Laura Lafrance, février 2019 Récemment, le magazine National Geographic a publié les résultats de deux sondages qui soulignent qu’une majorité de la population américaine (51 %) se sentirait impuissante face à la menace environnementale du 21e siècle. Toutefois, divers chercheurs affirment que notre système économique serait l’une des causes derrière cette urgence climatique. Ceux-ci suggèrent par conséquent l’adoption du concept de décroissance.
Nouveau mode de vie
Concrètement, la décroissance est une approche axée sur la réduction graduelle de la production mondiale. Autrement dit, les décroissants (adeptes de la décroissance) proposent un mode de vie basé sur la simplicité volontaire et la solidarité humaine. Selon eux, c’est en consommant moins collectivement qu’on réussira à faire diminuer la production mondiale. Bien que les principes de la décroissance aillent à l’encontre des préceptes du capitalisme, cette approche serait devenue nécessaire afin de prévenir et d’anticiper les dangers potentiels de notre rythme de vie actuel.
Un mode de vie insoutenable
André Gorz, philosophe et journaliste français, est l’un des premiers à avoir affirmé que l’actuelle promotion de la croissance économique par les divers gouvernements mondiaux nuirait grandement au bien-être de notre société et de notre planète. Comme l’expliquent les décroissants, pour qu’une nation croisse économiquement, il faut que cette dernière produise plus de richesse. Pour y arriver, cette nation doit produire et consommer plus de biens. Or, plus une société produit et consomme, plus elle pollue et épuise les ressources terrestres. Comme l’explique Olivier Arbour-Masse dans un reportage sur la décroissance, « la croissance perpétuelle dans un monde aux ressources finies, ce n’est pas soutenable ».
Le rapport Meadows
Le concept de la décroissance prend racine en 1972, année où quatre jeunes chercheurs du MIT publient le rapport Meadows. Ce rapport, aussi appelé Halte à la croissance ?, stipule que si la tendance économique actuelle, soit celle de l’infinie croissance, ne change pas, l’humanité risque d’atteindre la limite des ressources de la planète d’ici 2030. Cette recherche est encore à ce jour considérée comme étant l’une des œuvres majeures du mouvement écologiste du 20e siècle.
Que faire?
Individuellement, que pouvons-nous faire pour contribuer à cette décroissance économique ? Pour plusieurs, consommer moins serait la première étape. Cela ne signifie pas de ne plus consommer, mais plutôt de privilégier les objets durables et fabriqués localement autant que possible. Être un décroissant, c’est militer contre l’obsolescence programmée ; plutôt que d’acheter divers biens qui devront être remplacés fréquemment, il serait préférable d’en acheter un seul de meilleure qualité. En d’autres mots, il serait essentiel de repenser complètement notre façon d’exister en tant que consommateurs. Éric Pineault, professeur de sociologie à l’UQAM, explique dans l’un de ses articles que « décroître veut aussi dire reconnaître l’existence d’autres types d’économies que cette économie capitaliste et les valoriser ». Il est ainsi clair, pour les adeptes de la décroissance, qu’une grande réflexion sociale doit être menée afin d’assurer un avenir positif aux générations futures. Lire les autres texte du dossier: