Fire of Love : Au cœur des volcans
93 minutes – Documentaire – Réalisation : Sara Dosa – Avec : Katia Krafft, Maurice Krafft
Fire of Love : Au cœur des volcans est un documentaire à couper le souffle. On pourrait ici insérer une pléthore de jeux de mots par rapport aux volcans pour décrire ce film ; un film explosif, dans le feu de l’action ou bien être tout feu tout flamme devant un tel chef-d’œuvre… Mais le langage s’avère déficient dans le cadre d’une œuvre aussi captivante.
Sara Dosa et ses deux monteuses, Jocelyne Chaput et Erin Casper, ont eu le difficile travail de fouiller parmi les centaines d’heures et les milliers de photos des deux volcanologues français Katia et Maurice Krafft pour composer un film d’une heure et demie à peine, sans oublier la lecture d’une vingtaine de livres que le couple a écrits.
Il en ressort une histoire d’amour entre Katia et Maurice, mais aussi une histoire d’amour entre ces scientifiques et les volcans en activité qu’il et elle allaient étudier avec, disons-le, une grande témérité. Les images filmées par le duo sont d’une qualité incroyable — incroyable dans le sens où on peine à croire que ces deux petites silhouettes ont réellement approché d’aussi près ces monstres de flammes. La narration, l’originalité du montage ainsi que les choix musicaux sont aussi très judicieux.
« J’aime bien qu’il marche devant moi, je me dis que s’il va se tuer, je préfère être avec lui. » Lorsqu’on entend Katia prononcer des phrases comme celle-ci, on réalise les probabilités immenses que les scientifiques laissent leur curiosité les mener vers un destin tragique. Sans divulgâcher leur fin, on sait dès le départ que c’est au cœur d’un volcan que Katia et Maurice périront. Malgré tout, on ne peut qu’admirer leur contribution à la science en tant que volcanologues, ainsi que leur œil artistique pour les images qu’il et elle avaient tournées à l’époque, dans les années soixante-dix et quatre-vingts. À voir, au Québec, sur Disney+.
Niagara
100 minutes – Comédie dramatique – Réalisation : Guillaume Lambert – Avec : François Pérusse, Éric Bernier, Guy Jodoin, Marcel Sabourin
Trois frères se rejoignent à Niagara après la mort de leur père (joué par le légendaire Marcel Sabourin) et, sur la route, rencontrent une collection de personnages colorés et tout aussi mal adaptés qu’eux. Alain, joué par François Pérusse dans un premier rôle remarqué, est le frère abonné à la loi de Murphy qui n’a plus rien à perdre. Léo-Louis (Éric Bernier) est ce frère riche aux as dans un emploi de « risk manager » dénué de sens et aseptisé. On ne rencontre Victor-Hugo (oui, il s’agit bien de son nom), que Guy Jodoin interprète, que vers la fin du film, mais il est une présence bienvenue teintée de bienveillance et de gros bon sens.
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Niagara reste un film très Guillaume Lambert-ien qui s’inscrit dans cette lignée de films à l’étiquette « comédie dramatique » qui valse précautionneusement entre la tristesse, le rire et le malaise. À l’occasion, quelques moments de tendresse. Ces émotions cohabitent chez le public, à qui on soumet des contrastes souvent brutaux d’une scène à l’autre. À un moment, on peut rire en voyant Véronique Dicaire jouer une serveuse rousse ontarienne avec des broches et à un autre, vivre le malaise d’une ado qui essaie d’entrer par effraction dans l’appartement d’Alain, son professeur de taekwondo.
En somme, les rires sont nombreux parmi le film et les personnages deviennent attachants, même ceux qui ne sont que de passage. Avec un road movie comme celui-ci, il faut se préparer à toute éventualité, et on pourrait ne pas se retrouver à la destination prévue.