Mireille Pilotto – traductrice et réviseure – mars 2020

Chronique linguistique sans prétention

Dans les communications courantes, le courrier électronique a certainement détrôné l’envoi postal. Pourtant, comme me l’a souligné un lecteur de cette chronique, le verbe adresser demeure très populaire : on l’entend tous les jours à la radio d’État, m’a-t-il écrit, ce que je confirme. Sauf que… on n’utilise pas la bonne adresse.

Le transport en commun est inefficace, la Ville compte adresser le sujet. Les trains sont bloqués, le premier ministre doit adresser la situation. Le coronavirus se répand, la Santé publique commence à adresser l’épidémie. Dans tous ces cas, personne n’aura recours à des timbres ni à Postes Canada. Non, on va plutôt se pencher sur ces problématiques, les considérer, en discuter, les aborder, les examiner, les étudier, s’y attaquer, s’atteler à la tâche, les traiter, les résoudre et les régler, bref, s’en occuper et y voir !

Hé ! Tous ces formidables verbes dorment dans le dictionnaire en attendant qu’on les tire de leur sommeil pour leur faire prendre l’air de l’actualité… Mais pourquoi adresser les a-t-il supplantés ? Eh bien, sous l’influence de l’anglais, on lui prête un sens qu’il n’a pas mais que son homologue to address possède. Du fait de notre situation géographique en Amérique du Nord (nous côtoyons les Américains) et de notre histoire (nous avons subi les Britanniques), ce phénomène d’« emprunt sémantique » est fréquent au Québec.

Oui, le français québécois est perméable à l’anglais, mais sa vigueur est indéniable, et je demeure optimiste quant à sa survie et à son évolution. Seulement, nous, les locuteurs francophones, nous avons la responsabilité d’en entretenir la richesse en l’exploitant au maximum. Je ne le dirai jamais assez : vive la variété du vocabulaire !

Vous avez des doutes à propos de l’emploi d’un terme ? Adressez-moi (au sens correct d’envoyez-moi) vos questions via un courriel à la Gazette, j’en ferai l’objet d’une chronique. J

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