Avec La crise climatique – La comprendre et y faire face, Chloé Germain-Thérien signe un ouvrage aussi éducatif qu’accessible, pensé comme un véritable outil pédagogique. Ce premier tome d’une collection, destiné aux jeunes de 10 ans et plus, explore les impacts des changements climatiques grâce à une approche systémique de façon très visuelle. L’auteure, vulgarisatrice graphique passionnée, met son talent au service de la sensibilisation, en traduisant des enjeux scientifiques complexes en concepts faciles à comprendre. Cette bande dessinée, publiée chez KATA, fait le pont entre savoir et émotion, tout en encourageant la réflexion et l’action.
La pédagogie à travers la bande dessinée
Il y a près d’un an, Chloé Germain-Thérien, alias Chloloula, s’est lancée dans l’un de ses premiers projets de bande dessinée, qu’elle a entièrement réalisé seule. Ce livre fait partie de la collection « Planète vivante », éditée par KATA, une maison spécialisée en littérature jeunesse avec une approche de sensibilisation à l’environnement et aux enjeux sociaux. Le premier tome, intitulé La crise climatique – La comprendre et y faire face, aborde divers sujets relatifs aux impacts des changements climatiques. Actuellement, Chloé Germain-Thérien travaille déjà sur un deuxième tome qui portera sur des solutions envisageables.
En entrevue, la bédéiste explique qu’elle souhaitait « présenter la réalité sans que ce soit trop déprimant. Le défi a surtout été de montrer la vérité tout en l’adoucissant, mais pas trop, car la réalité est ce qu’elle est ». Elle ajoute que l’objectif principal de son album est d’être un outil pédagogique : « Ce livre s’adresse avant tout à la jeunesse, dès 10 ans, mais il peut susciter la réflexion chez à peu près tout le monde. »
Une approche systémique
Bien que de nombreuses bandes dessinées abordent le sujet des changements climatiques, Chloé Germain-Thérien se distingue par son approche systémique. « C’est pour ça que le livre s’appelle La comprendre et y faire face, explique-t-elle. Il y a tout un volet où j’explique les points de bascule : les pénuries alimentaires, les risques sanitaires, la pauvreté, les déplacements, la montée des eaux, etc. Ensuite, il y a aussi une partie sur les deuils à faire, notre lien avec la nature, les émotions que cela nous fait vivre, comment naviguer à travers tout ça et faire face à notre tristesse pour le monde. »
Elle précise également qu’elle s’est beaucoup inspirée de la démarche Le travail qui relie, pensée par l’écopsychologue Joanna Macy, et qui permet d’aborder les changements climatiques dans toutes leurs dimensions, par exemple, en changeant notre regard et, au lieu de voir les choses de manière très hiérarchique, comprendre que nous sommes tous et toutes relié-es et que nos actions ont un réel pouvoir. « Ça finit donc sur une note d’espoir », explique-t-elle.
Ainsi, l’approche systémique de Chloé Germain-Thérien consiste à prendre en compte les enjeux complexes et interdépendants qui façonnent les crises actuelles. Elle offre une vision globale de leurs impacts, non seulement sur le monde, mais aussi sur les individus. Cette approche intègre à la fois une analyse des mécanismes en jeu et une dimension psychologique et émotionnelle.
L’artiste vulgarisatrice
Sur son site personnel, Chloé Germain-Thérien se décrit comme une « vulgarisatrice graphique ». En entrevue, elle explique que, bien avant de se concentrer sur l’illustration, il y a de cela sept ou huit ans, elle a réalisé des films documentaires. Détentrice d’une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal, elle conjugue depuis longtemps sa passion pour la transmission des connaissances et un intérêt pour les enjeux sociaux et environnementaux.
Sa vocation dépasse les arts visuels : Chloé Germain-Thérien anime également des ateliers éducatifs et mène des activités dans des groupes scolaires ou communautaires. Elle explique que sa bande dessinée a été pensée dans un esprit de transmission : « Ce n’est pas un livre linéaire. On peut l’ouvrir à n’importe quelle page et découvrir plusieurs sujets. Presque chaque page peut devenir une thématique à aborder en classe. C’est vraiment un outil pédagogique, c’est comme ça que je l’ai construit. […] J’ai collaboré avec des chercheurs universitaires dont les études sont parfois très lourdes et difficiles à comprendre. J’ai travaillé pour rendre ces informations plus accessibles. C’est beaucoup cela mon travail, et j’adore ça. »
Chloé Germain-Thérien invite d’ailleurs les écoles intéressées à profiter de ses ateliers pour sensibiliser les jeunes aux enjeux climatiques et environnementaux.