Real Boisvert Gazette de la MauricieRéal Boisvert – Avril 2020

Les écoles sont fermées. Plusieurs cours à l’université et dans les cégeps sont suspendus. On n’a cependant pas fini d’en apprendre. La crise du coronavirus est en effet une source inépuisable d’enseignements.

Le mélange toxique de la droite et du populisme

C’est ainsi, par exemple, qu’elle nous instruit remarquablement bien sur la nature réelle du bouillon dans lequel baignent les néo-conservateurs et les populistes de tout acabit. Voyez ce qui se passe aux États-Unis : un sommet en matière d’imprévoyance, d’ignorance et d’incompétence, certes ! Mais il y a pire encore. Toute cette désorganisation n’est pas étrangère à l’âme profonde d’une grande partie des électeurs de Donald Trump, intoxiqués au credo de l’individualisme intégral. Pour eux, chacun est responsable de son sort et l’État devrait y mettre son nez le moins possible. Leur réflexe à l’annonce de la propagation du virus n’a pas été de serrer les rangs et d’exiger du président des mesures gouvernementales fortes. Non. Ils se sont plutôt rués chez les marchands d’armes pour accroître leur stock de munitions. Leur gourou, la philosophe libertarienne Ayn Rand écrivait : « Les pauvres le sont parce qu’ils sont incompétents en tout. Les handicapés ? On s’en moque. Les cancéreux ? Leurs atermoiements, leurs doutes et leurs spleens forment le moteur de leur maladie. » En accord avec cette mentalité, Donald Trump a dès son arrivée au pouvoir sabré de façon brutale dans les budgets réservés à la santé, à l’éducation, à l’environnement et dans les fonds destinés aux Américains les plus démunis. Le filet social à la trappe, quoi !

Comme si la stupidité n’avait pas de limites, son ami Jair Bolsonaro a répété jusqu’à tout dernièrement que le coronavirus s’apparentait tout au plus à une simple grippe. Pendant ce temps, les États-Unis et le Brésil se retrouvent au rang des pays où la pandémie fait le plus de ravages… Malgré cela, selon de récents sondages, Donald Trump a toujours la cote.

La globalisation dans de beaux draps

Autre apprentissage significatif : les tenants de la globalisation heureuse et de la délocalisation des entreprises devraient avoir pour le moins la mine basse. La vitesse avec laquelle la COVID-19 s’est propagée à l’échelle de la planète est sidérante, son implacable poussée étant facilitée notamment par la pollution atmosphérique et la libéralisation des échanges, ce à quoi s’ajoutent des facteurs aggravants comme le réchauffement climatique, la déforestation et la décrue de la biodiversité. Autre aspect de cette crise, et non le moindre, sous prétexte de produire au plus bas coût dans le moins d’endroits possible le matériel médical le plus simple à fabriquer, soit des masques et du désinfectant pour les mains, on vient à en manquer à un moment crucial. Certains estiment que, « si la tendance se maintient », la COVID-19 viendra à bout du capitalisme néolibéral. N’anticipons pas trop quand même.

Le Québec sur la bonne voie

Nos collègues Jean-Claude Landry et Denis Hébert nous rappelaient récemment, dans le quotidien régional, qu’en période de turbulence, ce ne sont pas les marchés mais les gouvernements qui sont en première ligne. La crise du coronavirus replace donc à l’avant-scène l’État nation. On redécouvre soudainement les vertus des pouvoirs publics, surtout lorsque leurs décisions sont fondées sur des données probantes et des analyses réfléchies, et qu’elles sont communiquées de façon empathique, efficace et transparente.

Dans la foulée, face à la contagion, on l’avait peut-être oublié, mais nous réapprenons à former une communauté. Le dévouement sans faillir de l’ensemble des travailleurs de la santé, des transports et de l’alimentation force l’admiration. Et de savoir notre peuple, nos artisans, nos artistes, nos instances civiles et communautaires si débrouillards, si inventifs, si résolus, tout cela ne peut, au gré des efforts communs et de l’intelligence collective, que renforcer notre résilience et faire en sorte que nos espérances de sortie de crise se matérialisent plus tôt que plus tard.

S’il est une place au monde où il est bon de se retrouver pour passer à travers la tempête, c’est bien ici, dans cette collectivité dont on ne peut qu’être fiers en considérant l’envergure des moyens qu’elle déploie pour protéger les siens et assurer la suite du monde. Oui, ça va bien aller…

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