Dans le contexte économique actuel, où l’inflation se répercute fortement sur le prix de la nourriture, Robert Aubin discute alimentation avec Maude Perreault, diététiste professionnelle et chercheuse en nutrition maternelle et pédiatrique à l’Université de Montréal, Benoît Lamarche, professeur titulaire de la chaire de recherche en nutrition de l’Université Laval et Simon Lemire, propriétaire et chef au restaurant Épi, buvette de quartier à Trois-Rivières.

À la question titre de l’émission, Benoît Lamarche répond affirmativement : « Plus on est nantis, plus notre alimentation va refléter notre culture. Moins on l’est, plus elle va refléter notre capacité à payer. »

D’emblée, Maude Perreault aborde le sujet des compétences culinaires qui, à son avis, se sont perdues avec le temps. Alors que le tiers du panier d’épicerie se compose d’aliments ultra-transformés, il serait plus facile de composer avec l’inflation si la population avait de meilleures connaissances en cuisine, croit-elle.

Alors, comment éduquer les individus aux bases de la cuisine ? La chercheuse parle du cours d’économie familiale, disparu du cursus scolaire au détriment de la littératie alimentaire et des compétences culinaires. De même, Simon Lemire estime que l’école devrait avoir un rôle à jouer, tout comme les parents. Le manque de temps représente aussi une difficulté, explique le chef, car « on travaille beaucoup, on est toujours pressé […] il faut trouver le temps dans nos horaires pour s’éduquer culinairement ».

Est-ce que les émissions de cuisine à la télévision améliorent nos compétences ? Pas vraiment, estime Benoît Lamarche, qui fait un parallèle avec le sport professionnel : « On est nombreux à regarder le sport professionnel à la télé, mais pas beaucoup de monde fait de l’activité physique. […] C’est un peu la même chose avec les émissions de cuisine, certaines ne sont qu’un spectacle. »

L’alimentation saine

La discussion porte ensuite sur les caractéristiques d’une alimentation saine. Benoît Lamarche énumère les trois éléments qui sont généralement associés à de bonnes habitudes, soit de cuisiner, de manger des mets diversifiés et de choisir des aliments de différentes couleurs. On ne doit pas oublier le côté humain, ajoute Maude Perreault, selon qui partager un repas nous rapproche et crée des liens, ce qui est également essentiel pour notre santé.

Simon Lemire fait valoir l’importance de mettre des produits frais et locaux au menu. Comme restaurateur, il achète des quantités « phénoménales » de produits en saison, qu’il met en conserve pour s’en servir toute l’année.

La conscience environnementale dans la cuisine

Les valeurs environnementales de la génération des jeunes d’aujourd’hui pourraient entraîner des changements dans les habitudes alimentaires, selon Maude Perreault. Optimiste, elle croit que la jeunesse « va nous pousser à faire des changements ».

Un espoir que partage Benoît Lamarche, en donnant comme exemple le consensus autour de l’empreinte écologique des protéines végétales, largement inférieure à celle des protéines animales. « Tout à coup, on prend conscience de l’impact de l’alimentation sur l’environnement et on aligne notre alimentation à la capacité de la planète à nous nourrir. » Il y a cependant un défi culturel à relever, dit le chercheur, car la viande a longtemps été glorifiée.

Le chef d’Épi, buvette de quartier tente lui aussi de contribuer à faire changer les mentalités, en valorisant des produits locaux et végétaux dans sa cuisine.

Bien manger, un luxe ?

Pour stimuler la saine alimentation, rien de tel que le plaisir, fait valoir Maude Perreault. « À la fin, il faut que ça goûte bon ! », plaide-t-elle. Une opinion à laquelle se rallie évidemment le chef Lemire, pour qui il faut aussi rechercher le plaisir de cuisiner ensemble, dans un esprit d’entraide.

Ce luxe n’est cependant pas à la portée de tout le monde, objecte Benoît Lamarche : « Pour la majorité de la population, manger n’est pas un plaisir. C’est un fardeau et un stress. La question n’est pas “qu’est-ce que j’ai le goût de manger ?”, mais plutôt : “qu’est-ce que je vais pouvoir manger ?” »

Cette insécurité économique, qui est à la base des inégalités sociales, implique des changements systémiques, dit-il. « Juste de savoir comment choisir de bons aliments à l’épicerie est un défi pour plusieurs. Des études montrent que l’éducation et la communication ne suffisent pas. On doit mettre en place de nouvelles politiques qui facilitent les choix alimentaires les plus sains. »

La tête dans les nuances est une collaboration de La Gazette de la Mauricie et de NousTV. Pour visionner l’épisode ainsi que les entrevues individuelles de chacun des trois invités, rendez-vous sur la page de l’émission. 

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