La Gazette de la Mauricie, en collaboration avec le Pôle d’économie sociale Mauricie et la Caisse d’économie solidaire Desjardins, vous présente la série Cap sur l’innovation sociale. Dans chacune de nos parutions d’ici juin 2018, nous mettrons en lumière un projet ou une initiative entrepreneuriale qui répondent de façon originale à un besoin de notre collectivité. Voici le dernier de cette série de neuf articles.
Par Steven Roy Cullen, juin 2018
Le paysage brassicole du Québec s’est métamorphosé depuis le tournant de l’an 2000. Entre 2002 et 2017, le nombre d’entreprises brassicoles en opération a plus que doublé passant de 87 à 190. En 2017 seulement, ce sont 24 nouvelles entreprises brassicoles qui ont fait leur apparition dans la province.
La multiplication des microbrasseries n’est pas étrangère à ces statistiques. Leur arrivée a significativement diversifié l’offre sur le marché pour le plus grand plaisir des amateurs de bière.
Le Temps d’une Pinte
Le Temps d’une Pinte est une des microbrasseries ayant fait leur apparition au cours des dernières années. Fondée en 2013, cette coopérative de travailleurs a élu domicile au centre-ville de Trois-Rivières en faisant l’acquisition d’une ancienne maison de torréfaction de café. « Au cours de l’élaboration du projet, nous avons eu vent d’une opportunité de racheter Le Torréfacteur qui avait pignon sur rue depuis longtemps à Trois-Rivières », explique Alex Dorval, directeur marketing de l’établissement.
L’acquisition de l’immeuble et du fonds de commerce donnait une nouvelle dimension au projet initial. Dans ce contexte, il fallait organiser le travail et choisir une forme juridique adaptée. « On s’est rassemblé. On a cru bon fonder une coopérative dans laquelle chacun des membres deviendrait un travailleur dans un poste clé de l’entreprise », poursuit Alex.
Honorer le passé ouvrier de Trois-Rivières
Au moment de créer la marque en 2013, la mode industrielle battait son plein. Les fondateurs de la microbrasserie Le Temps d’une Pinte aimaient cette mode, mais voulaient davantage mettre l’accent sur l’humain. Au fil des réflexions, ils ont décidé de miser sur l’être humain derrière la machine pour honorer le passé ouvrier de Trois-Rivières.
Que ce soit à travers le nom des bières ou même le nom de l’entreprise, la microbrasserie Le Temps d’une Pinte se distingue par ce concept commémorant l’histoire industrielle. « À tous les jours, on a plein de projets en lien avec ce concept-là, souligne Alex. On a beaucoup de collaborations. On a brassé Premier Shift, la bière officielle du parcours audio du musée Boréalis qui te fait visiter les rues des anciens quartiers ouvriers de Trois-Rivières et de l’usine de la Canadian International Paper (CIP). »
Sonner l’heure du 5@7
À une époque, cette usine ainsi que plusieurs autres sonnaient la fin et le début des quarts de travail à l’aide d’un sifflet à vapeur. En 2013, un peu à la blague, sans trop y croire, les fondateurs et les concepteurs de la marque de la microbrasserie ont lancé l’idée de réintroduire le sifflet à vapeur à TroisRivières, mais cette fois-ci pour sonner l’heure du 5 à 7.
En septembre dernier le rêve devenait réalité. Grâce au socio-financement et aux recherches d’Alain Rivard, le surintendant aux finances, un « steam whistle » fraîchement installé à l’extérieur de la microbrasserie sonnait un premier 5 à 7. À l’instar du sifflet à vapeur de la CIP, celui de la microbrasserie Le Temps d’une Pinte rythmera la vie des Trifluviens et des Trifluviennes pour, espérons-le, des années à venir!
Voulez-vous en savoir plus sur cette microbrasserie? Désolé, je dois vous quitter. Le temps d’une pinte a sonné.