Laura Lafrance, décembre 2018
Acronyme de transit-oriented development, le TOD est une approche environnementale qui propose de nouvelles manières d’aménager le territoire urbain de façon à favoriser l’usage des transports en commun, mais également pour faciliter les déplacements piétonniers.
Les origines du TOD
En 1993, Peter Calthorpe, architecte et urbaniste américain, présente le concept du TOD dans son livre The Next American Metropolis. Dans ce dernier, il y défend l’idée que nos villes devraient être construites en fonction des besoins des communautés qui y habitent. Face à la menace écologique, Calthorpe y suggère d’organiser l’espace urbain d’une manière qui permettrait aux citoyens d’avoir facilement accès aux transports en commun et aux divers services publics. Autrement dit, les fervents du TOD proposent l’établissement de quartiers et de communautés où la mobilité des habitants est une priorité; ceux-ci auraient la possibilité de marcher jusqu’à une station de transports en commun ou encore de se déplacer à pied un peu partout.
À travers le Canada et les États-Unis, plusieurs grandes villes, dont Denver, Phoenix, Edmonton et Toronto, se sont inspirées du concept de Calthorpe pour élaborer certains de leurs projets immobiliers. À ce jour, de nombreuses municipalités établissent présentement des plans afin de faire la transition vers des aménagements plus écoresponsables et durables.
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Pourquoi le TOD?
L’installation progressive de communautés TOD aurait certainement de nombreux avantages autant au niveau local que national. En effet, cette approche qui promeut l’écomobilité de la population, permettrait, entre autres, de réduire l’utilisation des automobiles, source majeure de pollution, et de centraliser les services sociaux. Un tel aménagement serait principalement bénéfique pour la planète; après tout, les déplacements piétonniers ou collectifs sont infiniment moins dommageables pour l’environnement.
Le TOD, un projet réaliste pour le Québec?
Actuellement, il est évident que le territoire québécois n’est pas encore aménagé d’une façon qui facilite l’usage des transports en commun. Toutefois, de nouveaux projets de développement urbain proposent de faire appel au concept du TOD en vue de promouvoir localement l’écoresponsabilité. C’est notamment le cas du Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) de la Communauté métropolitaine de Montréal qui propose d’établir des quartiers de type TOD dans l’optique d’assurer la durabilité de la région.
En outre, les principes du TOD sont souvent mentionnés quand il est question de réaménager les villes; mais, qu’en est-il des milieux ruraux? Valérie Bellerose, directrice générale de la Corporation de Transports collectifs de la MRC de Maskinongé, explique que l’aménagement des divers noyaux villageois et municipalités rurales pose encore aujourd’hui un défi pour ce qui est des besoins de mobilité de la population. Établie en 2003, cette entreprise d’économie sociale travaille constamment afin de permettre à la communauté d’avoir accès à une diversité de services de transports, tout en optimisant et centralisant ces déplacements. Bien qu’il soit parfois ardu de combattre le lobby automobile en milieu urbain, il l’est d’autant plus en milieu rural où le culte de la voiture occupe une place importante dans la vie de plusieurs individus.
Somme toute, le Québec se doit de reconsidérer son approche envers la mobilité durable. Autant en ville qu’en région, l’aménagement de nos communautés a un impact incommensurable sur nos déplacements et, par le fait même, sur notre empreinte écologique. Pour notre bien-être comme pour celui des générations futures, il est temps de repenser notre façon d’habiter le territoire.