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Le panel invité de La tête dans les nuances a discuté pour le mois d’avril de l’écosystème littéraire de la Mauricie. De gauche à droite : Ariane Gélinas, Nancy Godbout, Audrey Martel et Robert Aubin. Photo : Magali Boisvert

Pour le mois d’avril, notre panel invité s’est assis autour de la table auprès de Robert Aubin, animateur de l’émission La tête dans les nuances, afin de s’entretenir de la vitalité du milieu littéraire en Mauricie. Pour discuter de ce sujet, nous avons fait appel à Ariane Gélinas, autrice, directrice littéraire de la revue Le Sabord et présidente de la Société des Écrivain.e.s de la Mauricie, Nancy Godbout, autrice et éditrice de la maison d’édition pour la jeunesse Le point bleu ainsi qu’Audrey Martel, libraire et copropriétaire de la librairie l’Exèdre

Écrire en région

Le processus d’écriture est souvent un concept mystérieux. Certaines personnes écrivent au gré de l’inspiration, comme le fait l’autrice invitée Nancy Godbout, qui a commencé la rédaction de son premier ouvrage jeunesse dans sa région natale de la Gaspésie, à Carleton-sur-Mer. Elle poursuit son écriture en Mauricie, où elle habite depuis 36 ans. Le territoire de la région semble l’inspirer puisque le personnage de son premier album fait le périple également de la Gaspésie à Trois-Rivières.

Pour Ariane Gélinas, autrice très prolifique, il ne lui est jamais venu en tête d’écrire ailleurs qu’en Mauricie : « Je me faisais la réflexion récemment comme autrice. J’étais sur un jury pour évaluer des résidences d’écriture, donc en région. Et puis je me suis dit, mais pourquoi je n’ai jamais eu l’impulsion de déposer à des résidences d’écriture ? Eh bien, c’est la Mauricie. Je suis quelqu’un qui aime beaucoup la randonnée, qui aime faire du vélo. Donc il suffit de partir en vélo à quinze ou vingt minutes au nord de chez moi. Et là je me retrouve dans la nature en étant très inspirée par la suite pour mes écrits. »

Visionnez tous les épisodes de La tête dans les nuances ici

Les ingrédients clés

Mme Gélinas, chargée de cours en création littéraire à l’UQTR, évoque d’entrée de jeu plusieurs ingrédients clés afin de déterminer de la vitalité d’un milieu littéraire sur un territoire. D’abord, l’opportunité d’étudier la littérature dans le cadre de formations post-secondaires.

Elle mentionne également l’importance des prix littéraires locaux (tels que le prix Clément-Marchand pour la relève, les prix accordés par Culture Trois-Rivières et Culture Mauricie) ou encore les associations rassemblant le milieu du livre comme la Société des écrivain.e.s de la Mauricie, qu’elle préside. 

Les librairies locales, particulièrement indépendantes, jouent un rôle de choix dans cette chaîne du livre qui, plutôt que d’être linéaire – de l’écriture à la publication pour finir sur les tablettes des librairies –, ressemblerait en fait à un cercle vertueux, selon Audrey Martel.

« Le début, c’est la relation qui commence avec le lecteur, parce qu’il n’y a pas de livre s’il n’y a pas d’auteur, mais le livre ne compte pas s’il n’y a pas de lecteur. Le libraire, c’est le propulseur. C’est ce qui fait en sorte que le livre sorte de la masse et trouve son lecteur. Ce travail-là est important. »

Adopter la communauté mauricienne

Dans une région comme celle de la Mauricie, l’un des grands avantages est la facilité de tisser des liens au sein de la communauté culturelle. « Si tu ne connais pas encore quelqu’un dans le milieu culturel, c’est souvent juste une question de temps. Donc on se rend compte en général qu’en Mauricie, on est à deux niveaux – maximum ! – d’une autre personne », lance en riant Ariane Gélinas.

Les terres mauriciennes accueillent également les professionnelles et professionnels du livre provenant des grandes villes qui peuvent désormais, grâce à la technologie, travailler à distance. Le panel invité mentionne entre autres les métiers de la traduction, révision, direction littéraire ou graphisme. 

Nancy Godbout fait même mention d’une stagiaire en édition qui a fait le choix de s’établir à Trois-Rivières à partir de Montréal pour en apprendre davantage sur la maison d’édition jeunesse Le point bleu. « Les gens de Trois-Rivières s’exilent dans les grands centres, mais là, on a l’inverse. Je trouve qu’il y a de l’espoir », conclut-elle.

L’émission La tête dans les nuances est coproduite avec NousTv Mauricie.

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