Catherine Gaulin, membre du comité Mauricie Récolte – juin 2021 Des initiatives de glanage, des récoltes organisées de surplus agricoles laissés aux champs, sont apparues à travers le Québec au courant des dernières années. Lorsqu’on observe les résultats positifs de ces projets, il n’y a plus aucun doute qu’ils apportent de nombreux avantages pour les communautés ! Mais qu’en est-il de l’environnement ? Et oui, le glanage a également un impact positif sur notre planète !
Réduire le gaspillage alimentaire
Chaque année au Canada, 35.5 millions de tonnes de résidus alimentaires sont perdues ou jetées tout au long de la chaîne d’approvisionnement, soit du champ à la maison. Ces pertes comprennent des résidus inévitables, comme les coquilles d’œufs. Toutefois, on évalue que 11.2 millions de tonnes sont des aliments propres à la consommation, et donc des pertes qui auraient pu être évitées. Parmi ces résidus évitables, on retrouve les fruits et les légumes non récoltés. Le gaspillage alimentaire représente, au stade de la production, un abus des ressources telles que l’espace au sol, le sol lui-même, l’eau, les pesticides, et les combustibles pour la machinerie agricole. Une partie de ces ressources est consommée inutilement par la production d’aliments qui ne seront jamais consommés. Notamment, près de 30% des terres agricoles et 25% de l’eau utilisée en agriculture sont destinés à la production d’aliments gaspillés à l’échelle mondiale. Le glanage permet d’augmenter le rendement en récupérant un maximum de produits, optimisant ainsi les ressources agricoles déjà consommées et prévenant leur épuisement prématuré.

Le glanage pourrait mener à des changements de comportement en incitant les gens à favoriser les produits locaux et réduire le gaspillage alimentaire à la maison.
Consommer mieux
Le glanage permet de réduire l’importation de fruits et légumes. Les citoyens-cueilleurs et les organismes s’approvisionnent en aliments qu’ils devraient normalement aller acheter au magasin. Au Québec, les fruits et légumes parcourent en moyenne 3500 à 5000 km pour se rendre à l’épicerie! En consommant les fonds de champs, on évite l’augmentation de la demande en fruits et légumes qui se traduit souvent par l’importation très polluante de produits frais. Le glanage facilite également la consommation de produits plus écoresponsables. D’abord, les aliments se déplacent directement du champ au lieu où il sera transformé ou consommé. On évite ainsi le transport vers les centres de distribution puis les magasins. Évidemment, cela réduit la consommation de pétrole et les émissions de gaz à effet de serre. De plus, cette activité améliore l’accessibilité des produits frais locaux aux individus et des organismes de la région.
Faites partie du mouvement!
MAURICIE RÉCOLTE mauricierecolte@gmail.com 873 255-7195
Sensibiliser
Finalement, les activités de glanage représentent des opportunités de sensibilisation. Les bénévoles sont sensibilisés à la valorisation des surplus, au gaspillage alimentaire et à l’alimentation locale par leur participation aux récoltes. Un contact régulier avec la nature est également associé avec une plus grande conscience environnementale. La présence des projets de glanage sur les réseaux sociaux permet de sensibiliser au-delà de la clientèle bénévole. Bref, le glanage pourrait mener à des changements de comportement en incitant les gens à favoriser les produits locaux et réduire le gaspillage alimentaire à la maison !
Le glanage en Mauricie
La pratique du glanage s’est propagée à travers la Mauricie par le biais de projets locaux dans la MRC de Maskinongé, dans la MRC Des Chenaux et à Trois-Rivières. Les initiatives mauriciennes de glanage sont imprégnées par une culture du partage et de solidarité. Les récoltes sont ainsi divisées en trois. Une part va au citoyen-cueilleur, une autre reste au producteur ou au donateur privé, et une dernière est attribuée à un organisme en sécurité alimentaire. Grâce à un partenariat régional, les porteurs de ces projets feront naître d’autres initiatives à travers la région ! Bénéfique autant pour la société que pour l’environnement, le glanage promet de contribuer de façon concrète et substantielle au développement durable de la Mauricie.