Réal Boisvert, décembre 2019
Il y a dans une année des moments où certains phénomènes de société se font plus visibles. S’agissant de la pauvreté, la rentrée scolaire et la fête de Noël sont particulièrement révélatrices. Difficile de rester aveugles à nos différentes conditions de vie quand on constate à quel point les enfants arrivent inégalement préparés à la rentrée des classes.
De même, le jour de Noël est celui où le spectacle des inégalités s’étale devant nous avec le plus de netteté. D’un côté se déploie le théâtre de la précarité et de l’autre celui de l’abondance. D’une part les paniers de Noël – et Dieu merci qu’ils existent – et de l’autre les agapes somptueuses. Pour dire le moins, l‘esprit des Fêtes n’est pas le même de chaque côté.
Cette livraison de la Gazette s’intéresse d’abord aux différents visages que revêt la vulnérabilité à Noël selon que l’on soit notamment un individu récemment sorti de prison, un homme ou une femme vivant sous le seuil de la pauvreté ou une personne autochtone à mille lieux de chez soi. Ce portrait nous révèle une réalité pas toujours réjouissante bien sûr, mais qui ne relève en rien de la fatalité.
Il suffit pour s’en convaincre de prendre conscience de l’incroyable gaspillage auquel donne lieu la fête de Noël. Imaginons si toutes ces dépenses inutiles étaient plutôt consacrées à l’amélioration du sort des personnes les plus démunies. Dans la foulée, demandons-nous comment il se fait qu’une société riche comme la nôtre n’en fasse pas davantage pour assurer un meilleur partage de la richesse. Noël ne devrait-il pas être l’occasion d’une prise de conscience collective en matière de justice sociale et d’égalité des chances. Voilà quelques-unes des questions que soulève ce dossier. Voilà surtout, cher lectorat, notre façon de célébrer avec vous la joie et le bonheur que nous inspire la certitude de pouvoir contribuer, à l’occasion de Noël et pour peu qu’on s’en donne la peine, à l’avènement d’un monde meilleur.