie pour nous nourrir, pour l’ambiance, pour la qualité, la fraîcheur ou la diversité des produits, toutes les raisons sont bonnes pour fréquenter nos marchés, soutient M. Trudel.
D’ailleurs, l’engouement ne semble pas s’essouffler alors que le nombre de marchés publics au Québec s’est accru de 30 % depuis 2019. L’association des marchés publics est ainsi passée de 123 à 161 membres en trois ans.
Le directeur général remarque aussi que de plus en plus de citoyens s’impliquent : « un marché public, c’est des communautés qui se sont mobilisées pour se nourrir et célébrer la commensalité ensemble. Ça fait toujours plaisir à voir. Je vois des gens très motivés qui sont prêts à en faire beaucoup pour leur communauté. »
Sécurité et résilience
Avec la pandémie, plusieurs Québécois et Québécoises se sont tournés vers les aliments locaux. Cependant, l’inflation pourrait les inciter à retourner vers les aliments venant de la grande distribution. Une mauvaise idée, estime Jean-Nick Trudel qui plaide pour l’importance de soutenir un réseau d’approvisionnement de produits locaux à travers des personnes de confiance qu’on connaît.
Dans le contexte actuel où il y a des ruptures d’approvisionnement, conjugué avec l’instabilité géopolitique influencée par la guerre en Ukraine, il est plus important que jamais de renforcer notre résilience, affirme-t-il. « J’aime voir la personne qui me nourrit, j’aime la connaître, dit-il. Si je paie un juste prix pour son travail, elle va rester là. C’est une sécurité de faire en sorte que les petites entreprises qu’on aime perdurent. »
On se voit au marché ?
Pour être reconnu comme marché public selon l’Association des marchés publics du Québec, les deux tiers du marché doivent présenter des étals qui servent à l’offre agroalimentaire. En Mauricie, six marchés publics répondent à ce critère, soit ceux de Yamachiche, Saint-Élie-de-Caxton, Saint-Narcisse, Shawinigan, Saint-Tite et Sainte-Anne-de-la-Pérade.
À Trois-Rivières, le marché public hebdomadaire qui se tenait sous le préau du Musée POP depuis 2019 a cessé ses activités. Jean-Nick Trudel indique que l’AMPQ n’a pas été sollicitée pour soutenir la mise en place d’un nouveau marché public sur le territoire de la Ville.
La Halte du parc organise également trois événements à Saint-Mathieu-du-Parc les 18 juin, 16 juillet et 20 août. Il s’agit d’un marché où les artisans sont majoritaires. On y retrouve toutefois quelques étals agroalimentaires.