Selon des observateurs de la scène mondiale, une crise de l’eau se profile à l’horizon. Alors que l’eau potable est de moins en moins accessible dans plusieurs régions du monde, les pénuries d’eau toucheront une personne sur quatre dans un avenir rapproché. Or, la Terre, qui est recouverte d’eau aux trois quarts de sa surface, n’a-t-elle pas les réserves d’eau suffisantes pour répondre aux besoins de l’humanité ? 

La réponse est oui, mais des nuances s’imposent. La Terre contient beaucoup d’eau, mais 97 % de cette eau est salée et la majorité de l’eau douce est contenue dans la glace polaire, de sorte qu’à peine 0,5 % de l’eau est douce et utilisable. Même si la quantité d’eau douce est stable, sa répartition sur la surface de la terre est très inégale : neuf pays qui abritent 35 % de la population mondiale détiennent 60 % de cette eau (Canada, Chine, Colombie, Pérou, Brésil, Russie, États-Unis, Indonésie et Inde). 

L’utilisation de l’eau

À l’échelle mondiale, 70 % de l’eau est utilisée à des fins agricoles, 20 % par l’industrie et 10 % pour un usage domestique. Au Québec, les proportions diffèrent de la moyenne mondiale : 13 % à l’agriculture, 41 % à usage domestique, et 46 % à des fins commerciales et industrielles. Cette différence s’explique par le plus faible poids de l’agriculture dans les pays riches, et par la très grande consommation d’eau potable des ménages et des entreprises.

Les écarts de consommation domestique sont immenses entre les pays riches et les pays en développement. Aux États-Unis, on consomme en moyenne 330 litres d’eau par jour; le Québec suit avec 260 litres, la moyenne canadienne étant de 220 litres par jour. Quant à la consommation d’eau dans les pays pauvres, elle est d’à peine 10 litres ou moins par jour. Notons enfin que 2,4 milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau potable, et que 4,4 milliards d’humains subissent de graves pénuries d’eau au moins une fois par année. 

L’eau et les changements climatiques

L’eau est régie par un cycle dans lequel son réchauffement par le soleil la transforme en vapeur dans l’atmosphère, puis en gouttelettes d’eau liquide à mesure que la vapeur grimpe dans l’atmosphère, pour enfin retomber sur Terre sous forme de pluie, et s’infiltrer dans le sol. 

Selon le GIEC, chaque dixième de degré additionnel perturbe le cycle de l’eau. Puisque le réchauffement planétaire risque de se situer entre 1,5 °C et 2°C au cours des prochaines décennies, les sécheresses et les pénuries d’eau devraient s’intensifier, tout en causant des pluies plus fortes et imprévisibles et de vastes inondations. Cette situation paradoxale tient au fait que les précipitations massives, qui déferlent en peu de temps sur un sol trop sec, ont pour effet de faire ruisseler l’eau de pluie et de causer des inondations. Pour illustrer les problèmes associés à des périodes de sécheresse et d’excès de pluie plus fréquents, les indemnités versées par la Financière agricole du Québec ont quadruplé entre 2016 et 2021, pour atteindre un montant cumulé de 515 millions de dollars. 

Le réchauffement climatique explique aussi pourquoi l’accumulation de l’eau sur Terre, sous forme d’humidité, de neige et de glace, a diminué d’un centimètre par année depuis vingt ans, fragilisant par le fait même les réservoirs d’eaux souterraines et les nappes phréatiques. Sachant que les eaux souterraines approvisionnent 90 % du territoire habité au Québec, et qu’elles comblent les besoins d’eau de 20 % de la population, le dérèglement climatique pourrait donc perturber l’approvisionnement en eau potable dans certaines régions. 

Photo : Dominic Bérubé

L’eau, un enjeu mondial

Au rythme où vont les changements climatiques, l’eau devient un enjeu incontournable pour l’ensemble de la planète. C’est pourquoi les gouvernements, qui cherchent à assurer leur approvisionnement en eau, construisent des barrages, ou pompent l’eau, sur des cours d’eaux ou des lacs transfrontaliers, lesquels abritent 60 % de l’eau douce de la planète. Il va sans dire que la gestion partagée de ces eaux constitue une source de tensions entre les États. Considérant que seulement 21 % des pays qui partagent des cours d’eau ou des lacs ont conclu des ententes sur ces ressources, l’ONU évalue que 300 cours d’eau transfrontaliers pourraient faire l’objet d’un conflit dans un proche avenir. 

Enfin, notons qu’un travail important reste à faire sur les usages de l’eau dans les pays riches. Ne serait-ce que de séparer l’eau dans son usage fondamental (boire, faire cuire des aliments, etc.), de l’eau qui sert de matière première dans l’agriculture et l’industrie. A-t-on besoin d’autant d’eau potable saine pour refroidir les machines industrielles et arroser les champs ? 

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