Par Jean-François Veilleux, mars 2017
Fondée en 1902 à Trois-Rivières, la communauté des sœurs Dominicaines du Rosaire est à l’origine de ce qui est connu aujourd’hui comme Plein Air Ville-Joie, organisme sis sur la rive nord du Lac St-Pierre à Pointe-du-Lac. Centrées sur la reconnaissance de la misère humaine sous toutes ses formes, comme les détresses physiques et morales, les sœurs Dominicaines font honneur à leur devise « Oratio et Labor » (Prière et travail). Au cours de leur histoire, elles fondent plusieurs orphelinats dont un à Trois-Rivières en 1910, l’orphelinat Saint-Dominique qui deviendra en 1948 l’orphelinat Ville-Joie Saint-Dominique. Ces établissements hébergent surtout les enfants défavorisés, issus de familles trop nombreuses ou touchées par la maladie ou le chômage.
Derrière l’orphelinat Ville-Joie Saint-Dominique du boulevard du Carmel, les sœurs cultivent un potager sur d’immenses terrains, s’occupent des serres de fleurs et de tomates, puis élèvent toute une basse-cour. Certaines religieuses occupent la fonction d’enseignante, d’autres accompagnent les jeunes dans leur quotidien, dans leur développement personnel et emmènent les enfants en pèlerinage au Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap. En fait, les sœurs Dominicaines offrent un milieu de vie dans lequel les enfants peuvent s’épanouir. Celui-ci sera d’ailleurs reconnu comme l’un des meilleurs au Québec dans les années 1950.
Malgré la qualité du milieu de vie offert, les Mères de la congrégation rêvent de pouvoir bâtir et animer une colonie de vacances pour fuir la chaleur estivale avec les enfants. En 1943, elles font l’acquisition d’un site magnifique sur la rive nord du Lac St-Pierre à Pointe-du-Lac. Elles y construisent un camp d’été qu’elles animeront jusqu’en 1992 alors que sera fondée Plein Air Ville-Joie, une corporation sans but lucratif laïque.
Plein Air Ville-Joie œuvre à faciliter l’accessibilité à un milieu de vie favorable au répit, à l’épanouissement et au bien-être personnel, et ce, dans un environnement naturel, sain, récréatif et formateur pour des familles moins bien nanties. On estime à plus de 10 000 le nombre de personnes qui ont profité de cette belle initiative à ce jour. En 2016, 149 familles ont bénéficié des camps familiaux, dont 79 à faible revenu, soit un peu plus de la moitié.
La proximité avec la nature entraîne des impacts directs et positifs sur le bien-être des visiteurs et contribue au développement de l’individu. D’ici le 75e anniversaire du site en 2023, les objectifs de développement de l’établissement s’inscrivent dans le prolongement de l’œuvre des sœurs Dominicaines, soit d’assurer la mission d’accessibilité pour une clientèle moins bien nantie à un site exceptionnel, à des vacances en famille et à du répit. Par le succès de leur projet tant pédagogique que récréatif et en renouant avec les beautés de la nature, l’œuvre des sœurs Dominicaines, les « mères des orphelins », rayonne encore de nos jours.
Lecture recommandée : « Histoire des Dominicaines de Trois-Rivières » de Lucia Ferretti (Septentrion, 2002, 191 p.)
Sources :
Pamphlet muséal sur l’histoire des Dominicaines (2012).
« Le plein air : redonner au suivant », article de Philippe Roy dans MAG2000, juin 2016, p.34.
C’est le 9 novembre 2000, que l’UNESCO a reconnu le Lac Saint-Pierre, au Québec, comme réserve de la biosphère. Six années d’efforts et une foi inébranlable envers des principes de développement durable ont fait qu’une vaste région tout entière a adhéré à un projet porteur au Québec. Ce titre a été obtenu grâce à la ténacité des trois co-fondateurs de la Réserve de biosphère : Normand Gariépy, Hélène Gignac et Louis Gagné.
Plan de coopération. Coopérative de solidarité de la Réserve de la biosphère du Lac-Saint-Pierre, 2002, p.4.
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