La relance en cours est une occasion de penser plus loin que la nécessité de se relever du choc de la pandémie pour adopter des modes de vie qui nous permettront d’atténuer les futures crises. Pour cela, il serait sage de centrer nos actions sur une logique de résilience collective.

La crise sanitaire de la COVID-19 nous fait prendre conscience de la vulnérabilité de notre modèle de société. La pandémie met notamment en lumière l’instabilité des approvisionnements provenant de l’étranger, la fragilité de la sécurité alimentaire, la précarité du marché de l’emploi, les faiblesses du système de santé et l’insuffisance de nos épargnes.

Il serait facile d’accuser le virus pour les problèmes économiques et sociaux que nous vivrons dans les prochains mois. Cependant, cette crise n’est pas que sanitaire. Il s’agit plutôt d’une crise globale et systémique causée principalement par la surconsommation et la mobilité excessive, et qui découle d’un système économique basé sur une croissance sans fin.

Devant l’anticipation d’un futur proche qui se dessine sous le signe d’autres crises liées au dérèglement du climat, à l’érosion de la biodiversité et à la raréfaction des ressources, mettre la résilience au cœur des décisions n’est plus facultatif.

Agir collectivement à l’échelle locale

On définit la résilience comme la capacité des personnes et des systèmes à absorber les chocs et à se transformer. Bien que le terme soit souvent associé à la psychologie et à la capacité individuelle de rebondir face à un traumatisme, il s’agit plutôt ici de notre capacité collective à préserver la base de nos moyens de subsistance malgré les crises. Cette notion, qui évoque aussi une transformation positive et émancipatrice des systèmes pour se préparer aux effondrements, est centrale au sein du mouvement mondial de la Transition (Transition Network).

Jusqu’à présent, la gestion de la crise sanitaire a été portée par les gouvernements provincial et fédéral. Cela était nécessaire pour arrimer les protocoles d’action à grande échelle. Toutefois, lorsqu’il s’agira de mettre en œuvre les plans de relance, les citoyens et les élus locaux seront les mieux placés pour comprendre ce qui doit être fait pour maintenir localement la base de nos besoins en santé, alimentation, transport, énergie et habitation.

En prenant des décisions à l’échelle locale, il est également plus facile d’appliquer des politiques décentralisées, autonomes et visant le bien commun, à l’inverse de celles du système actuel mondialisé, industriel et capitaliste. Néanmoins, il ne faut pas voir dans ce concept un repli sur soi, car contrairement au mouvement survivaliste, les stratégies de résilience collective visent la coopération des acteurs locaux et la mise en réseau des initiatives entre les groupes et les territoires.

Selon les auteurs du Petit traité de résilience locale, nous devons commencer à construire « le monde d’après » pour nous y préparer. Il nous faut « anticiper dès à présent ce grand retour forcé au local afin de ne pas le subir dans quelques années, réinventer notre approche du collectif et de biens communs, privilégier une économie low-tech, participer à des initiatives de Transition, développer une agriculture sans pétrole, retisser des liens avec ses voisins, etc. ».  

Construire une société moins vulnérable

Déjà, la période que l’on appelle désormais le Grand Confinement a vu apparaître plusieurs initiatives locales inspirantes en Mauricie. Je pense surtout aux répertoires en ligne et aux groupes d’achat de produits locaux, mais aussi aux entreprises qui se sont mises à produire des produits désinfectants et du matériel médical.

En agissant selon une logique de résilience, nous évitons le piège des politiques à court terme et nous refusons de dépendre d’un système mondialisé. Ainsi, demandons-nous ce que nous pouvons mettre en place pour renforcer le local et l’autonomie individuelle et collective sur le territoire de notre région. Quelle place peuvent prendre les réseaux d’entraide et l’économie sociale et solidaire ? Comment peut-on valoriser les savoir-faire locaux qui sont peu gourmands en énergie fossile ?

La quête de croissance infinie menace l’humanité, et même le développement durable n’est plus possible. Il est temps de prendre une nouvelle direction dans laquelle la résilience locale occupe une place centrale. Il s’agit peut-être là de l’une des grandes leçons à tirer de cette pandémie.

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