livre narratif

Tendez l’oreille et ouvrez l’œil ! Un nouvel anglicisme se répand tel un vilain virus, notamment dans les médias : narratif. Bloquons-le avant qu’il devienne endémique.

« Sergent, avez-vous pu reconstituer le narratif de cet accident routier ? » « Le narratif de ce jeu vidéo s’avère très captivant. »

Grrrrr ! L’emploi erroné de narratif me met en rogne. D’une part, ce terme existe bien en français, mais il est utilisé surtout comme adjectif qualificatif. Par exemple : la trame narrative de ce roman regorge de rebondissements inattendus. D’autre part, on emprunte sans vergogne le substantif narrative anglais en négligeant les multiples options qu’offre déjà notre vocabulaire.

Ainsi, pour reprendre les deux exemples mentionnés précédemment, on peut reconstituer le déroulement d’un accident et apprécier le scénario d’un jeu vidéo. Par ailleurs, on peut très souvent remplacer narratif par récit ou histoire. Exemples : le récit d’un témoin, l’histoire de ce conflit. 

Quant à la narration, elle désigne le récit détaillé d’un fait ou d’un événement, imaginaires ou réels. Dans le domaine de la littérature, notamment, les auteurs et autrices de romans se servent du procédé de la narration pour raconter et déployer l’intrigue, en y insérant possiblement des dialogues et des descriptions.

Cependant, le mot narratif existe comme nom commun en français, mais il s’agit d’un terme savant, dont voici la définition : « texte qui reflète ou promeut une information, un point de vue, un objectif ou un ensemble de valeurs, sous la forme d’une narration ». Il est alors synonyme de discours narratif. On comprend donc qu’il s’applique surtout dans le contexte de l’analyse de la langue.

Lis aussi : Mot à mot : opérer

Du côté de la France, certains médias ont rapporté récemment « la narrative de Poutine » – à propos de la guerre en Ukraine. Un usage peu étonnant, puisque dans l’Hexagone on ne déguise pas les anglicismes, on les affiche (rappelez-vous le pass sanitaire). Bien évidemment, on parle ici de la propagande du Kremlin, du discours ou de la version du président Poutine ou encore, à la limite, du baratin de cet impérialiste forcené. (Pardon, je m’emporte de nouveau !)

Étant pacifiste, je ne prônerai pas de prendre les armes contre l’intrusion du narratif inapproprié, mais simplement de demeurer vigilant. Vive notre langue libre !

Sources :

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