Alors que 56% des élus municipaux du Québec sont portés au pouvoir sans opposition, un regroupement de citoyens et de bénévoles vient de mettre sur pied un réseau visant à encourager et à soutenir les personnes qui ont des valeurs écologistes à se présenter aux élections municipales du 7 novembre prochain. 

Le regroupement Vague écologiste au municipal s’est donné comme mission de rendre accessible le projet de se lancer en politique municipale pour les personnes qui croient que la transition écologique doit être une priorité. Afin de soutenir ces candidats et candidates, le regroupement offrira des outils, des formations ainsi que des plateformes d’échange et d’entraide.

Selon Marie-Ève Bélanger-Southey, l’une des porte-parole du regroupement, « vague écologiste s’adresse à toutes les personnes qui sentent une urgence d’agir pour l’environnement et qui sont découragées de voir que depuis des années on s’éloigne sans arrêt de nos cibles de réduction de GES au Québec. Pour ces personnes qui se demandent « que puis-je peux faire pour qu’on change de cap rapidement ? Notre réponse est : présentons-nous en masse sur nos conseils municipaux cet automne, c’est l’une des choses les plus significatives que l’on puisse faire à l’heure actuelle pour parvenir à avoir des impacts vraiment importants sur les émissions de GES au Québec. »

Des propositions concrètes pour les conseils municipaux

Parallèlement, une coalition de groupes et d’organisations environnementales a lancé une opération de sensibilisation pour encourager les personnes préoccupées par la crise climatique et environnementale à participer activement aux élections municipales.

Pour l’organisme Équiterre qui chapeaute le mouvement Vire au vert, le rôle des municipalités dans cette lutte est crucial : « Les décisions des villes et municipalités ont une incidence directe sur la qualité de l’environnement et la résilience des communautés dans les dossiers d’urbanisme, de zonage, de gestion des matières résiduelles, de mobilité, gestion des eaux, d’espaces verts, de sécurité alimentaire, de développement du territoire et développement économique et de la sécurité publique.»

Dans ce contexte, le mouvement Vire au vert a produit une liste de 68 propositions phares regroupées sous 10 thématiques pour inspirer les candidats-es et les partis qui veulent s’attaquer sérieusement à la crise environnementale et aider les électeurs et électrices à faire un choix éclairé le 7 novembre 2021. Les propositions du document qui s’intitule La planète s’invite à la mairie touchent notamment l’administration municipale, la gestion des matières résiduelles, la gestion de l’eau, les transports et l’autosuffisance alimentaire.

Vague écologiste en Mauricie ?

Ces initiatives sont vues d’un bon œil par le Comité citoyen carboneutre de la MRC de Maskinongé qui soumet régulièrement des propositions en matière d’environnement aux différents conseils municipaux du territoire. Geneviève Richard, porte-parole du comité, espère que ces mouvements motiveront plus de citoyens sensibles aux questions environnementales à s’impliquer et même à se lancer en politique.

Pour sa part, Thierry Archambault-Laliberté, conseiller municipal à Saint-Élie-de-Caxton est d’avis que ces outils peuvent être pratiques pour les citoyens qui cherchent à faire valoir leur point de vue. « Toutes les correspondances adressées au conseil sont obligatoirement lues par les conseillers et débattues, donc les citoyens ont un gros pouvoir pour amener ces thèmes lors des séances du conseil », indique-t-il. Par ailleurs, M. Archambault-Laliberté souligne l’importance d’avoir une variété de perspectives au sein des conseils municipaux par des personnes d’horizons divers. « Une personne peut avoir un focus sur l’environnement, mais d’autres mettent plutôt l’accent sur les enfants, les aînés, ou le développement économique. Cela permet d’aborder un même sujet avec plusieurs angles.»

Le mouvement Vague écologiste au municipal suggère aux citoyens de former des groupes de soutien locaux pour motiver, recruter et accompagner dans leur municipalité les personnes qui se porteront candidates. Marie-Ève Bélanger-Southey insiste: « Il y a plus de 4300 postes de maires et de conseillers qui sont élus sans opposition au Québec. Il est évident qu’il y a une place à prendre pour toutes les personnes engagées qui ont des convictions et une vision pour leur ville et leur municipalité. Ce qu’il nous faut, ce sont des candidats et candidates qui ont l’avenir de la planète et des générations futures tatouées sur le cœur et qui iront réellement au bout de leurs convictions une fois en poste. »

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