Magali Boisvert – Culture Trois-Rivières – février 2022 

Les jours se font courts et la pandémie interminable, mais certains cerveaux ne perdent pas de leur vitalité. Celui de Jean-Philippe Marcotte de Personare fait assurément partie de ce lot lorsqu’il nous parle du projet d’enquête numérique Disparu : enquête à travers le temps, qui a été lancé en octobre dernier entre les murs du musée Boréalis.

Colonel Moutarde, à Boréalis, avec la tablette

Disparu : enquête à travers le temps, c’est «un parcours d’enquête dans Boréalis où l’on cherche un employé qui a disparu», nous dit d’abord Jean-Philippe Marcotte de Personare, l’organisme de vulgarisation historique basé à Trois-Rivières. Soucieux de ne pas laisser glisser de divulgâcheurs sur l’intrigue du parcours, il économise ses mots, ce qui nous laisse déduire que l’activité au musée Boréalis renferme plusieurs surprises.

En peu de temps, par contre, son enthousiasme supplante sa discrétion : l’activité est inspirée «des activités de type meurtre et mystère, où les participants arrivent et viennent chercher des traces qui auraient pu être laissées sur le lieu du crime ou ailleurs dans le musée et qui pourraient leur permettre d’élucider le mystère. Dans ce parcours-là, on est sortis du cadre habituel du meurtre et mystère à la Clue où on veut savoir si c’est Colonel Moutarde dans le salon avec le chandelier!»

L’activité est inspirée «des activités de type meurtre et mystère, où les participants arrivent et viennent chercher des traces qui auraient pu être laissées sur le lieu du crime.

Il s’agit effectivement d’une enquête policière nouveau genre, puisque numérique, qui se déroule dans  le décor authentique du musée de l’industrie papetière, Boréalis. «Comme tout ça se passe directement sur le téléphone ou sur la tablette, on a enregistré des capsules vidéo pour que les gens se promènent à l’intérieur du musée pour activer chacune des capsules vidéo [par l’entremise de codes QR]», nous explique Jean-Philippe Marcotte.

Un artéfact fascinant

Quand on demande à l’idéateur du projet à quel moment il a eu l’éclair de génie de créer ce parcours, il éclate d’un rire pétillant : «Ce projet-là est né il y a de cela un peu trop longtemps!» Il faut savoir que «l’enfance du scénario découle d’un objet», confie le féru d’histoire. Tout a commencé avec un objet aujourd’hui relégué aux oubliettes : «Les gardiens de sécurité avaient une horloge, ce qu’on appelait dans le jargon de l’époque un “watchclock“, une sorte d’horloge qui était attachée en bandoulière.»

Même de l’autre côté du téléphone, on voit presque les yeux de Jean-Philippe Marcotte briller en mentionnant cet objet. Le «watchclock», ou «watchman’s clock» contenait un disque de papier sur lequel étaient inscrites les heures du quart de travail. À plusieurs endroits du bâtiment à surveiller, une clé était attachée, souvent à une chaine, et lorsque cette clé numérotée était insérée dans l’horloge, cela imprimait sur le disque de papier une marque à l’heure correspondante, prouvant que le gardien avait bien fait ses rondes.

«C’est un super bel objet. Je me souviens, quand j’étudiais au Séminaire Saint-Joseph, il y avait encore ces clés-là qui étaient accrochées sur les murs malgré le fait que le gardien de sécurité ne se servait plus de ça! C’est quelque chose qui m’avait toujours fasciné», relate-t-il. Jean-Philippe Marcotte n’a pas pu s’empêcher d’inclure l’horloge dans l’intrigue de l’enquête; pour mieux comprendre le lien entre cet objet et l’activité, il faudra l’essayer!

Un mystère vraisemblable, sans rien de semblable

C’est ainsi que l’histoire du gardien de nuit disparu a été élaborée par l’équipe de Personare, et celle de Boréalis, qui leur a permis de fouiller dans ses archives : «On a ressorti une cinquantaine de photos de différentes époques où l’on voyait des employés dans leur milieu de travail et on se donnait une idée de comment c’était, comment ça se passait.»

Ce travail préalable de recherche a fourni  à l’équipe de Jean-Philippe Marcotte le matériel nécessaire pour construire un scénario et développer des personnages vraisemblables avec les comédiens et comédiennes de Personare. Ceci dit, la seule manière de s’immerger dans cet univers mystérieux est de se rendre sur place, là où même les machines renferment des secrets…

Le parcours d’une durée moyenne d’une heure est offert à un public de tous âges au musée Boréalis  tous les jours, de 10h30 à 15h30. Les informations supplémentaires se trouvent sur le site web du musée.

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