Un partenariat conclu entre la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) et Rando Québec vise à élaborer un projet de protection des milieux naturels qui se trouvent le long du Sentier national du Québec et dont fait partie le Sentier national de la Mauricie.
L’entente permettra aux deux organismes de caractériser les écosystèmes traversés par le Sentier national du Québec, qui parcourt le Québec d’ouest en est sur 1650 km. Ils proposeront ensuite au ministère de l’Environnement un mécanisme pour les protéger à perpétuité. Si le projet voit le jour, une large bande linéaire de 300 mètres de part et d’autre du sentier serait protégée des coupes forestières.
Le Sentier national de la Mauricie
La portion mauricienne du Sentier national comprend près de 100 km de sentiers de randonnée pédestre linéaires qui traversent la région et relient les régions de Lanaudière et de Québec.
Elle parcourt plusieurs milieux naturels protégés ou en voie de l’être, notamment la Réserve faunique Mastigouche, le Parc national de la Mauricie, les territoires visés par les projets d’aires protégées des Lacs en Croix, Barnard et Régis, et de Saint-Mathieu-du-Parc ainsi que la réserve de biodiversité de Grandes-Piles.
Le projet de Rando Québec s’inscrit dans la tendance vers la connectivité écologique des milieux naturels, tout comme celui de l’initiative québécoise de Corridors écologiques que supervise Environnement Mauricie dans la région.
En permettant aux espèces fauniques et floristiques de se déplacer librement et d’échanger des gènes, on renforce notamment la capacité des écosystèmes à s’adapter aux changements climatiques. Ces corridors contribuent aussi à améliorer la qualité de l’air et de l’eau, puisqu’ils protègent des écosystèmes qui filtrent les polluants aquatiques et atmosphériques.
« En ce moment, seuls 30 mètres sont soustraits à la foresterie des deux côtés du sentier, explique Yves Langevin, vice-président du Sentier national de la Mauricie. En agrandissant le corridor à 600 mètres [300 mètres de chaque côté], on s’assure une bien meilleure protection de la biodiversité. »
Accès à la nature et bénéfices santé
Le financement de 50 120 $ pour élaborer la proposition provient de l’initiative Plein aire de la SNAP Québec. En plus de protéger les fonctions écologiques de ces milieux, on veut aussi garantir que toute la population québécoise peut accéder à la nature.
En outre, l’accès à des milieux naturels de proximité est garant de la santé mentale et physique des individus et de la vitalité des collectivités, écrit l’organisme dans le communiqué de presse de l’annonce. L’Avis sur le plein air du gouvernement du Québec mentionne à ce titre une diminution de l’anxiété, des symptômes de la dépression, des maladies cardiovasculaires, du taux de mortalité et une amélioration du système immunitaire.
Dans la région, l’administration du Sentier national en Mauricie souhaite aussi développer un volet éducatif, qui comprend des activités d’interprétation de la nature, souligne Yves Langevin.
Traverser la Mauricie à pied, sans sortir du bois
Accessible été comme hiver, le Sentier national de la Mauricie est constitué de plusieurs tronçons reliés les uns aux autres. Des bénévoles veillent à leur entretien. Certains tronçons sont très fréquentés. « Des compteurs installés dans le parc récréoforestier à Saint-Mathieu-du-Parc ont révélé une fréquentation de plus de 30 000 personnes par année », confirme monsieur Langevin.
Les randonneuses et randonneurs peuvent parcourir un seul tronçon lors d’une excursion d’une journée, ou en parcourir plusieurs, sur plusieurs jours. Chaque tronçon dispose d’un stationnement à son départ et à son arrivée. Des sites de camping, des abris à trois murs ainsi que des refuges sont aménagés le long du chemin. La traversée de la Mauricie à pied se fait en sept jours et six nuits.
« Depuis plus de 30 ans, des équipes de professionnels et de bénévoles, passionnées et engagées se dédient à développer et à entretenir le Sentier national au Québec, convaincues de sa valeur humaine et environnementale, fait valoir Grégory Flayol, directeur général adjoint de Rando Québec. Protéger ce sentier, c’est soutenir leurs efforts et assurer un avenir à ce territoire aux richesses insoupçonnées. »